L'Académie française s'oppose à l'anglais sur la CNI

L'Académie française s'oppose à l'anglais sur la CNI

La CNI ? Notre carte nationale d’identité a été modernisée. Depuis cet été, dans tous les Consulats lors de votre demande de nouvelle pièce d’identité, vous recevez le nouveau format. De la taille d’une carte de crédit, contenant les informations de base et accessible à toutes les administrations car désormais tous les termes sont traduits en anglais. Une bonne nouvelle pour les expatriés ! Mais patatras, l’Académie française saisit le conseil d’Etat pour faire disparaitre la langue de Shakespeare du document français. On vous explique tout.

La nouvelle carte d’identité française

Le format de la carte d’identité n’avait plus changé depuis 1995, lorsque le document plastifié que nombre d’entre nous ont encore sans doute en leur possession, aux dimensions 105 × 74 mm, et aux teintes bleues et vertes, avait été généralisé. Avant 1995, il s’agissait d’un papier cartonné encore plus encombrant : 149 mm × 119 mm.

Autre nouveauté de la carte d’identité, la présence au dos d’une puce électronique. La puce contiendra toutes les informations déjà présentes sur la carte – à savoir prénoms / noms / sexe / nationalité / date et lieu de naissance / taille / adresse / dates de délivrance et d’expiration du document / numéro du document – mais également les données biométriques du titulaire. En effet, la photo et les empreintes digitales seront intégrées.

Le QR code, également nouvel arrivé sur le document, permettra à ceux qui y auront accès de trouver, en plus des informations de la carte, une signature, le CEV (cachet électronique visible). Un gage d’authenticité du document.

Des intégrations d’éléments censés réduire les risques de fraudes. Les forces de l’ordre pourront lire la puce ou le QR code, et les services de l’État pourront également vérifier l’authenticité du document grâce à ces éléments.

L’apparition de l’anglais

La nouvelle carte d’identité est aussi marquée par l’arrivée de la langue anglaise. Une mesure prise pour faciliter les contrôles d’identité lors de voyages à l’étranger, la carte permettant notamment de se déplacer au sein de l’Union européenne. Mais aussi pour les expatriés au sein de l’Union européenne, ces derniers présentent souvent ce document pour se faire enregistrer dans leur pays de résidence européen. Les autres Etats membres proposent aussi la traduction en anglais en plus de leur langue nationale.

Sus à la domination de l’anglais

Les Académiciens ne contestent aucunement ce point. En revanche, ils s’étonnent du zèle avec lequel le gouvernement a appliqué cette consigne. Et ce sur deux points.  

Premièrement rien n’obligeait à recourir à l’anglais et seulement à l’anglais. La France aurait très bien pu opter pour un autre idiome, ou à tout le moins ajouter à côté de la langue de Shakespeare une troisième, voire une quatrième langue.

« Officiellement, nous défendons le multilinguisme. Dans les faits, nous pratiquons le monolinguisme »  

Hélène Carrère d’Encausse, historienne et académicienne, au journal l’Express

Deuxièmement, il était seulement imposé de traduire le titre du document « Carte d’identité ». Or, le gouvernement est allé beaucoup plus loin en traduisant systématiquement toutes les entrées du document : surname à côté de « nom » ; date of birth à côté de « date de naissance » ; place of birth à côté de « lieu de naissance » ; et ainsi de suite.

Cela fait des mois que les Immortels protestent contre cette décision. Dès le printemps 2021, Hélène Carrère d’Encausse et Frédéric Vitoux ont publié des articles en ce sens dans la presse, et notamment dans Le Figaro. Concrètement, si le gouvernement ne répond pas dans les trois mois, les Académiciens vont saisir le Conseil d’Etat en invoquant l’article 2 de la Constitution qui stipule « la langue de la République est le français » et la loi Toubon relative à la langue française

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