La ruée des touristes européens, dont beaucoup de Français, inquiète l’Espagne

La ruée des touristes européens, dont beaucoup de Français, inquiète l’Espagne

Le débat sur le tourisme atteint son paroxysme en Espagne au début des vacances de Pâques. Avec certaines des restrictions COVID-19 les plus souples d’Europe, l’Espagne attend un modeste afflux de touristes étrangers pour les vacances de Pâques, mais le sujet a suscité un débat dans un pays où les habitants ne sont pas autorisés à voyager en dehors de leur région, rapporte EFE, partenaire d’EURACTIV.

France, Espagne, les pays les plus visités au Monde

Avant la pandémie de coronavirus en 2019, l’Espagne était le deuxième pays le plus visité au monde, le tourisme contribuant à 12,5 % du PIB du pays. Cependant, les secteurs de l’accueil et de l’hôtellerie du pays sont depuis en difficulté.

La récente décision de l’Allemagne de retirer des pôles touristiques populaires comme Majorque de sa liste de destinations à haut risque a provoqué une houle de réservations d’hôtels et d’avions malgré les recommandations officielles contre tout voyage non essentiel. Le gouvernement allemand a annoncé jeudi qu’il exigerait de tous les passagers arrivant dans le pays de présenter un test PCR ou antigénique négatif à partir de ce week-end.

Moins de restrictions en Espagne

Les touristes français confrontés à des mesures strictes dans leur pays ont manifesté un intérêt particulier pour Madrid en raison de ses restrictions très souples en matière de COVID-19. Des vols abordables et des tests PCR gratuits en France – qui sont désormais nécessaires pour entrer en Espagne – rendent le processus facile et rapide. Cependant, les médias locaux ont publié des images de jeunes touristes français profitant d’une soirée dans la ville, alimentant ainsi un débat qui a atteint son paroxysme à l’approche des élections régionales.

La présidente régionale conservatrice, Isabel Díaz Ayuso du Parti populaire et candidate aux prochaines élections régionales, a déjà dû faire face à la réaction du candidat de gauche aux élections, qui lui a reproché de transformer la capitale en « after-party » de l’Europe.

« Nous sommes la seule grande capitale européenne qui, en ce moment, a ouvert sa culture, c’est indéniablement un point d’attraction », niant l’existence d’un « tourisme de l’ivresse ».

Isabel Díaz Ayuso, Présidente régionale

Une légère hausse loin des situations françaises

Le ministère espagnol de la santé a proposé d’avancer à 20 heures le couvre-feu nocturne pendant les vacances de Pâques, qui commencent officiellement cette semaine. Toutefois, les autorités de Madrid ont jusqu’à présent rejeté cette initiative, préférant maintenir l’heure actuelle du couvre-feu à 23 heures.

Les autorités sanitaires espagnoles ont signalé une légère hausse des taux d’incidence dans le pays, qui compte en moyenne 134 cas de COVID-19 pour 100 000 personnes. Madrid, cependant, a enregistré 235 cas pour 100 000, soit le taux le plus élevé de toutes les régions d’Espagne.

La ministre espagnole de la santé, Carolina Darias, a donc exhorté les autorités régionales à ne pas commettre la même « erreur » que pour la période de Noël, lorsque la décision de lever temporairement les restrictions avait laissé présager une nouvelle flambée des cas.

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