La France rechigne à ouvrir des négociations commerciales UE-États-Unis

La France rechigne à ouvrir des négociations commerciales UE-États-Unis

Les États membres ne sont pas parvenus à convaincre la France de soutenir les mandats de négociations commerciales avec les États-Unis. Ils espèrent pouvoir trouver un compromis dans les prochaines semaines.

Le gouvernement français craint que l’élimination des droits de douane sur les biens industriels soit une porte ouverte au Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP). Le Président français Emmanuel Macron a souligné La nécessité d’inclure des normes environnementales dans les accords commerciaux : « Je ne suis pas favorable à ce qu’on ait des nouveaux accords commerciaux, qu’elle qu’en soit la forme, avec qui que ce soit, si on le fait avec des partenaires qui n’ont pas les mêmes exigences climatiques que nous », a rappelé le Président français après le sommet européen.

Les deux mandats de négociation visent à éliminer les droits de douane sur les biens industriels, sauf sur les produits agricoles, ainsi que certaines barrières non tarifaires en facilitant la communication d’informations relatives aux critères techniques (évaluation de la conformité).

Selon certaines sources, les États membres seraient prêts à répondre aux inquiétudes de la France et à s’assurer que les mandats de négociation n’ouvrent pas la voie au TTIP. La présidence roumaine du Conseil devra élaborer un nouveau texte reprenant ces questions.

« Il faut trouver les mots justes pour répondre aux importantes préoccupations de la France », a déclaré un diplomate, ajoutant que « nous voulons tous parvenir à un consensus… mais Paris ne devrait pas tester les limites de la patience des autres États membres ».

Selon un autre haut-représentant national, les États membres se seraient déjà montrés très flexibles en acceptant d’adopter un langage plus clair au sujet du TTIP.

«Les tensions entre Chine et États-Unis ne vont pas perdurer»

L’économie mondiale ralentit plus rapidement que prévu, a prévenu le Fonds monétaire international le 21 janvier quelques heures avant l’ouverture du Forum économique de Davos. Mais selon le président de PwC, les relations Etats-Unis-Chine devraient détendre la situation.

Avant Pâques

À en croire les hauts-représentants et diplomates de l’UE, la plupart des délégations voudraient parvenir à un accord avant les vacances de Pâques. L’un d’entre eux espérait même que l’accord puisse être conclu pour le 10 avril. Un haut représentant national a conjuré les diplomates de finaliser le travail rapidement afin de « donner un signal clair » aux États-Unis « bien avant les élections européennes » de la fin du mois de mai. Ces arguments n’ont toutefois pas convaincu le Parlement européen.

En mars, les législateurs européens ne sont pas parvenus à approuver un règlement pour le lancement des négociations commerciales à cause des droits de douane sur l’acier et l’aluminium toujours en vigueur. Pourtant, tout accord conclu entre l’UE et les négociateurs américains devra être approuvé par les eurodéputés. En juillet dernier, l’UE et les États-Unis avaient entamé des pourparlers exploratoires visant à réduire les droits de douane et les barrières non tarifaires dans les relations commerciales bilatérale.

L’objectif principal pour l’UE était d’éviter de nouveaux droits de douane sur les exportations de voitures vers les États-Unis. Cette inquiétude persiste encore aujourd’hui, après que le département du Commerce des États-Unis a qualifié les importations de voiture de menace à la sécurité nationale.

Compte tenu des comportements imprévisibles du Président américain, certaines délégations craignent les conséquences négatives que pourrait entrainer une signature tardive de l’accord et une montée des tensions entre les deux parties. « Tout le monde à Washington s’oppose ce que la situation dégénère, à part lui », a déclaré un diplomate faisant référence à Donald Trump.

L’UE s’attendait d’abord à ce que l’administration américaine retire les droits de douane punitifs sur l’acier et l’aluminium avant que les négociations puissent commencer, mais la Commission demande à présent la levée de ces droits « injustes », et ce avant de conclure le processus d’élimination des droits de douane sur les biens industriels.

Même si les mandats étaient prêts d’ici la semaine prochaine, les négociations avec les représentants américains pourraient être reportées à la fin du mois de mai voire au début du mois de juin, selon des diplomates.

Les États-Unis sont actuellement en pleines négociations avec la Chine afin de limiter et mettre fin à la guerre commerciale opposant les deux plus grandes économies mondiales. Washington a reporté ses négociations avec Tokyo, accordant toute la priorité à Pékin.

Jorge Valero

Un article publié sur le site de notre partenaire

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