C’est dans un calme relatif, en comparaison des jours précédents, que les députés français ont débattu dans la nuit du projet de loi instaurant le passe vaccinal, avant de l’adopter en première lecture, jeudi 6 janvier à l’aube.
Le début de la semaine a été éprouvant pour la majorité présidentielle, mise en minorité lors du vote sur la suspension de séance. Mais ces débats ont également révélé un dissensus au sein des Républicains, auquel la candidate Valérie Pécresse devra s’attaquer prochainement.
Alors qu’elle avait établi une ligne politique claire en faveur du passe vaccinal, une partie des députés LR s’y est en effet opposée.
Division chez Les Républicains
Si la promesse du président de groupe Damien Abad que la majorité des siens ne ferait pas obstacle au texte est bel et bien honorée, force est de constater qu’un tiers des LR présents ont contré le projet de loi.
Aucun des conseillers nommés par Mme Pécresse pour la campagne électorale ne s’est toutefois opposé au nouveau dispositif. En revanche, deux « orateurs de campagne », Mme Bassire et M. Gosselin, mettent par leur voix contraire en difficulté la candidate de leur propre camp.
Et si l’abstention ne permet pas de bloquer un texte, elle ne témoigne cependant pas d’un soutien franc à la ligne donnée par la candidate.
D’autant que l’analyse du scrutin dans le détail met en exergue que presque la moitié des députés LR votants (33 sur 70) se sont prononcés contre l’article premier, qui instaure effectivement le passe vaccinal – les articles suivants précisant simplement certaines conditions de sa mise en œuvre.
Double discours
Jusque-là, et depuis l’investiture de Mme Pécresse le 4 décembre 2021, les troupes des Républicains avaient fait bloc autour de leur candidate, qui se heurte maintenant à une crise interne dans sa course à l’Élysée.
Double discours de certains Républicains qui pensent à leur électorat local, ou remise en cause de la légitimité de leur cheffe ? L’approche des législatives et l’agitation suscitée par le passe vaccinal dans certains territoires fait privilégier la première option.
Au Sénat, où les LR sont majoritaires, l’examen du projet de loi se déroulera la semaine prochaine. Selon toute vraisemblance, la version adoptée par l’Assemblée nationale sera alors modifiée, provoquant la Commission mixte paritaire, chargée d’aboutir à un compromis entre les deux chambres.
L’entrée en vigueur du passe vaccinal, que le gouvernement souhaitait pour le 15 janvier, devrait être retardée de quelques jours.
D’évidence, les sénateurs Les Républicains seront observés attentivement – aussi bien par leur parti que par les commentateurs – et peuvent encore tenter de préserver les apparences d’une unité aujourd’hui fragilisée.
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