Journée de la Femme 2022 ! Expatriée ?

Journée de la Femme 2022 ! Expatriée ?

En France, entre 2 et 2,5 millions de personnes sont expatriées à l’étranger, selon les derniers chiffres publiés sur le site du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. On dénombre autant de femmes que d’hommes mais nombreuses sont celles à avoir suivi leur mari. A l’occasion de la journée de la Femme 2022, on fait le point sur leurs perspectives professionnelles et personnelles. Entretiens avec des femmes françaises expatriées, aux quatre coins du monde.

Opportunité ou sacrifice ?

Selon une enquête réalisée en 2017 par Expat Communication, une agence française spécialisée dans l’accompagnement des expatriés, “dans 92% des cas, c’est la carrière de l’homme qui est à l’origine de la mobilité et la femme suit.

L’une des principales difficultés – pour les femmes qui ont choisi de suivre leur mari à l’étranger – est de trouver une raison d’être en expatriation, de ne pas être là uniquement pour la famille. « Au début, se retrouver du jour au lendemain, sans maison, ni travail, ni voiture, ni famille, ni amis, dans un pays et une langue inconnue, seule, sans activité, c’est un gros désespoir. C’était dur, je me demandais comment j’allais remplir mes journées”, raconte Lili Plume, 41 ans, écrivaine sous pseudonyme. Après avoir vécu trois ans au Brésil, cette ancienne enseignante française vit au Mexique depuis deux ans, à la suite de la mutation de son mari. Elle est l’auteure du blog Lili Plume Do Brasil et du livre « Et si on partait vivre au Brésil ma chérie ? »

Il n’est pas toujours évident, pour ces femmes d’expatriés, de s’insérer professionnellement dans leur pays d’accueil. “Le fait de sortir de sa zone de confort  [son pays d’accueil] , d’être le pilier de la famille, oblige à se réinventer, à réadapter son parcours professionnel par rapport au marché du pays, à la barrière de la langue et à ce nouveau rythme de vie”, explique Cristina Filipe Araujo, une Française, mère de famille âgée de 36 ans. Actuellement en Angleterre, elle est expatriée depuis neuf ans.

Le travail, le seul salut ?

Certaines expatriées essaient de retrouver un poste équivalent à celui qu’elles avaient dans leur pays d’origine mais c’est généralement un véritable parcours du combattant. “Souvent, il faut accepter la réalité du marché, accepter de revoir à la baisse ses ambitions”, décrit l’expatriée en Angleterre.

D’après l’étude d’Expat Communication, “49% des conjoints expatriés en recherche d’emploi affirment s’être sacrifiés pour leur conjoint car les postes trouvés sont inférieurs à leurs attentes.

Dans leur nouveau pays, d’autres femmes d’expatriés décident de tout recommencer à zéro en changeant de métier. “Je n’avais pas envie de travailler dans l’enseignement comme je le faisais en France. Au bout de six mois, je me suis lancée dans l’écriture, j’ai le temps et ça me plait. Ma vie de femme d’expatrié a vraiment changé quand j’ai trouvé cette activité”, ajoute l’écrivaine.

De plus en plus de femmes expatriées se lancent dans l’entreprenariat, ce qui leur permet d’être plus libres et plus flexibles, “afin de garder un équilibre entre la vie professionnelle et personnelle”, commente Cristina Filipe Araujo.

Pour beaucoup, Internet est une plateforme idéale pour monter son activité. Agée de 38 ans, Adeline Verdier-Velten, Française expatriée pour la première fois à Amsterdam et restauratrice de tableaux de formation, a progressivement quitté son métier pour créer son propre site internet “Les Musettes s’en mêlent” où elle réalise des portraits de conjoints suiveurs qui ont lancé leur entreprise dans leur nouveau pays. “Je me disais qu’il fallait que je trouve un autre projet que je puisse emmener partout”, indique-t-elle. Vous pouvez retrouver certaines interviews sur notre site.

Auparavant responsable de communication dans le domaine pharmaceutique, Cristina Filipe Araujo, a également fait le choix de monter sa propre entreprise. “J’ai décidé de ne pas rechercher de travail mais de faire un projet qui pourrait me permettre de combler les trous de mon CV et que je pourrais valoriser à mon retour en France”, explique-t-elle. Depuis 2017, elle travaille sur le podcast “Expat Heroes” où elle met en lumière le parcours d’expatriés francophones à travers le monde.

Malgré leur forte mobilité, certaines femmes d’expatriés arrivent à monter leur commerce à distance. C’est le cas de Béatrice, 31 ans, expatriée pendant plusieurs années au Gabon et en Tanzanie. Elle a créé la marque TRIBU(S) qui propose des produits brodés, inspirés de la culture africaine et réalisés par des personnes dans le besoin, aussi bien au Gabon qu’en France. Ses produits sont vendus sur internet et par le biais de ventes privées.

L’expatriation reste une chance

Malgré les difficultés que peuvent rencontrer les femmes d’expatriés dans leur nouveau pays, cette expérience peut être source d’épanouissement. “Pour moi, l’expatriation a été une grande chance et m’a ouvert des portes sur d’autres perspectives professionnelles”, décrit Lili Plume.

Le fait d’avoir du temps pour réfléchir à une nouvelle activité professionnelle est un réel atout. “On peut se lancer dans quelque chose dont on a rêvé”, explique-t-elle également.

Selon la fondatrice du podcast Expat Heroes, pour réussir professionnellement à l’étranger, “il est nécessaire de s’adapter, d’être agile pour retrouver un poste et d’avoir une force de caractère.

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