Italie, Allemagne: deux visions du déconfinement

Italie, Allemagne: deux visions du déconfinement

Cela peut sembler paradoxal : l’Italie qui a été la plus durement touchée par le coronavirus en Europe ouvre largement les portes vers le déconfinement alors que l’Allemagne, qui a largement réussit à limiter le nombre de décès, semble revenir sur les mesures de déconfinement, dans un contexte de rebond du nombre de cas.

Masques obligatoires et 400 € d’amendes en Italie

L’Italie sort peu à peu de la torpeur dans laquelle elle fut la première en Europe à tomber. Le président du Conseil Conte a annoncé à la chambre des députés un déconfinement progressif selon les régions. L’économie, en particulier dans le très riche Lombardie, est dévastée. 15 milliards d’Euros sont alloués aux entreprises, 25 milliards aux salariés et aux indépendants.

Le déconfinement, si il ravi les Italiens, n’en est pas moins cependant très stricts. Le port des masques est obligatoire et son absence expose à 400 € d’amende.

Les entreprises aussi ont dû s’adapter. Arnaud travaille à Milan pour une banque américaine. Il nous décrit la situation « un open space qui a dû être complètement réinventé, le télétravail qui demeurera une composante essentielle même après la crise ». Pour autant, il estime que « Milan a payé un prix tellement cher que toute adaptation est salutaire.

Un certain relâchement en Allemagne et des cas en hausse

L’Allemagne, elle, est dans une situation étrange. Si le pays a largement mieux répondu que la plupart de ses voisins à la crise du Covid 19 avec moins de cas et un taux de mortalité très faible, le nombre de cas est depuis quelques jours reparti à la hausse. Surtout un certain relâchement des habitants étonne. Alex, franco-allemand retourné vivre dans le pays de son père après ses études nous décrit la situation à Berlin «  certes la ville est plus rock-n-roll, moins disciplinée que par exemple Munich mais tout de même… ». Files d’attente sans distanciation sociale, monde dans les trams, qu’arrive-t-il à la patrie de Goethe ? Un certain ras-le-bol pour Sophie, française également établie à Berlin « Berlin c’est les parcs, les lacs. Mon mari qui a toujours vécu ici ne peut pas envisager un mois de mai sans aller régulièrement au lac de Wannsee, et il est loin d’être le seul ».

La police, pour autant, veille au grain. De l’autre côté de la frontière, Sylvie en a fait l’amer expérience. Vivant en Allemagne mais travaillant en Alsace, elle a été refoulée lors de son retour à son domicile par la police allemande et a dû passer la nuit sur un parking. Excès de zèle de la Polizei ? N’ayant pas fait sa domiciliation, elle ne pouvait justifier de son motif. Situation aujourd’hui régularisée mais qui rappelle que Schengen ou non, le coronavirus a changé bien des choses.

Résultat ? L’Allemagne pourrait retomber dans un confinement strict. Les écoles, qui réouvrent progressivement, pourraient fermer à nouveau. Allons-nous vers un déconfinement ou un retour en arrière ? Les prochaines semaines seront décisives pour le dire.

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