« Initiatives Expats » vous emmène aujourd’hui à Dubaï à la rencontre de Martin Tronquit et Geoffroy Bunetel. Ces deux Français se sont installés aux Émirats arabes unis depuis plusieurs années. Au cours de ce podcast, ils nous parlent, entre autres, du rôle unique et trop souvent sous-estimé des expatriés dans le débat public français. Poussés par cette conviction, ils ont d’ailleurs fondé un think tank : l’Institut des Français de l’Étranger (IFE). Ce laboratoire d’idées ambitionne notamment de repérer « le meilleur du monde pour inspirer la France ».
Ecoutez l'épisode avec Geoffroy Bunetel et Martin Tronquit
L’IFE : mettre en valeur les atouts des Français de l’étranger
Tout d’abord, nos deux invités partagent les raisons (peu habituelles !) qui les ont poussés à s’expatrier. Partis pour quelques mois, ils vivent toujours hors de France quelques années après leur départ du territoire national. Installés à Dubaï, nos invités y trouvent « une qualité de vie avec beaucoup de sécurité, une bonne éducation, un accès à la santé facile,…»
« Les Français de l’étranger sont un formidable atout pour la France, un levier d’influence qui n’est pas pleinement utilisé »
Malgré leur installation à l’étranger, Martin et Geoffroy restent profondément attachés à la France. C’est d’ailleurs dans cet esprit qu’ils ont créé l’Institut des Français de l’Étranger (IFE). Mais pourquoi lancer une telle initiative d’expat ?
Leurs vies hors des frontières françaises leur ont notamment permis de constater que les expatriés, bien qu’ils regorgent d’idées, sont encore trop peu sollicités pour partager leurs expériences. « Les Français de l’étranger sont un formidable atout pour la France, un levier d’influence qui n’est pas pleinement utilisé ». L’objectif de l’IFE est de leur permettre ainsi de « mieux contribuer au débat public national » souligne Geoffroy.
Observer le meilleur pour le transposer à la France
Parmi les activités principales de l’IFE, l’analyse des politiques publiques internationales pour inspirer la France tient une place centrale. « La France n’est pas ou plus le phare du monde comme on la voyait avant ». Il s’agit alors de s’inspirer des réalisations faites en dehors de nos frontières pour contribuer à la modernisation de notre pays
« Observer ce qui se fait de mieux ailleurs et voir si ces solutions sont transposables en France »
Pour Martin, l’idée est simple : observer ce qui se fait de mieux ailleurs, et voir si ces solutions sont transposables en France. Ce travail de benchmark repose, entre autres, sur deux piliers : des recherches documentaires et des témoignages qualitatifs de Français vivant dans les pays étudiés. Les sujets étudiés sont variés, des exemples sont donnés au cours de l’interview.
Rompre avec les clichés sur les expatriés
L’IFE ambitionne également de rompre avec les stéréotypes souvent associés aux expatriés. « Les Français de l’étranger sont parfois perçus comme des personnes moins attachées à la France, ce qui est loin de la réalité », constate Geoffroy. À ses yeux, les expatriés français participent activement au rayonnement économique et culturel de la France à travers le monde. Sans oublier les binationaux.
« Notre diaspora à l’étranger est légitime pour s’exprimer sur le débat public français »
Cette diaspora est donc « tout à fait légitime pour s’exprimer sur le débat public français ». L’objectif est également de rompre avec un discours souvent trop restreint, centré exclusivement sur « les statuts ou les droits » des Français de l’étranger. Le fil rouge de l’Institut est de mettre davantage en avant des nouvelles idées pour inspirer les gouvernements, et autres acteurs de la politique française. Pour mener à bien ces travaux, nos deux invités expliquent comment ils s’appuient sur un réseau d’expatriés pour enrichir leurs recherches et nourrir leurs études, mobilisant ainsi une intelligence collective.
Les expatriés, un rôle stratégique dans le (futur) débat présidentiel ?
Dans les mois qui viennent de nombreuses études sont programmées au sein de l’IFE, comme par exemple celles sur la réforme de l’État ou bien encore sur les politiques sociales ou la santé. Par ailleurs, les prochaines semaines seront aussi consacrées à « structurer davantage le réseau des correspondants ». Si vous avez envie de partager des sujets ou des réflexions, n’hésitez pas à contacter l’IFE.
Alors que les élections présidentielles françaises se profilent à l’horizon, Martin et Geoffroy espèrent que leurs travaux contribueront à la mobilisation des Français de l’étranger. Cette communauté, pourrait jouer un rôle clé dans l’évolution des politiques publiques. Notamment pour « faire en sorte que nos responsables politiques s’inspirent systématiquement des exemples étrangers (…) pour ne pas réinventer la roue ». Et « si les expatriés se rendent compte qu’ils contribuent au débat », alors l’IFE permettrait aussi de « ramener les Français de l’étranger aux urnes ». L’abstention étant à ce jour élevée. Pari lancé !
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