Hôpital, sécurité sociale, passe sanitaire : que propose la NUPES ?

Hôpital, sécurité sociale, passe sanitaire : que propose la NUPES ?

Alors qu’Emmanuel Macron a promis une « mission d’information flash » pour sortir l’hôpital de la crise, décryptage du programme santé de la nouvelle coalition de gauche (NUPES) pour les élections législatives avec déjà des points de divergence.

Sauver l’hôpital public : deux partis, deux visions. Du côté de la majorité, Emmanuel Macron a annoncé en début de semaine lors d’une visite au centre hospitalier de Cherbourg (Manche) le lancement d’une courte mission d’information. Le but ? Identifier d’ici au 28 juin « de premières solutions opérationnelles pour faciliter l’accès aux soins urgents et non programmés, partout en France ».

A gaucheJean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise (LFI), a déclaré vouloir « réquisitionner le secteur privé de la santé » mercredi (25 mai) à Strasbourg, s’il accédait à Matignon.

Pour rappel, M. Mélenchon ambitionne de devenir Premier ministre en cas de victoire de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (NUPES) lors des élections législatives qui auront lieu les 12 et 19 juin prochains.

Une semaine avant, le jeudi 19 mai, l’ancien candidat à la présidentielle avait dévoilé le programme de la NUPES. Au chapitre santé, deux axes majeurs : faire face aux futures pandémies et reconstruire les établissements publics de santé.

100% Sécu : le point de discorde

Au chapitre sécurité sociale, la mesure phare de la nouvelle coalition de gauche est de mettre en place le « 100 % Sécu », soit le remboursement à 100 % des « soins de santé prescrits » et l’intégration des « complémentaires santé dans la Sécurité sociale », peut-on lire dans le programme.

Mais cette première proposition ne fait pas l’unanimité au sein des partis de la coalition, qui comprend notamment le Parti socialiste (PS), Europe Écologie-Les Verts (EELV), la France insoumise (LFI) et le Parti communiste français (PCF).

La mesure trouve son origine dans les programmes à l’élection présidentielle de Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Fabien Roussel (PCF). Pas ceux d’Anne Hidalgo, ni de Yannick Jadot.

Si le PS et EELV soutiennent le remboursement à 100 % des soins prescrits, ils souhaitent que « cela se fasse sans intégration des complémentaires santé dans la Sécurité sociale », précise le programme de la NUPES.

Précision du PCF : le parti souhaite que « les complémentaires santé puissent se concentrer sur des missions de prévention et de gestion de centres de santé ».

Recruter du personnel pour les Ehpad et l’hôpital

Le système de santé français, et plus particulièrement l’hôpital public, au bord de l’implosion, est au cœur de tous les débats de la campagne législative. 120 services d’urgences ont dû fermer ou réduire leur capacité d’accueil, selon l’association Samu-Urgences de France (SudF).

Les partis de la NUPES sont unanimes : il faut plus de soignants, et plus précisément 100 000 pour renforcer les effectifs à l’hôpital, selon le programme.

Même ambition pour les Ehpad : le recrutement de 240 000 personnels. Quatre mois après le scandale des Ehpad Orpea, et malgré le plan de contrôle des maisons de retraite lancé par le gouvernement en mars dernier, le sujet est toujours d’actualité. Ce vendredi 3 juin, les salariés du groupe sont appelés à faire grève contre le non versement d’une prime d’intéressement.

Dans la continuité de l’accès aux soins, la question des déserts médicaux est un cheval de bataille de la coalition de gauche : création de centres de santé, embauche de médecins salariés, suppression du numerus clausus, mobilisation de la médecine libérale et hospitalière ou encore obligation temporaire d’installation. En résumé, la NUPES souhaite « actionner tous les leviers » possibles.

Se préparer face aux futures pandémies

Alors que la crise de Covid-19 semble doucement s’éloigner, la NUPES a prévu un plan d’action dans son programme pour lutter contre les futures pandémies, à commencer par un « plan de prévention et d’adaptation » respectueux des « libertés fondamentales ». Comprendre pas de vaccination obligatoire, mais des politiques « ‘d’aller vers’ qui favorisent l’accès à la vaccination ». 

Idem pour le passe sanitaire qui ne sera plus obligatoire, mais remplacé par un « nouveau dispositif de gestion des crises sanitaires », indique le programme sans donner plus de précisions.

La levée des brevets sur les vaccins et les médicaments, jusqu’ici refusée par Emmanuel Macron, fait également partie des propositions.

Enfin, la coalition de gauche souhaite mettre en place un « pôle public du médicament » afin notamment d’éviter les pénuries, de contrôler les prix, de garantir la transparence sur la recherche et le développement et pouvoir produire et distribuer « massivement » des vaccins en cas d’urgence sanitaire.

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