Grève des transports en commun ? Une arme syndicaliste dépassée ?

Dix lignes de métro fermées. La capitale n’avait pas connu ça depuis douze ans et l’instauration du service minimum, en 2007. Ce dernier vient de trouver ses limites,  le 13 septembre , le service minimum n’est pas applicable en raison d’un fort taux de grève.  Il a donc fallu que les navetteurs et autres clients utilisent des moyens connexes. Et depuis 2007, l’offre a totalement évolué.

Télétravail, voire pose d’un jour de congés,  VTC, trottinettes, vélos et autres voitures en libre service. Et pour ces nouveaux services, le 13 septembre fut un jackpot. De Concorde à la Tour Eiffel en passant par les Invalides, les voitures, scooters et autres trottinettes étaient disponibles pour répondre aux attentes des Parisiens en quête de transports.

La direction de la RATP l’a bien compris et a noué plus d’une dizaines de partenariats avec des startups de la mobilité. Le code RATP15 offrait 15 minutes gratuites avec la marque de VTC Heetch, le code RATP050 offrait 2 trajets de 15 minutes sur les vélos et trottinettes électriques de la marque Jump, et 10 minutes gratuites pour les scooters électriques COUP grâce au code RATP-10. Quasiment tous les opérateurs de mobilité ont adapté leurs offres.

Le succès est tel que les offres Kapten (VTC) et Cityscoot (scooter électrique) se sont rapidement épuisées, d’après le site RATP. Ces deux sociétés avaient respectivement réservé cette offre promotionnelle aux premiers 2.000 et 5.000 utilisateurs. Un pari ambitieux pour ces startups qui d’une part récoltent de nouveaux abonnés, et d’autre part, appliquent une majoration tarifaire sur les courses, qui sont en plein boom ce vendredi. De son côté, Ubeeqo, un réseau de voitures électriques et hybrides en libre service a observé “une hausse de 24% d’utilisation ce 13 septembre selon son site.  Pour Jump, les trottinettes électriques d’Uber, un trafic trois fois plus important

La grève fait aussi le bonheur de Vélib’, le réseau de vélos en libre service de la métropole parisienne. La société qui opère Vélib a constaté, elle aussi, une hausse de 25% des courses par rapport à un jour traditionnel

La RATP, grande perdante

La région Île-de-France, qui finance les transports en commun, pourrait aussi faire quelques économies. Valérie Pécresse, présidente de la région, menace de ne pas payer la RATP pour la journée de grève. En cause ? L’opérateur parisien n’applique pas le service minimum comme il y est contraint par la loi et le contrat qui les lit.

Cela pourrait représenter un manque à gagner de 3 à 7 millions d’euros pour la RATP, sur les 5 milliards annuels perçus, selon Le Parisien. Comme toujours, la grève a eu un impact, mais pour la première fois, c’est surtout la RATP qui fut victime..

Les parisiens ont déjà entamé leur mutation et s’emparent de l’ensemble des offres proposées.. L’automatisation des lignes de métro et de bus s’intensifiant, les syndicalistes et les salariés doivent trouver rapidement un nouveau mode d’action.

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