Grève au Lycée Français Charles de Gaulle 

Grève au Lycée Français Charles de Gaulle 

Les membres du syndicat anglais NEU (National Education Union) du prestigieux Lycée Français Charles de Gaulle à Londres ont déclenché une grève, hier, jeudi 21 mars. Cette action militante est la première d’une série de mouvements initiée par les  membres du NEU. Ces derniers sont en désaccord avec leur employeur, l’établissement scolaire, qui refuse d’accorder une augmentation de salaire de 6,5% aux employés recrutés sous contrat local.

« Nous nous consacrons à nourrir l’esprit des générations futures, mais nous avons du mal à joindre les deux bouts », a déclaré un enseignant de longue date de l’école. « Une simple augmentation de 3% ne suffit pas à combler le fossé entre nos salaires et le coût de la vie à Londres. »

La hausse de salaire insuffisante face à l’inflation

Le mécontentement est né avec la proposition d’augmentation de salaire de 1% présentée aux employés en décembre 2023. Même après les négociations, l’offre révisée de 3% est inférieure à l’inflation et à la rémunération que les enseignants ont obtenue dans le secteur public au Royaume-Uni. De plus, cette augmentation de salaire, jugée insuffisante, s’ajoute à une évolution annuelle des rémunérations bien inférieure à celle de l’inflation. Une situation que subissent depuis plusieurs années, déjà, les salariés sous contrat local du Lycée Français Charles de Gaulle.

« Au cours des cinq dernières années, nous avons constaté une perte de pouvoir d’achat de 18%”, a expliqué un porte-parole. “Cela a une incidence disproportionnée sur le personnel le moins bien payé de l’école, comme le personnel de cantine, d’entretien, et les assistants d’éducation, qui font déjà face à d’importantes difficultés financières. »

Les enseignants « résidents », employés sous contrat public français, expriment également leur frustration face à la disparité entre leur indemnité de vie locale (ISVL) et celle de la direction (IRE). « L’indemnité de la direction demeure cinq fois plus élevée que la nôtre », a déclaré un représentant des enseignants. « Cet écart s’est encore agrandi lors de la récente augmentation de 9,92% de l’indemnité de résidence du personnel de direction en janvier 2024. »

John Friend, NEU London Senior Regional Officer (le responsable de la section locale syndicale), nous déclarait :

«Nous réclamons une augmentation qui soit une étape significative vers une revalorisation à long terme de la rémunération du personnel du Lycée Français Charles de Gaulle.  Nous exhortons l’employeur à s’engager dans un dialogue constructif avec le NEU pour parvenir à une solution équitable qui reconnaisse le dévouement et la contribution indispensable de tous les membres du personnel. Le mouvement de grève vise à corriger les disparités salariales et à garantir une rémunération équitable pour tout le personnel du Lycée français Charles de Gaulle.»

Lycée Français Charles de Gaulle
Le Lycée Français Charles de Gaulle

Un effort significatif

Evidemment, le son de cloche n’est pas le même du côté de la direction de l’établissement. Si celle-ci ne minore pas les difficultés rencontrées par son personnel recruté sous contrat local, elle explique que les augmentations consenties sont un “effort significatif”. En effet, l’établissement scolaire subit lui aussi la crise économique post-Brexit, l’inflation mondiale et le gel des budgets français voire leur diminution alors que Bercy cherche à faire des économies. 

Catherine Bellus-Ferreira, la proviseure du Lycée Charles de Gaulle a communiqué aux parents dans un message reprenant ces arguments.

Des mots qu’on avait déjà pu entendre lors de la visite de la directrice générale de l’AEFE au lycée Charles de Gaulle mercredi 6 mars. Elle y avait rencontré l’ensemble de la communauté scolaire dans le but de trouver une issue à la situation difficile qui affecte actuellement l’établissement (grèves, rétention des notes, annulation des examens blancs).  A l’occasion de son échange avec les représentants du personnel, puis d’un échange direct avec une centaine d’agents en ligne et une trentaine d’agents en présence, elle a rappelé l’importance des concessions accordées à la suite de ce mouvement.

Outre l’augmentation de la prime de transport telle que proposée en janvier dernier, l’augmentation du point d’indice est désormais non plus de 1%, mais de 3%. Cette hausse s’appliquera de manière rétroactive au 1er janvier 2024 et elle n’inclut pas l’ancienneté (qui représente en moyenne 2% de hausse supplémentaire). Aussi, lors de son déplacement, la directrice générale a confirmé que l’AEFE a proposé à la direction du budget une hausse significative de l’ISVL pour Londres, au printemps, pour tous les professeurs détachés.

Dans le courriel envoyé aux parents, la proviseure a rappelé à l’ensemble de la communauté scolaire que si les problèmes ne sont pas ignorés, la direction de l’établissement se prépare, elle, à organiser les épreuves blanches (bac et DNB) les 17, 18, 19 avril prochains. Il est vrai que l’heure du Bac approche.

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