Grève à l’AEFE du 01 février : un mouvement suivi parfois massivement

Grève à l’AEFE du 01 février : un mouvement suivi parfois massivement

Près d’un enseignant sur deux (47%) de collèges et lycées était en grève ce jeudi 1er février, selon le Snes-FSU, premier syndicat du second degré. A l’étranger, le mouvement a souvent été suivi massivement comme à Athènes où l’école a dû fermer.  On fait le point pour les Français de l’étranger. Pourquoi les professeurs étaient en grève à l’AEFE ? Quels établissements furent touchés ? 

Pouvoir d’achat des professeurs et moyens d’actions de l’AEFE

Leur première revendication concerne le pouvoir d’achat. Pourtant une prime pour lutter contre l’inflation, associée au doublement de l’ISAE et à une augmentation de 1,5% du point d’indice pour toute la Fonction publique, a été versée en septembre 2023. Pour le gouvernement ces actions étaient perçues comme une réponse adéquate à l’inflation qui frappe le monde entier. Mais pour les syndicats, le gouvernement, en excluant une partie non négligeable des personnels enseignants de ce dispositif, alors qu’ils étaient déjà exclus de certaines revalorisations des dernières années concédées à leurs collègues résidant en France (comme pour exemple la Prime Grenelle…), oublie que l’inflation touche l’ensemble des personnels enseignants. Pour le syndicat FSU-SNUipp, le gouvernement malgré ses promesses favorise toujours un nivellement des salaires vers le bas. 

Aussi, cette revendication a été élargie aux personnels de droit local. En effet, ces derniers subissent eux aussi de plein fouet l’inflation mondiale et les blocages budgétaires de la part de l’AEFE ou des comités de gestion, qui empêchent leur revalorisation salariale selon les syndicats. 

Car plus globalement, le corps professoral s’est aussi mobilisé pour dénoncer la baisse de budget effectif de l’AEFE et des bourses scolaires. Car si les budgets en valeur faciale augmentent, une fois qu’on y applique l’inflation, il est facile de constater que la capacité d’actions de l’AEFE ou de la commission nationale des bourses seront bridées cette année. 

Car comme en France, la question de l’attractivité se pose de plus en plus dans le réseau AEFE, que ce soit pour les postes en détachement ou en contrat local. Plus de 200 postes en détachement n’ont pas été pourvus à la rentrée 2023, selon les chiffres fournis par l’Agence.

"Résultat des politiques menées par les gouvernements successifs, aggravées depuis 2017, le service public d'éducation est aujourd'hui au bord de l'effondrement, les métiers de l'éducation souffrent d'une crise d'attractivité, qui affecte également l'enseignement français à l'étranger. Pour la FSU, les salaires et les conditions de travail sont les deux leviers principaux pour redonner de l'attractivité aux métiers de l'éducation, et répondre aux besoins du service public d'éducation."

En conclusion, l’intersyndicale exige l’arrêt des suppressions de postes et des créations afin d’alléger, comme voulu par Gabriel Attal, les effectifs par classe mais aussi d’assurer les remplacements ! Les syndicats dénoncent : 

– La dégradation des conditions de travail,

– La perte du sens du métier, 

– La formation continue saccagée, 

– L’inclusion sans moyens, 

– Les effectifs nombreux dans les classes.

Pour ces derniers, tout cela contribue à dégrader encore davantage les conditions de travail et à rendre leurs métiers moins attractifs.

Les mesures « Choc des savoirs » annoncées par Gabriel Attal et confirmées par la nouvelle Ministre dessinent un projet d’école qui revient sur l’objectif de démocratisation et aggrave les inégalités. Elles vont encore dans le sens d’un contrôle accru du travail enseignant (manuel unique, méthodes imposées, évaluations standardisées) contre la liberté pédagogique.

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Professeurs devant l'ambassade de France à Rabat©SNES Hors de France - X

Un mouvement très suivi en France…

En France, ce jeudi 01 février, 47% des professeurs de collèges et lycées sont en grève selon le Snes-FSU, premier syndicat du second degré. Cette journée de mobilisation sur les conditions de travail, les salaires et l’école publique, est portée par la «colère» attisée par les déclarations de leur nouvelle ministre Amélie Oudéa-Castéra. 

Dans le premier degré (maternelle et élémentaire), 40% des enseignants sont en grève, selon une estimation établie mardi par le premier syndicat du secteur, FSU-Snuipp.

Et dans le réseau !

Du côté des Français de l’étranger, la mobilisation fut dans certains pays encore plus forte. Comme à Bangkok, où les professeurs ont aussi exprimé leur mécontentement sur les réseaux sociaux comme X. 

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Professeur gréviste à Bangkok ©SNES Hors de France - X

En Espagne, comme souvent la mobilisation fut aussi importante, montant jusqu’à 80% dans les Lycées à Madrid ou à Barcelone. Comme nous le rappelle Renaud Le Berre, élu à Barcelone et ancien candidat NUPES pour la Vème circonscription, les problèmes de salaire, le coût de la vie, le budget de l’AEFE contraignent les établissements à faire des économies ou à reporter l’effort sur les parents qui se retrouvent contraints de payer.  Il exige, non sans malice, « un réarmement de l’AEFE » , expression prisée en ce moment par les « macronistes »

« L’avenir s’annonce sombre »

Une prise de conscience que les syndicats aimeraient voir partagée par le gouvernement. Les taux de participation, 100% à Athènes, 80% à Barcelone, 65% à Tabat, etc. sont pour l’intersyndical une démonstration du mécontentement qui s’installe durablement dans les établissements en gestion directe de l’AEFE. 

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