Le gouvernement prévoit 60 milliards d’euros d’effort dans son projet de budget 2025 afin d’endiguer la crise budgétaire. Cet effort repose pour un tiers sur des recettes supplémentaires, des impôts, et surtout, pour les deux tiers restant, sur une baisse des dépenses publiques de 40 milliards d’euros. Une telle réduction n’a jamais été vue en France, pour y arriver, Michel Barnier veut mettre à contribution toutes les administrations publiques, mais aussi les collectivités locales, et freiner les dépenses sociales en désindexant les pensions pendant six mois. Pour les Français de l’étranger on fait un point sur les projets du Premier ministre entre serrage de vis et augmentation des impôts !
Des contributions exceptionnelles
Laurent Saint-Martin, le nouveau ministre du Budget, a dévoilé quelques mesures du projet de loi de finances qui sera présenté en Conseil des ministres dans une semaine.
Au menu, une contribution « exceptionnelle » pour les Français les plus fortunés, le ministre délégué chargé du Budget et des Comptes publics a indiqué qu’elle concernerait 0,3% des ménages, citant l’exemple « d’un ménage sans enfant qui touche des revenus d’à peu près 500.000 euros par an. »
Le ministère a par la suite précisé que la mesure concernerait environ 65.000 ménages en France sur les 20 millions de foyers s’acquittant de l’impôt sur le revenu. Cette nouvelle taxe s’appliquera aux non-résidents qui ont choisi le taux moyen mais aussi selon nos informations (à confirmer lors des débats parlementaires) à ceux qui ont choisi l’impôt forfaitaire libératoire à 20%.
Le successeur de Thomas Cazenave a fixé quelques exigences en vue du débat parlementaire qui s’ouvrira après le Conseil des ministres : d’abord que la politique de l’offre ne soit pas cassée « et donc que ces contributions restent exceptionnelles » mais aussi « que les ménages les plus fragiles et notamment les classes moyennes et celles qui travaillent ne soient pas touchés par une augmentation des prélèvements obligatoires. » Laurent Saint-Martin a ainsi précisé qu’il n’y aurait ni « d’augmentation généralisée de l’impôt sur le revenu » ni « de désindexation du barème de l’impôt sur le revenu. »
Enfin, le ministre délégué chargé du Budget et des Comptes publics a également évoqué « une surtaxe exceptionnelle » pour les grandes entreprises, évoquant un ciblage de celles dont les bénéfices annuels excèdent le milliard d’euros.
"Un pays qui n'a pas de bonnes finances est un pays qui n'aura pas de croissance demain. C'est un enjeu de responsabilité collective et les chefs d'entreprise le savent. C'est un moment de vérité et de courage et on a besoin de tout le monde."
Laurent Saint-Martin, le nouveau ministre du Budget
Moins de fonctionnaires et report de l’indexation des retraites
Deux autres mesures vont impacter les Français de l’étranger, le report de l’indexation des pensions et le non-remplacement des fonctionnaires qui partent à la retraite.
Ainsi les retraités devront apporter leur contribution au redressement des finances publiques, ils sont près d’1 millions à être expatrié. En conséquence en 2025, les pensions seront augmentées le 1er juillet, soit avec six mois de retard par rapport au calendrier qui a, le plus souvent, prévalu au cours des dernières années.
Ce report de la hausse dans le temps – dont le taux n’est pas encore connu – devrait permettre d’économiser environ 4 milliards d’euros sur le prochain exercice budgétaire, d’après le gouvernement, qui a fait cette annonce, mercredi 2 octobre. Un tel arbitrage rompt avec la doctrine qu’Emmanuel Macron avait forgée depuis plusieurs mois : ne pas porter atteinte au niveau de vie de cette catégorie de Français.
Sur France 2, ce jeudi 03 octobre, le Premier ministre a complété les annonces de son ministre du budget. Parmi celles-ci, une a déclenché de vives réactions des syndicats ce vendredi 04 octobre.
En effet, sur les «40 milliards à trouver» pour combler la dette, Michel Barnier a évoqué des fusions de service publics et le non-remplacement de fonctionnaires lorsqu’ils partent à la retraite sans en préciser les modalités.
Vers une allocation unique ?
Pour finir, on souligne les premiers pas du gouvernement français vers une réflexion sur la mise en place d’une allocation unique.
Cette allocation sociale unique rappelle une proposition que Michel Barnier avait déjà faite lors de la dernière élection présidentielle, au moment de la primaire du parti Les Républicains (LR) où il était arrivé troisième avec un peu moins de 24% des voix. Il souhaitait alors créer une aide sociale unique pour remplacer les aides sociales actuelles, conditionnée à une disponibilité du bénéficiaire notamment pour « effectuer des activités utiles à la collectivité ou en entreprise ».
Ce projet fait également partie de ceux présentés ce mercredi par Laurent Wauquiez, président des députés de la Droite républicaine (ex-LR). Avec ses troupes, il préconise une « allocation sociale unique plafonnée » à « 70% du Smic », destinée selon lui à lutter contre « l’assistanat ».
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Directeur de publication et rédacteur en chef du site lesfrancais.press
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