France - Australie : Une alliance militaire pour le pacifique

Le contrat titanesque reflète les ambitions de l’Australie dans le Pacifique. Canberra et Paris ont formellement signé ce lundi leur « partenariat stratégique » impliquant la somme de 50 milliards de dollars pour la construction de 12 sous-marins destinés à la marine australienne, censé refléter les ambitions de l’Australie dans le Pacifique.

Le Premier ministre australien, Scott Morrison, a salué un « plan très ambitieux » lors d’une cérémonie à Canberra en présence de la ministre française des Armées, Florence Parly. Il a rappelé qu’il s’agissait là du « plus important investissement consenti en matière de défense en temps de paix par l’Australie ».

500 emplois en France

Naval Group (ex-DCNS) avait été choisi en 2016 pour la livraison de ces 12 sous-marins nouvelle génération, remportant au terme d’années de négociations ce « contrat du siècle » qui est la pierre angulaire de ce partenariat franco-australien. Le groupe naval est chargé de la conception et de la construction des douze navires et du chantier naval. Celle du premier bateau débutera avec la prochaine décennie, pour une première livraison en 2030.

Le contrat va créer environ 2.800 emplois en Australie, selon le Premier ministre de l’Etat d’Australie-Méridionale, Steven Marshall, et 500 personnes en France. Certains critiques déplorent le fait qu’il ait tardé à être conclu car les eaux au nord et à l’est de l’Australie sont déjà le théâtre d’une âpre bataille d’influence entre les Etats-Unis, la Chine et les puissances régionales dont la France qui dispose d’une deuxième espace maritime mondiale grâce sa présence en Polynésie.

Une force de dissuasion face à la Chine

Les îles du Pacifique sont petites et moins vitales pour le fret maritime que la mer de Chine méridionale, mais leurs zones économiques constituent une vaste proportion des ressources maritimes mondiales. Les spécialistes australiens des questions militaires espèrent que ces sous-marins permettront à l’Australie d’opposer une force de dissuasion crédible en cas d’action hostile.

« Il faut beaucoup de confiance de la part de l’Australie pour parier sur la France, et beaucoup de confiance de la part de la France pour partager avec l’Australie des compétences qui sont tellement au cœur de notre souveraineté, de notre autonomie stratégique et qui résultent d’investissements immenses pendant des décennies », a déclaré Florence Parly lors de la cérémonie devant le ministère australien de la Défense à Canberra.

Fabien Ferasson de Quental avec l’AFP

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