France 2030 : les grands fonds marins

France 2030  : les grands fonds marins

Le Président de la République, Emmanuel Macron, a déclaré lors de la présentation du plan « France 2030 » que l’exploration des grands fonds marins faisait partie des priorités. Les Etats-Unis, le Canada, la Chine, le Japon et la Corée du Sud s’apprêtent, aussi, à commencer l’exploitation industrielle des océans.

Champions industriels

Conçu comme le « dernier étage de la fusée » de la politique économique française post-Covid, le plan « France 2030 » se donne un objectif : aider la France à répondre aux défis de demain et lui redonner une place économique de premier plan, en donnant naissance aux champions industriels responsables de demain.

L’exploration des fonds marins est « un levier extraordinaire de compréhension du vivant, d’accès à certains métaux rares, de compréhension du fonctionnement de nouveaux écosystèmes d’innovation », notamment en termes de santé, a expliqué le chef de l’Etat devant quelque 200 chefs d’entreprise et d’étudiants à l’Elysée.

Les fonds marins, entre 4.000 et 6.000 mètres de profondeur, suscitent une convoitise de plus en plus grande car certains contiennent des métaux sous plusieurs formes, dont des nodules polymétalliques.

Ces petits cailloux sont riches notamment en manganèse, cobalt ou nickel, très demandés car utilisés dans les batteries de véhicules électriques. Leur exploitation reste toutefois plus coûteuse que celle des mines terrestres. Mais en 2030, les énormes besoins en matières premières de la transition énergétique pourraient changer la donne.

Deuxième espace maritime au monde

Emmanuel Macron a rappelé que la France avait un rôle important à jouer car elle possède, grâce à l’outre-mer, le deuxième espace maritime au monde après les Etats-Unis. Les fonds marins de Wallis et Futuna et surtout de l’île française de Clipperton, au large du Mexique, regorgeraient de nodules polymétalliques.

Quelque deux milliards d’euros, sur cinq ans, seront consacrés dans le cadre de « France 2030 » à l’exploration des fonds sous-marins mais aussi à l’espace.

« J’entends déjà le débat à venir : je ne parle pas d’exploitation, je parle d’exploration »

Emmanuel Macron

Risques écologiques

« Mais l’exploration pourrait bientôt ouvrir la voie à l’exploitation », met en garde l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), dont fait partie la France.

L’UICN a adopté en septembre un « moratoire sur l’exploitation minière des grands fonds marins, la délivrance de nouveaux contrats d’exploitation et de nouveaux contrats d’exploration », sur lequel la France s’était abstenue.

Ce texte demande que ce moratoire soit en place jusqu’à ce que « des évaluations d’impact rigoureuses et transparentes aient été menées » et que « la protection efficace du milieu marin soit garantie ».

Des instituts de recherche comme l’Ifremer en France ou des entreprises privées mènent des opérations d’exploration, à condition d’être parrainés par un pays.

Des ONG  appellent à mieux recycler les métaux pour répondre à la demande croissante, mais le recyclage est aussi une source potentielle de pollution par l’utilisation d’acide sulfurique et de cyanure même sans rejets dans l’environnement.

Des entreprises importantes, BMW, Google, Samsung SDI ou encore Volvo, se sont provisoirement engagées à « ne pas utiliser des minéraux issus des eaux profondes ou à financer l’exploitation minière en eaux profondes » tant que les scientifiques n’en auront pas mesuré clairement les conséquences.

Au Canada, une nouvelle entreprise minière d’exploitation des fonds marins a vu le jour. Elle affirme avoir signé des accords avec plusieurs petits Etats insulaires de l’Indopacifique.

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