« France 2030 » : 20 milliards d’euros dans l’innovation technologique et énergétique avant 2024

« France 2030 » : 20 milliards d’euros dans l’innovation technologique et énergétique avant 2024

Le gouvernement français a présenté vendredi 18 novembre un premier bilan de son plan France 2030, lancé en octobre 2021, consacré à l’innovation pour la transition. En 2022, ce sont ainsi plus de 10 milliards d’euros qui ont été investis. Autant le seront en 2023.

Annoncé le 12 octobre, le plan France 2030 vise à soutenir l’innovation et accompagner la transition du monde industriel. Le président de la République annonçait initialement 30 milliards d’euros d’investissements, dont huit milliards dans les nouvelles énergies. Aujourd’hui, les montants promis s’élèvent à 54 milliards d’euros, dont 8,4 milliards déjà engagés sur l’année 2022.

Mais pour 2023 et les années suivantes, la Première ministre a annoncé, dans un entretien au journal Les Echos, qu’il était « plus important que jamais d’accélérer la mise en oeuvre » du plan. C’est pourquoi le gouvernement prévoit d’engager 10 milliards sur l’année 2023. 

Avec 1 700 projets soutenus sur l’année 2022, « France 2030, ce sont des moyens pour être, aujourd’hui, au rendez-vous de l’histoire », écrit le président de la République dans le dossier de presse pour les « un an d’actions » du plan.

L’innovation énergétique

Dans les domaines proprement énergétiques, le gouvernement annonce 169 millions d’euros investis sur l’année. En réalité, plus de 5,7 milliards d’euros ont été engagés dans les fonds d’investissement, l’écosystème de la recherche, le soutien aux entreprises, le domaine des transports ou encore des matières premières, qui auront une répercussion directe sur les projets énergétiques.

Les fonds sont en effet répartis ainsi que, d’ici à 2030, une moitié sera consacrée à la décarbonation de l’économie, l’autre à l’émergence d’acteurs et de porteurs d’innovations « sans dépenses défavorables à l’environnement ».

En outre, 1,6 milliard d’euros pour l’année 2022 n’ont pas encore été affectés. Objectif : « avoir engagé 20 milliards d’euros à la fin de l’année 2023 », annonce la Première ministre, présente vendredi matin dans le laboratoire Charles Fabry de l’université Paris-Saclay. Soit, en seulement deux ans, l’investissement des deux tiers de la somme annoncée initialement, laquelle était de 30 milliards d’euros d’ici à 2030.

Le gouvernement profite ainsi de l’annonce pour présenter des projets qui seront sécurisés l’année prochaine, comme le projet NUWARD qui « progresse », ainsi que trois autres projets « identifiés » dans la création de petits réacteurs nucléaires modulaires, dits SMR, l’une des promesses phares du président de la République lors de la présentation du plan fin 2021.

Ces projets commenceront à être financés à la fin du premier trimestre 2023 avec pour objectif de construire le premier SMR en 2030.

Le gouvernement vise ainsi à « réduire les coûts » de la filière nucléaire « par un fort effet de série », sans rogner sur la sûreté, bien au contraire. Il affirme dans le dossier de presse que les SMR, et en particulier celui développé par EDF (NUWARD) « permettra, entre autres, à de nombreux pays de pouvoir remplacer leurs centrales électriques thermiques (gaz et charbon) de puissance comparable dans une logique de décarbonation des mix électriques ».

1,2 milliard pour les petits réacteurs nucléaires

D’ici à 2030, le développement des SMR recevra ainsi 1,2 milliard d’euros sur les 54 milliards prévus par le plan qui prévoit également un appel à projets pour des « réacteurs nucléaires innovants » qui, s’ils sont sélectionnés, bénéficieront de « l’appui scientifique et technique du CEA (Commissariat à l’énergie atomique) », acteur majeur de la recherche nucléaire française.

Pour 2030, la France compte également investir plus de 9 milliards d’euros dans le développement d’une filière hydrogène « complète », précise la Première ministre. Cela représenterait 6,5 gigawatts (GW) de capacité d’électrolyse, pour une production de 650 000 tonnes d’hydrogène décarboné et 100 000 emplois créés.

Le plan d’innovation prévoit 1 milliard d’euros dans les énergies renouvelables, notamment pour accélérer les processus d’industrialisation, que ce soit dans l’éolien — 2 GW d’éoliennes flottantes d’ici à 2030 — ou le solaire — 10 GW de production annuelle de cellules et modules.

2 millions de voitures électriques en 2030

La mobilité n’est pas en reste. 2 millions de véhicules électriques en production sont attendus à l’horizon 2030, avec un objectif intermédiaire de « 1 million d’ici à 2027 », commente la Première ministre.

Un premier avion bas carbone pourrait également voir le jour dans huit ans. 1,5 milliard d’euros sont consacrés à son développement.

L’accès aux matières premières — métaux critiques, terres rares, aimants — sera donc indispensable. 2,9 milliards prévus, notamment dans l’exploitation directe de mines sur le sol français. Le gouvernement a d’ailleurs récemment sécurisé un premier projet de mine de lithium dans l’Allier.

Plutôt que d’extraire, les fonds permettront surtout de développer le recyclage de ces matières à grande échelle. 

En parallèle, la formation bénéficiera de 2,8 milliards d’euros pour former plus d’un million de personnes aux « métiers d’avenir », ainsi que pour soutenir un certain nombre de projets, comme « l’École de la batterie », de la start-up spécialisée dans la fabrication de batteries pour véhicules électriques Verkor et ses 11 partenaires.

En outre, la Première ministre a également annoncé que l’État déploierait des « sous-préfets France 2030 et investissements » chargés d’accompagner la réindustrialisation des territoires en transformation. Ainsi, de faciliter le dialogue entre l’administration centrale et les collectivités territoriales.

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