Mais qui s’intéresse donc aux Français de l’étranger avec autant de rigueur ? On vous laisse deviner… Pas la peine ! C’est bien la direction générale du Trésor français qui cartographie en détail ses contribuables qui ont migré.
Une hausse importante en 15 années
La Direction générale du trésor a, donc, publié début janvier une étude sur les mouvements migratoires de la population française en direction des pays étrangers. Les données récentes montrent une tendance à la hausse observée ces 15 dernières années. Le taux d’émigration des Français reste cependant modeste en rapport aux autres pays de l’OCDE.
Ainsi, deux millions de personnes nées en France sont installées à l’étranger selon les dernières statistiques de 2019 des Nations Unies. Ils étaient 1,5 million en 2009, rappelle la publication Trésor-Éco de janvier 2021, soit une progression notable en 10 ans. Ces chiffres sont basées sur les déclarations de l’Etat français, issues du registre consulaire. Dans les faits, on est plus proche de 3 millions de personnes.
Cependant l’année 2020 marque un tournant avec des retours qui surpassent les départs. Une première depuis 10 ans.. La pandémie et les aides mises en place en France expliquent, sûrement, ce mouvement de population vers la métropole.
Des expatriés diplômés
On le savait, mais l’étude le confirme, les expatriés sont souvent diplômées ou issus des professions libérales.
En effet, 6% des personnes nées en France et diplômées de l’enseignement supérieur vivent dans un autre pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)(nouvelle fenêtre) en 2015-2016 (contre 2% pour les personnes ayant le niveau d’étude le moins élevé).
Les Français à l’étranger sont majoritairement des actifs (25-64 ans) avec un niveau d’étude généralement élevé (58% sont titulaires d’un diplôme supérieur). Pour les 2/3, il s’agit de séjours longs (plus de 10 ans). Les motivations de départ sont essentiellement professionnelles (opportunité d’emploi, rémunération plus élevée, progression sociale).
L’occident plébiscité
Si les Français quittent plus le pays, ils restent attachés à la culture occidentale ou simplement c’est dans cet environnement qu’ils trouvent le plus de débouchés professions.
Les expatriés sont donc installés à 85% dans des pays de l’OCDE dont une moitié en Europe notamment en :
- Belgique avec 168 100 résidents Français en 2015-2016 ;
- Espagne (166 000) ;
- Royaume-Uni (152 700) ;
- Suisse (147 400) ;
- Italie (110 700) ;
- Allemagne (109 000)…
Hors d’Europe, ce sont les États-Unis (4% des départs) et le Canada qui accueillent la plus grande communauté d’expatriés. Sans oublier, le Japon qui a le vent en poupe depuis 10 ans, il a représenté certaines années jusqu’à 5% des départs.
Du coté de l’Afrique, Le Maroc et la Tunisie voient leur population française muter avec l’arrivée des jeunes retraités. Un peu plus loin, Israël a vu sa population française doublée, la politique volontariste de Benjamin Netanyahu promouvant le retour sur la « terre sainte » explique cette croissance.
Quel avenir pour l’expatriation ?
L’expatriation évolue, elle n’est plus réservée à des millionnaires en recherche d’avantages fiscaux ou aux hippies fuyant la culture normalisante française… Elle est, aujourd’hui, le symbole de cette France qui n’arrive plus à faire rêver ses enfants, qui cherchent un meilleur avenir, désormais, en dehors de l’hexagone.
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