Européennes 2024 : l’ancien directeur de Frontex rallie le Rassemblement national

Européennes 2024 : l’ancien directeur de Frontex rallie le Rassemblement national

L’ancien directeur de Frontex, Fabrice Leggeri, rejoint la liste du Rassemblement national pour les élections européenne. Objectif : lutter, dit-il, contre la « submersion migratoire » que la «Commission européenne et les eurocrates minimisent »

« J’ai décidé de m’engager avec Jordan Bardella et Marine Le Pen pour sauver l’Europe de l’immigration », a déclaré samedi (17 février) Fabrice Leggeri, ancien directeur-exécutif de l’agence de contrôle des frontières de l’UE Frontex, dans une vidéo publiée par le Rassemblement national.

«Pour l’UE, l’immigration n’est pas un problème, c’est un projet », a-t-il dit.

Le pacte Asile et migration proposé par la Commission européenne en serait même l’illustration. Avec ce dernier, l’UE veut imposer à Frontex, « transformée en super ONG d’accueil des migrants […], d’être le taxi de l’immigration »

Changement de cap à Frontex ?

Fondée en 2004, Frontex est chargée d’accompagner les États membres de l’UE et les pays de l’espace Schengen à gérer les frontières extérieures de l’UE et à lutter contre la criminalité transfrontalière. 

Fabrice Leggeri est arrivé à sa tête en 2015, soutenu par le gouvernement français socialiste d’alors.

La même année, le spectre de compétence de l’agence a été élargi pour faire face à l’augmentation des flux de migrants, en particulier venant de Syrie, atteignant le million d’entrées en Europe sur l’année. 

Frontex est ainsi devenue une véritable agence de gardes-frontières et de garde-côtes disposant, à cet effet, de son propre corp européen.  

Dans un entretien paru dimanche (18 février) dans l’hebdomadaire Le JDD, M. Leggeri raconte que, selon lui, un « changement de cap s’est opéré en 2019 » suite à l’arrivée de la nouvelle commissaire européenne au Affaires intérieures, Yilva Johansson. 

Le vieillissement du continent européen justifiait de « faire rentrer les migrants et de les accueillir », lui aurait dit la commissaire. Qu’il s’agissait, en outre du « job » de Frontex, raconte l’énarque de 55 ans.

En 2022, M. Leggeri a finalement démissionné de son poste. « Certains estiment que le rôle de l’Agence est d’être un organe qui vérifie comment les États membres appliquent les droits fondamentaux aux frontières »avait-il tancé auprès des sénateurs français deux mois après sa démission. 

Européennes 2024
Le directeur exécutif de Frontex, Fabrice Leggeri, participe à une conférence de presse au nouveau siège de l'Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex) à Varsovie, en Pologne, le 21 novembre 2017. [EPA-EFE/JAKUB KAMINSKI POLAND OUT]

L’opposition s’insurge

Son départ reste toutefois à éclaircir, car peu avant, l’office européen contre la fraude (Olaf) a rendu un rapport faisant part de vices de procédure et une mauvaise gestion des fonds de l’agence la mieux dotée de l’UE. Depuis 2020, plusieurs ONG accusent également Frontex de laisser faire concernant des « refoulements » illégaux d’embarcation de migrants  de la part de plusieurs États membres. 

Par conséquent, M. Leggeri n’aurait pas démissionné de son propre chef, mais aurait été « poussé à la démission parce qu’incompétent notoire »a déclaré sur X le parti Renaissance du président de la République, Emmanuel Macron. 

L’eurodéputé écologiste Damien Carême, rapporteur pour son groupe sur plusieurs dossier relatifs à l’immigration, a déclaré que M. Leggeri « avait déjà la couleur et la saveur du RN »

Frontex a carrément « eu pendant 7 ans un facho à [sa] tête », ce qui expliquerait ses « dérives inhumaines », s’est insurgé le socialiste Christophe Clergeau.

Plutôt, M. Leggeri a demissionné « voyant qu’il n’arriverait pas à faire de Frontex l’outil de protection des frontières de l’Europe et donc l’outil de protection contre l’immigration clandestin »a défendu dimanche (18 février) la leader du RN, Marine Le Pen, sur LCI. 

Il est donc « très intéressant d’avoir quelqu’un qui connait de l’intérieur ce qui se passe », s’est-elle finalement réjouit.

Selon Nice-Matin, M. Leggeri, aurait été en contact avec Les républicains (LR), membres du groupe du Parti populaire européen d’Ursula von der Leyen, avant de rejoindre le RN. Les doubles pourparlers de l’ancien directeur de Frontex auraient d’ailleurs décidé les LR à laisser tomber.

Jordan Bardella, président du RN et tête de liste du parti pour les élections européennes, devraient se rendre lundi (19 février) avec M. Leggeri à Menton, ville à la frontière franco-italienne

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