Européennes 2024 : la tête de liste des libéraux dénonce la performance « extrêmement médiocre » d’Ursula von der Leyen

Européennes 2024 : la tête de liste des libéraux dénonce la performance « extrêmement médiocre » d’Ursula von der Leyen

Marie-Agnes Strack-Zimmermann, tête de liste de l’Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe (ALDE), a critiqué samedi (27 avril), la performance d’Ursula von der Leyen à la tête de la présidence de la Commission européenne.

Lors d’une interview avec Euractiv en marge de la convention de deux jours du parti libéral allemand FDP à Berlin, Mme Strack-Zimmermann a exprimé des doutes quant à la pertinence de réélire Mme von der Leyen pour un second mandat.

« Je pense que ses performances sont extrêmement médiocres », a-t-elle déclaré.

Mme Strack-Zimmermann, membre du FDP, a été officiellement présentée le mois dernier comme tête de liste de l’ALDE dans la course électorale pour le groupe Renew — dont l’ALDE représente la faction la plus importante.

« Lorsque 95 % de toutes les entreprises [allemandes] disent qu’elles ont des problèmes avec la bureaucratie à Bruxelles, cela en dit long », a-t-elle affirmé, citant une enquête de la chambre de commerce allemande DIHK qui a révélé que seulement 5 % des entreprises ont vu les conditions commerciales européennes s’améliorer au cours des cinq dernières années.

Mme Strack-Zimmermann a également attaqué les politiques climatiques de Mme von der Leyen, qu’elle juge trop restrictives. Elles n’ont « montré aucune considération pour les entreprises, en particulier les PME ».

« Je ne vois pas pourquoi nous devrions élire quelqu’un qui — pour ne prendre que l’exemple des moteurs à combustion — a toujours appelé à une interdiction [mais] qui dit deux mois avant les élections : Nous y réfléchirons à nouveau », a-t-elle ajouté.

La fin de vente des véhicules thermiques neufs en 2035 a été proposée et adoptée sous la mandature de Mme von der Leyen.

Le FDP insiste sur les e-carburants

Au cours de son premier mandat, Mme von der Leyen a été soutenue par les trois plus grands groupes de la maison européenne, dont le groupe Renew Europe. Renew Europe a soutenu une politique climatique progressiste au cours de la dernière législature, en particulier sous la direction de Renaissance (France) et d’autres partis libéraux.

Cependant, le parti allemand FDP s’est opposé à de nombreuses lois environnementales de l’actuelle Commission, telles que l’interdiction des moteurs à combustion. Sous la pression de dernière minute du ministre des Transports du FDP, Volker Wissing, l’Allemagne a insisté pour ajouter à cette mesure une exception pour les voitures fonctionnant exclusivement avec des carburants neutres pour le climat.

« Cette exception est maintenant incluse parce que le FDP, les libéraux, l’ont exigée », a déclaré Mme Strack-Zimmermann, ajoutant : « si cela n’avait pas été demandé, la fin du moteur à combustion aurait eu lieu sans tenir compte des carburants alternatifs. »

En misant exclusivement sur les véhicules électriques à batterie, « nous nous rendons à nouveau dépendants », a-t-elle averti. « Nous n’aurons plus le gaz et le pétrole de la Russie, mais la technologie des batteries de la Chine. »

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Convention du Parti démocrate libre à Berlin, 27-28 avril 2024 ©EPA-EFE/CLEMENS BILAN

Marché carbone et rien d’autre

Lors de son discours au congrès du parti, Mme Strack-Zimmermann a mentionné le système d’échange de quotas d’émission de l’UE (SEQE) comme étant le cœur de la politique climatique de l’Union. Selon elle, toutes mesures supplémentaires seraient inutiles.

Introduit en 2005, le système plafonne les émissions de secteurs tels que l’industrie et l’électricité. À partir de 2027, le chauffage et le transport routier feront également l’objet d’un système de tarification distinct.

« Il y a vingt ans, l’UE a fait preuve d’innovation au niveau mondial en introduisant le premier système global d’échange de quotas d’émission de CO2 », a déclaré Mme Strack-Zimmermann lors de la convention, qualifiant ce système de « véritable acte pionnier qui a combiné la protection du climat avec des moyens fondés sur le marché ».

« Sous le Pacte vert pour l’Europe (Green Deal) d’Ursula von der Leyen, l’UE a été renvoyée au Moyen-Âge de la protection du climat », ajoutant qu’ « un nombre confus de réglementations sectorielles a conduit à une augmentation sans précédent de la bureaucratie européenne ».

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