Le premier tour de l’élection présidentielle a été marqué par une incroyable désorganisation dans l’organisation du scrutin par l’administration consulaire. Erreur dans la communication des bureaux de vote, assesseurs et délégués bloqués la nuit entière dans les consulats, mauvaise répartition des centres de scrutin, les soucis furent nombreux et souvent généralisés. Et pourtant le personnel des consulats était mobilisé comme les Consuls de France, mais les lacunes prenaient racine dans l’organisation décidée par la toute puissante Direction de l’administration consulaire et des Français de l’Etranger à Paris. Logiquement, les assesseurs et délégués ont rendu leur tablier et les remplaçants en se bousculent pas aux portillons des consulats. Mais à quoi servent ces acteurs indispensables du scrutin ? Quelles solutions ?
A quoi servent les assesseurs et les délégués ?
Pour ouvrir un bureau de vote, il faut obligatoirement un président du bureau de vote, au moins deux assesseurs et un secrétaire. Les candidats aux élections peuvent également demander la présence de délégués qui contrôleraient toutes les opérations électorales. Un certain nombre de scrutateurs viennent ensuite, à la fermeture des bureaux pour le dépouillement des bulletins.
Les assesseurs
Selon l’article R 44 du code électoral, un assesseur est une personne désignée par l’un des candidats, les binômes de candidats ou les listes en présence. Donc traditionnellement, l’assesseur est fourni par les partis, notamment le Parti Socialiste (PS) et Les Républicains (LR) connus pour être de grands pourvoyeurs.
L’assesseur s’occupe bénévolement du déroulement du vote. Ainsi, il est chargé de faire signer les électeurs sur la liste d’émargement.
L’article R44 a une solution si le nombre d’assesseurs est inférieur à deux : « les assesseurs manquants (seront) pris parmi les électeurs présents sachant lire et écrire le français, selon l’ordre de priorité suivant : l’électeur le plus âgé, puis l’électeur le plus jeune. » Ainsi, il est possible d’être désigné dimanche pour devenir assesseur et cette proposition ne peut pas être refusée, sauf cas exceptionnel. Les assesseurs peuvent également être des élus consulaires ou des membres de l’administration.
Les délégues
Chaque candidat a le droit d’exiger la présence permanente dans chaque bureau de vote d’un délégué habilité à contrôler toutes les opérations de vote, de dépouillement des bulletins et de décompte des voix.
Le délégué peut exiger l’inscription au procès-verbal de toute observation ou réclamation relative à ces opérations, avant ou après la proclamation des résultats du scrutin. Un même délégué peut être désigné pour plusieurs bureaux de vote.
Quelle situation pour les expatriés ?
Hier, le 19 avril, les électeurs ont reçu leur convocation par voie électronique pour le second tour de l’élection présidentielle. L’administration a fait simple, exit le numéro de bureau de vote.
En effet, ces derniers n’ont reçu que l’adresse de leur centre de vote. Cela promet un nouveau capharnaüm à l’entrée des centres où les participants vont chercher leur bureau de vote. Normalement, cela sera le même que lors du premier tour (celui dans lequel vous avez pu voter et non celui indiqué dans la convocation papier qui comportait une fausse information comme vous le savez).
L’autre problème c’est donc le recrutement des assesseurs et des bénévoles. Parmi les élus, ils sont nombreux à battre le rappel sur les réseaux sociaux. Si ce n’est pas pour dénoncer cette situation comme le sénateur LR Damien Regnard qui communique à tous sa lettre envoyée au Ministère de l’intérieur. Car si le Ministère des affaires étrangères est dans les faits à la manoeuvre, c’est bien à Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, à qui incombe la responsabilité de l’organisation des scrutins.
A quelques jours du second tour, la situation reste tendue ! Même si les conditions seront, selon toute vraisemblance, encore difficiles, il est important pour cet exercice de la démocratie qu’une poignée de citoyens expatriés se signalent à leur consulat respectif pour fluidifier cette organisation.
Un thème que le nouveau ministre des Français établis hors de France, qui sera connu d’ici début mai, devra traiter de toute urgence avant les élections législatives. Notons que pour cette prochaine échéance, le vote en ligne fera son retour avec un nouveau prestataire à la manoeuvre, le groupe La Poste.
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