Le président de la République française relaiera encore son message de mobilisation pour l’Amazonie lors du sommet climat des Nations unies à New-York, du 23 au 24 septembre. Et il va se présenter à la tribune avec des alliés de poids. 230 grands investisseurs mondiaux, représentant 16 200 milliards de dollars d’actifs sous gestion, se sont engagés à lutter contre la déforestation et les feux de forêts en Amazonie.
Au rang des signataires, on compte Amundi, Aviva, BNP Paribas, la Caisse des dépôts (dont Novethic est une filiale), Calpers, le fonds de pension de l’église d’Angleterre, HSBC ou encore Mirova. « C’est avec une profonde inquiétude que nous suivons la crise croissante de la déforestation et des incendies de forêt au Brésil et en Bolivie. En tant qu’investisseurs, qui ont l’obligation fiduciaire d’agir dans le meilleur intérêt à long terme de nos bénéficiaires, nous reconnaissons le rôle crucial que jouent les forêts tropicales pour lutter contre le changement climatique, protéger la biodiversité et assurer les services écosystémiques« , écrivent-ils dans un communiqué commun.
Risques financiers et systémiques
Cette résolution ne propose pas encore de désinvestir d’entreprises exposées au risque de déforestation, mais leur donne une feuille de route à suivre. D’une part, il s’agit de « mettre en œuvre publiquement une politique sans déforestation, incluant la chaîne d’approvisionnement« . Ensuite, il faut « mettre en place un système de surveillance et de vérification transparent permettant aux fournisseurs de se conformer à la politique de la société en matière de déforestation« . Enfin, les entreprises doivent publier un « rapport annuel sur l’exposition au risque de déforestation« .
« Les investisseurs institutionnels reconnaissent de plus en plus que la déforestation crée des risques financiers matériels, y compris des risques pour la réputation et la réglementation des entreprises, et qu’elle exacerbe le risque systémique dans les portefeuilles« , a déclaré Mindy Lubber, PDG de Ceres, une ONG américaine. Pour Fiona Reynolds, présidente des PRI, « les investisseurs reconnaissent le rôle essentiel qu’ils jouent pour accélérer de toute urgence les actions visant à aider les sociétés touchées par cette tragédie et à prévenir de futurs désastres environnementaux de cette ampleur« .
Mobilisation Politique
Lundi de New York, le président français lancera « un appel à la mobilisation » pour la forêt amazonienne avec notamment ses homologues chilien Sebastian Pinera et colombien Ivan, a indiqué jeudi l’Elysée.
Cette réunion, qui se veut « consensuelle », fait suite à celle ayant réuni début septembre sept pays de la région en Colombie pour protéger la plus grande forêt tropicale du monde dévastée par des incendies pour lesquels le président brésilien Jair Bolsonaro a été sévèrement mis en cause par Emmanuel Macron. Aucune rencontre n’est prévue entre les deux dirigeants à New York.
La France « est aussi un pays amazonien », a rappelé l’Elysée, avec le territoire d’outre-mer de Guyane qui compte aussi une vaste superficie amazonienne.
Lundi, Emmanuel Macron participera également au sommet sur le climat organisé par l’ONU, qui sera « l’occasion d’affirmer notre ambition climatique », selon la présidence.
A New York, où seront rassemblés de très nombreux dirigeants internationaux, le chef de l’Etat aura une série de réunions bilatérales, notamment avec l’Américain Donald Trump ou le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Il s’exprimera mardi devant l’assemblée générale pour la troisième fois depuis le début de son mandat.
Depuis le début de l’année, plus de 60 000 feux se sont déclarés dans la forêt amazonienne, principalement au Brésil et en Bolivie. Cela représente une augmentation de 47 % par rapport à l’année précédente. Par ailleurs, d’autres forêts tropicales sont durement touchées en Afrique et Indonésie. Autant d’incendies qui font peser un poids considérable sur la biodiversité et les puits de carbone que représentent ces écosystèmes.
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