Émeutes : Paris rejette les critiques de l’UE sur la doctrine française de maintien de l’ordre

Émeutes : Paris rejette les critiques de l’UE sur la doctrine française de maintien de l’ordre

Le gouvernement français a rappelé jeudi 6 juillet que le commissaire européen chargé de la Justice, Didier Reynders, n’avait « pas de compétences » pour s’exprimer sur le maintien de l’ordre en France. 

« Chaque fois, il y a un niveau de violence très élevé » en France, a déclaré le commissaire européen à la justice, Didier Reynders, mercredi (5 juillet), en réaction au comportement de la police française dans le contexte des émeutes qui ont déferlé dans le pays.

« Il y a vraiment une réflexion à avoir sur la manière d’organiser le maintien de l’ordre » a-t-il ajouté, en référence à la période des gilets jaunes, aux manifestations contre la réforme des retraites et, plus récemment, les émeutes.

Par ses commentaires, le dirigeant européen s’est attiré les foudres du gouvernement français.

« Je suis très étonnée parce le maintien de l’ordre ne fait pas partie des prérogatives européennes », a déclaré la secrétaire d’État chargée de l’Europe, Laurence Boone, jeudi matin (6 juillet) sur la radio publique Radio France internationale (RFI)

« M. Reynders a publié hier [mercredi, NDLR] un rapport sur l’État de droit dans les pays de l’Union […], et il n’y a rien sur le maintien de l’ordre », a ajouté Mme Boone, insistant sur le défaut de compétence de l’UE dans ce domaine.

Interrogée sur le fait de savoir si le commissaire était « sorti de son domaine de compétences » et s’il avait « eu tort » de s’exprimer comme il l’a fait, la ministre a répondu par l’affirmative. La situation est « dramatique », a-t-elle jugé, ce qui requiert de l’apaisement et non pas des « petits commentaires […] venant de personne qui n’ont pas de compétences pour dire ça ».

« M. Reynders a publié hier [mercredi, NDLR] un rapport sur l’État de droit dans les pays de l’Union […], et il n’y a rien sur le maintien de l’ordre », a ajouté Mme Boone en insistant sur le défaut de compétence de l’UE dans ce domaine. [EPA-EFE/OLIVIER HOSLET]

Un modèle français à repenser ?

Sur le fond, Mme Boone a assuré que le gouvernement français allait « tirer des conclusions […] dans le calme ».

Ce type de problématiques ne sont d’ailleurs « pas uniques à la France », a poursuivi la ministre, citant le cas du Royaume-Uni, du Danemark et de la Suède. Mme Boone a ajouté que, ce week-end, son homologue suédoise a dit être en train « de suivre le modèle français et de l’adapter chez nous [en Suède] ».

Enfin, la ministre a insisté sur le fait que les gestes d’un policier ne reflétaient pas le comportement de la police française dans son ensemble. Qu’« il n’y a pas de problème sécuritaire en France » ni de « racisme systémique dans la police ».

À ce sujet, la France avait déjà critiqué la déclaration de la porte-parole du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme, demandant à la France de se pencher « sérieusement » sur les problèmes de racisme et de discrimination raciale au sein de ses forces de l’ordre.

« Toute accusation de racisme ou de discriminations systémiques par les forces de l’ordre en France est totalement infondée », avait déclaré le ministère des Affaires étrangères, Catherine Colonna, samedi (1er juillet) par communiqué. « Les forces de l’ordre font face avec un grand professionnalisme à des situations et des actes d’une extrême violence », avait ajouté le Quai d’Orsay.

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