La Nupes vit du côté de Berlin. Une réunion avait déjà eu lieu en septembre dernier. Et, en ce week-end de commémoration de la grande guerre, les militants du Parti Socialiste (PS), de La France Insoumise (LFI), de Generation.s, d’Europe Ecologie les Verts (EELV) ont notamment débattu de l’avenir de la France et de l’Europe. Ces échanges ont donné l’occasion de montrer que les jeunes Nupes croient encore à ce rassemblement de la gauche.
Cette union, ils n’hésitent pas à la clamer haut et fort
Cette union, ils n’hésitent pas à la clamer haut et fort, n’en déplaise aux instances dirigeantes de leur parti. Dès l’ouverture des débats, les organisateurs ont donné le ton : « Nous nous retrouvons toutes et tous ici (à Berlin), de différents horizons politiques de gauche, encartés ou non, pour continuer à construire. Qu’importe de quoi demain sera fait au national. »
Près de dix orateurs sont venus partager constats et visions de cette gauche qu’ils souhaitent réunie. À la fois sur la France, notre pays : « fait-il mieux que ses voisins européens ? »
Et aussi, et surtout, sur « l’avenir de l’Europe : une question d’unions ? » Tels étaient les thèmes de ce débat public.
Aurélien Le Coq, La France Insoumise : « S’il le faut les jeunes vont s’en mêler »
La question est donc posée. La gauche réussira-t-elle à présenter une liste commune aux élections européennes ? Pour Mathilde Heriaud coordinatrice nationale des jeunes de Generation.s : « On ne veut pas se résigner. Ce sera une désillusion pour les jeunes si cette union ne se fait pas ». À la tribune, Emma Fourreau, coordinatrice jeunes de LFI abonde dans le même sens, ajoutant : « Ne pas partir ensemble aux européennes, c’est restaurer le duel Macron-Le Pen dont nous ne voulons pas ». Aurélien Le Coq, également coordinateur jeunes de LFI va même plus loin. Il laisse supposer que les jeunes pourraient créer cette liste commune pour les élections européennes de juin prochain si leurs « aînés » décident de prendre un autre chemin : « S’il le faut, les jeunes vont s’en mêler », déclare-t-il.
Julien Layan, Generation.s : « On n’a plus le temps de se désunir »
Julien Layan, coordinateur national de Generation.s rappelle que les jeunes de la Nupes ont déjà un programme. 166 propositions existent. « S’il n’y a pas d’union, ce n’est pas en raison du programme. Car celui-ci, nous l’avons », affirme-t-il. À travers leurs interventions, l’ensemble des orateurs interpellent ainsi les dirigeants de chaque parti politique qui compose la coalition de gauche : « On n’a plus le temps de se désunir » plaident-ils ! Cette réunion se transforme en un véritable appel de Berlin des jeunes en faveur de l’unité de la gauche.
Yan Chantrel, sénateur PS des Français établis hors de France : « On ne gagnera pas si nous ne sommes pas unis »
Stephan Maigné, conseiller des Français de l’étranger pour Berlin, représentant Europe Ecologie les Verts, donne les ingrédients de cette unité. En se basant sur les expériences de coalition en Allemagne, il rappelle que : « l’union doit respecter chacun (…) Elle se fonde sur un programme commun (…) Et qu’il est nécessaire de travailler en amont » avec toutes les composantes. Après les élections européennes, viendra le temps de l’élection présidentielle. Yan Chantrel, sénateur PS des Français établis hors de France, présent à la réunion de la Nupes à Berlin, se projette déjà dans cette perspective. Il partage cette vision commune : « Oui, on doit déjà travailler en amont. On ne gagnera pas si nous ne sommes pas unis. »
La base sera-t-elle (enfin) écoutée ?
Comme le rappelle Asma Rharmaoui-Claquin, la référente LFI-Nupes pour l’Europe centrale : « La Nupes fonctionne car nous sommes actifs au niveau local ». Mais la base sera-t-elle pour autant (enfin) écoutée ? Cet appel à l’unité de la gauche française, envoyé depuis Berlin, arrivera-t-il aux oreilles des leaders nationaux du Parti Socialiste ? De ceux de La France Insoumise ? Des écologistes ? Du Parti Communiste ? Les militants de la Nupes des Français de l’étranger, réunis, inspireront-ils les décisions nationales ? C’est l’enjeu de ces prochaines semaines.
Auteur/Autrice
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Jérémy Michel a travaillé de nombreuses années pour des élus et a coordonné les affaires publiques européennes d'une grande entreprise française. Installé à Bruxelles depuis 2000, il est actuellement coach et consultant.
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Bonsoir, merci pour cet article. Une petite précision: l’ancienne candidate aux législatives NUPES-LFI, Asma Rharmaoui-Claquin, était invitée de ce débat. Les organisateurs et organisatrices étaient une équipe de militant-es composée des partis PS, Génération.s, les écologistes et UP/LFI.
Merci.