Echange avec Olivier Cadic, anglophile et sénateur des Français de l'Etranger, sur le Brexit

Echange avec Olivier Cadic, anglophile et sénateur des Français de l'Etranger, sur le Brexit

Rencontre avec Olivier Cadic, Sénateur UDI des Français de l’étranger, Membre de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des forces armées,  Vice-président de la Délégation sénatoriale aux Entreprises (DSAE), Président du groupe d’études et contact France-République populaire démocratique de Corée, Membre du groupe de suivi du Retrait du Royaume-Uni et de la Refondation de l’UE, Membre du groupe de suivi des accords de Défense de Lancaster House

 

 

 

Lesfrancais.press : Monsieur le Sénateur, vous êtes particulièrement sensible au destin des français du Royaume-Uni, en effet vous y avez vécu et entrepris. Ce samedi 23 Vous avez participé à la gigantesque manifestation anti-Brexit qui s’est déroulée à Londres. Comment voyez-vous la suite du feuilleton du Brexit et quels sont les sentiments qui emplissent les Français du Royaume-Uni en ces heures historiques ?

Olivier Cadic : Il faut distinguer les situations pour les Français du Royaume-Uni. Le gouvernement britannique a assuréque la situation ne va pas changer et qu’ilspourront rester dans le pays. Ceux qui sont résidentsdepuis plus de 5 ans et qui justifientde leur situation sans difficulté sont rassurés. En revanche, ceux qui sont ici dans des situations plus précaires sont inquiets. Ils ont de plus en plus de difficultés à trouver un travail ou àse loger par exemple, alors que des garanties importantes sont souvent exigées. Par ailleurs, le procédé pour obtenir le statut de résidentpermanent se fait via une application, sur smartphone, et ce n’est pas forcément évident, notamment pour les personnes âgées. Une charity « Settled » a été lancée pour les aider.

En ce qui concerne le Brexit et les prochaines étapes, il serait faux de parler de l’éventualité d’un no deal par accident. Si les britanniques décident le 12 avril, nouvelle date fixée, de ne pas rester dans l’Unionet ne pas organiser les élections européennes, ce sera leur choix.

J’ai pour ma part toujours pensé que le Brexit ne se fera pas. Tout scénario de sortie serait négatif en termes de conséquences pour le Royaume-Uni, je n’arrive toujourspas à y croire. Je constate à cet égard que Theresa May a annoncé à 103 reprises que la sortie se ferait le 29 mars et nous constatons que cela ne sera pas le cas.

Lesfrancais.press : Evoquons également l’Assemblée des Français de l’étranger qui s’est réunie récemment. Y a été évoqué notamment le retour du vote électronique pour les élections consulaires et législatives, vous y êtes favorable?

J’ai toujours été favorable au vote électronique pour les Français de l’étranger, y compris pour les élections présidentielles.C’est utile notamment dans les circonscriptions de grande taille oùil est difficile de se rendre dans les bureaux de vote. En charge des questions de cybercriminalité au Sénat, j’ai conscience des risques d’attaques cyber pour perturber les élections. Mais il est indispensable que le vote électronique soit maintenu pourles élections consulaires afin d’évaluer la robustesse de notre dispositif.

Serez-vous candidat à votre réélection au Sénat ? Et le cas échéant dans quelle éventuelle coalition ?

Il est prématuré d’envisager des alliances éventuelles possibles, mais en revanche en effet je souhaite continuer le travail que j’ai entrepriset me présenter pour un nouveau mandat en effet.

Et quelles seraient pour vous les priorités concernant les Français de l’étranger, les dossiers que vous souhaitez défendre ?

En 2014, lors de mon élection, j’avais listé 31 défis pour les français de l’étranger et pour moi une priorité toujours d’actualité, et ce n’est pas assez dit, c’est que tousles Français parlent français. Ce n’est pas le cas pour les générations qui naissent à l’étranger.Il faut faire de la maîtrisede notre langue une priorité. Cela nécessite de nous mobiliser. Pour le reste, les rapportsdes députées Genetet et Cazebonne ontexcellemment couvert nos problématiques de mobilité internationale et d’enseignement.

Pour y répondre, je crois profondément qu’il faut améliorer la façon de faire la loi. Les ministères travaillent trop en silo.Cela ne me parait pas non plusefficace d’avoir des lois passées par une majorité qui s’appuie uniquementsur une base électoralesomme toute assez réduite. J’ai proposé dans un rapport de nous inspirer de cequi se passe aux Pays-Bas ou en Allemagne par exemple, un process qui tend plus vers la recherche du consensus.

 

 

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