Les Américains l’ont inventé, les Japonais, les Sud-Coréens, les Britanniques, les Islandais, les Scandinaves, les Chinois l’ont repris, avec succès. Le « soft power », c’est l’art de la diplomatie créative et du rayonnement international d’une culture nationale. Le tout encadré dans une stratégie de développement ou de relance économiques.
Intégré au budget de la mission Action extérieure de l’État du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, le programme 185 « Diplomatie culturelle et d’influence » porte des crédits destinés à mettre en œuvre la politique d’influence de la France sur les plans culturel, linguistique et éducatif. Ces crédits promettent d’atteindre 730,8 M€ en loi de finances 2022, contre 715,4 M€ en 2021, soit une hausse de 2,1%.
L’objectif est de donner les moyens à la France de mener une diplomatie universelle. Le contexte de pandémie mondiale a démontré la puissance mais aussi les faiblesses de notre réseau diplomatique.
4 axes pour 2022
Parmi les quatre orientations majeures définies dans le projet annuel de performances figure « l’intensification des actions en matière de coopération culturelle », notamment dans le secteur des industries culturelles et créatives (ICC)et de l’expertise culturelle. Le directeur général de la mondialisation, de la culture, de l’enseignement et du développement international au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Michel Miraillet, a tenu à rappeler que « les industries culturelles et créatives constituent un levier majeur d’attractivité et de rayonnement international pour la France (…) et représentent des enjeux économiques considérables » : 3% du PIB, un million d’emplois et une balance commerciale excédentaire de plus de 300 M€.
Afin d’intensifier le rôle joué par les industries culturelles et créatives dans le renforcement de la diplomatie culturelle et d’influence, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a émis plusieurs recommandations :
- Confier une « mission prioritaire ICC » à 37 postes diplomatiques ;
- Accorder une attention particulière au continent africain, « pour lequel les ICC représentent un important levier de croissance », comme l’a notamment montré la saison Africa 2020 organisée par l’Institut français de Paris qui a permis le déploiement de près de 350 événements sur l’ensemble du territoire français et a reposé sur une programmation panafricaine et pluridisciplinaire à destination de tous les publics ;
- Saisir « l’opportunité d’une demande croissante d’expertise culturelle adressée à la France », en particulier dans les champs muséal et patrimonial, dont le succès du Louvre Abou Dhabi et la coopération en cours pour valoriser le site d’Al‘Ula en Arabie Saoudite constituent des exemples marquants ;
- Continuer les actions de l’Institut français de Paris, qui se donnera comme priorités en 2022
d’« accompagner le rayonnement de la culture et des industries culturelles et créatives (ICC) françaises et francophones, de promouvoir la langue française et de soutenir les centres de langue, de renforcer la démarche partenariale au service du développement international et de poursuivre la modernisation de la gestion de l’établissement ».
Des promesses qui vont se concrétiser ?
Le gouvernement a donc sorti un budget de campagne électorale pour la diplomatie culturelle qui porte aussi l’accès à la culture française pour les expatriés. Si le budget est en hausse, il faudra attendre le début de l’année pour connaître l’ampleur de la relance que promettent Jean-Yves Le Drian (Ministre des Affaires étrangères) et Jean-Baptiste Lemoyne (Secrétaire d’État aux Français établis hors de France). En effet, en 2021 le budget des Instituts français était en hausse, une première depuis 6 ans, et pourtant les fermetures se sont multipliées comme à Valence, il y a quelques semaines…
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