Démocratie imparfaite, élections lancées

Démocratie imparfaite, élections lancées

La France a chuté dans le classement fait chaque année dans The Economist ; qualifiée de « Démocratie imparfaite », à cause des mesures prises à cause du Coronavirus. Elle se classe désormais au 29e rang. Heureusement, si la reprise économique est repoussée, la politique est relancée. Chez les Français de l’étranger, c’est parti.

Avec l’autorisation du vote par internet, il n’y a aucune raison de repousser les élections de mai prochain, puis d’élire les sénateurs des Français de l’étranger en septembre. La députée Anne Genetet l’a confirmé au nom de LREM dans son interview à lesfrancais.press.

Ségolène Royal, en annonçant sa candidature (un scoop de lesfrancais.press partagé avec Libération), a donné le départ de la campagne. Qu’on l’apprécie ou non, elle a provoqué le débat, et c’est tant mieux. A gauche et à LREM, les réactions sont plus vives qu’à droite parce que plus on est proche, plus on se dispute.

Les élections sont liées  les unes aux autres

Il n’y a pourtant qu’avantage à voir des personnalités nationales s’intéresser aux Français de l’étranger. Les amis de Xavier Bertrand ont publié dans Le Figaro (citée dans lesfrancais.press) une tribune signée par des élus des Français de l’étranger. La concordance des dates n’est pas un hasard : la politique revient avec l’approche des élections, liées les unes aux autres. 

Celles des conseillers consulaires aux sénatoriales, bien sûr. Mais pas seulement : les régionales sont déjà repoussées en juin, voire plus tard, selon la situation sanitaire, ce qui mènerait après les… présidentielles ! Et, dans la foulée des Présidentielles, les législatives. Avec ou sans proportionnelle.

L’état des forces en présence pour les Français de l’étranger

Quelle est l’état des forces dans le brouillard du Covid ? Pour les élections consulaires, les listes déjà déposées l’année dernière devraient subir quelques modifications. Déjà, Ségolène Royal a annoncé qu’elle parrainerait des listes. Jean-Pierre Bansard, qui avait créé la surprise aux dernières élections avec deux sièges de sénateurs, a lui aussi ses soutiens et sera sans doute candidat à nouveau, avec des listes parrainées. 

Il y aura d’autres électrons libres. Partout des listes de candidats indépendants s’annoncent, tandis que les partis aussi veulent confirmer leur implantation : EELV sera un concurrent sérieux pour le PS, qui était encore en pointe lors des dernières élections consulaires. La droite, comme d’habitude, sera en ordre dispersée. Mais LR pourrait avoir des lites presque partout, ce qui sera difficilement le cas de toutes les formations.  

Aux sénatoriales Jacqueline Deromedi et Christophe Frassa devraient mener la liste LR, et ne ménagent pas leurs soutiens ici et là, tandis qu’Olivier Cadic, sortant lui aussi, fera également sa liste. Enfin l’incertitude est grande chez LREM puisque la tête de liste pour les sénatoriales n’a pas été choisie. Participation, effets du Covid, enjeux sénatoriaux, personnalité des candidats, listes indépendantes, bien malin qui peut faire un pronostic.

Quadrangulaires possibles aux régionales, si elles ont lieu

Pour les Régionales dans l’hexagone, plusieurs sondages donnent l’avantage aux Présidents de région sortants, mais annoncent triangulaires voire quadrangulaires au deuxième tour. Dans une ambiance Covid, avec une participation incertaine, des seconds tours à géométrie variable, il parait audacieux de prendre des paris. Un constat cependant, les listes LREM ne seraient en position de l’emporter dans aucune région, sauf, peut-être, en Bretagne, le fief d’Yves le Drian, mais le ministre des Affaires étrangères ne se représentera pas.

D’où cette interrogation : pourquoi les listes LREM seraient en échec, comme au municipales, sans que cela signifie quoi que ce soit pour Emmanuel Macron aux élections présidentielles ? D’où la tentation de les repousser en juin … de l’année prochaine. 

Car les sondages, qui se multiplient, donnent toujours Macron vainqueur au second tour face à Marine Le Pen, avec une marge entre 52/48 et 56/44. Un an avant une élection présidentielle, les sondages se sont toujours trompés : Ce scénario ne devrait donc pas être le bon.

D’autres scénarios possibles que le duel Macron/Le Pen.  

Mais quel autre ? En troisième position au premier tour, Xavier Bertrand semble s’être installé comme la personnalité la mieux capable de rassembler la droite. Encore a-t-il les régionales devant lui, (il est candidat à sa réélection dans les Hauts de France) et voit apparaitre Michel Barnier. Si la droite républicaine « classique » a un seul candidat, il n’est pas impossible qu’elle soit au second : Xavier Bertrand est à 16%. Trois points pris à Emmanuel Macron (entre 23 et 26) et le match s’emballerait. 

Le calcul est le même à gauche. Pour l’instant, personne ne perce. Mélenchon plafonnerait vers les 10%. Jadot, Hidalgo, ou Montebourg restent sous les 8%. Mais une candidature unique EELV/PS se rapprocherait du score de Xavier Bertrand. Le même raisonnement s’applique : 3%, ce qui est la marge d’erreur, ou tout simplement l’effet d’une dynamique, et tout est possible, y compris accrocher le second tour, et finalement l’emporter.

Pour l’instant, les candidats Le Pen et Macron sont les seuls à bénéficier de la certitude, pour les Français, de leur candidature. Dés juin prochain, le paysage politique sera différent. Le paysage économique, social, international aussi. Sans parler du virus . Comment sera jugé le gouvernement ? Y aura-t-il un nouveau gouvernement post covid ?

lesfrancais.press rendent compte de la campagne 

Comme la politique tend les relations et les réactions, c’est le moment de rappeler que lesfrancais.press ne roulent pour personne. 

Il n’y a pas de démocratie sans candidat, opposition, confrontation, critiques, y compris vis-à-vis de la presse. Aussi nous prévenons : Toutes les critiques qui nous sont adressées (nous donnons trop de place à untel, serions trop critiques envers un autre, pas assez envers un troisième), sont justes. Vous avez tous raison, parce qu’il y a de tout chez lesfrançais.press, à l’image des Expats. 

Aux candidats et aux expatriés de faire en sorte que la campagne soit intéressante, motivante, utile, et de montrer, surtout à l’étranger ce qu’est une démocratie active. Alors la France remontera au classement de l’indice démocratique publié par The Economist.

La démocratie est vivante, elle progresse et elle régresse 

Si la France a régressé dans l’échelle de la démocratie, ce n’est pas seulement en raison de la Covid, ou du gouvernement : c’est une faute collective. A trop mépriser la politique, elle peut devenir médiocre. Elle est ce qu’on en fait. 

Quand on regarde à coté de chez nous, ailleurs, en Russie, en Turquie, en Algérie, au Liban, où l’on exile, emprisonne, empoisonne, assassine, on se dit que la démocratie mérite d’être mieux défendue, mieux valorisée, et qu’il faut commencer par le faire entre nous. Les Etats-Unis sont juste derrière la France dans le classement. Et le Chili et l’Uruguay, dictatures d’il y a peu, bien devant. Rien n’est stable.

Que les débats soient vifs- et de qualité- que nos compatriotes -trop isolés dans l’hexagone- écoutent  aussi ce que peuvent dire les Français de l’étranger, et notre démocratie sera un peu moins imparfaite.  

Et que les Expatriés soient conscients que, quels que soient les élus, ils seront d’autant mieux entendus qu’il y aura de votants.

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