Commerce international, la France en souffrance

Commerce international, la France en souffrance

Selon l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le commerce international de marchandises se serait stabilisé en 2020 quand il était annoncé en baisse de 9,6% en octobre 2020. Si entre avril et juin derniers, une baisse de plus de 12 % a été enregistrée par rapport au début de l’année, les échanges ont été portés par les exportations chinoises en produits de santé ainsi qu’en matériel électronique et informatique. 

Les échanges de services sont évidemment en forte baisse du fait de l’arrêt de l’activité touristique. Dans son rapport de fin janvier, l’OMC évalue leur baisse à 24 % au troisième trimestre en glissement annuel, après un recul de 30 % entre avril et juin. Les voyages se sont contractés de 68% à l’échelle mondiale. À la différence des marchandises qui peuvent être stockées, une bonne partie des pertes de revenus liées aux annulations de voyages et de vacances, à l’arrêt des sorties culturelles et à la fermeture des restaurants, est irréversible. Pour l’année 2021, une croissance du commerce international de près de 7% est attendue.

Une détérioration des comptes extérieurs de la France 

Si la situation du commerce international au regard de la situation sanitaire et économique apparaît relativement bonne, la France n’en a pas profité. Notre pays a enregistré le deuxième déficit le plus élevé de son histoire après celui de 2012. Il a atteint 65,2 milliards d’euros en 2020, soit huit milliards d’euros de plus qu’en 2019. La France a été confrontée à une forte baisse de ses exportations et à une augmentation des importations de matériels destinés à lutter contre la pandémie. Le pays a importé pour 126 000 tonnes de masques de protection, soit 32 milliards de masques, l’année dernière, pour un coût de 6 milliards d’euros. 

En 2020, la France a, par ailleurs, perdu 82 milliards d’euros d’exportations, dont 35 milliards pour les seuls matériels de transport. Avec l’arrêt des livraisons d’avion, le solde commercial en matériel de transports est passé d’un excédent de 14 milliards à un déficit de 2 milliards d’euros. Les exportations qui étaient inexistantes durant le premier confinement s’élevaient en fin d’année à 93 % de leur niveau d’avant crise. Les exportations françaises ont reculé de 16% l’an passé quand celles des pays de la zone euro ont chuté de 11%, entraînant une diminution des parts de marché. Les exportations françaises ne représentent plus que 12,8% des exportations européennes, ce qui constitue un point historiquement bas. La forte exposition de la France aux ventes d’avions explique en partie cette baisse. 

La France se distingue de ses grands partenaires comme l’Allemagne, l’Espagne ou l’Italie qui ont conservé leurs parts de marché. Le déficit commercial des produits manufacturés s’est établi à 54 milliards d’euros, soit deux fois plus qu’en 2019.

Dégradation du solde industriel et des services 

Avec la faiblesse des activités touristiques et des salons, l’excédent pour les services est passé de 21 milliards d’euros en 2019 à 8 milliards d’euros en 2020. L’arrêt des activités touristiques a entrainé une perte au niveau de la balance des paiements courants de plus 25 milliards d’euros en 2020, soit une chute de 40 % en un an. Cette dégradation du solde industriel et des services a été, en partie, compensée par un allègement de 17 milliards d’euros de la facture énergétique. Pour 2021, une amélioration du solde commercial est espérée avec une augmentation de la demande adressée à la France qui pourrait atteindre 60 milliards d’euros. Cependant, le retour à la normale pour le secteur du tourisme sera long, ce qui devrait peser tant sur les exportations aéronautiques.

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