Vous avez dû en entendre parler, Emmanuel Macron lancera, le 08 septembre, un Conseil National de la Refondation. L’objectif de ce nouveau « machin » dont raffolent l’administration française et l’élite parisienne doit associer politiques, associatifs, syndicats et citoyens à la réflexion des prochaines grandes réformes. Une stratégie que le président de la République avait déjà déployé avec les « Grands débats », à la suite du mouvement des « Gilets jaunes », et avec succès. Alors que les mois qui arrivent s’annoncent difficiles, Emmanuel Macron espère emporter l’adhésion, de la population, à ses réformes. On ne peut que regretter l’absence des Français de l’étranger à cette table.
Refonder quoi ?
Après les élections législatives, le locataire de l’Elysée avait émis le souhait que la Première ministre Elisabeth Borne et son gouvernement «puissent faire vivre» un Conseil National de la Refondation, clin d’œil au Conseil National de la Résistance (CNR) qui coordonnait les différents mouvements de la Résistance intérieure française pendant la Seconde Guerre mondiale.
Pour le chef de l’Etat, «nous vivons un temps comparable». «Nous sommes dans une ère historique qui impose de changer profondément de modèle et puis la guerre est là», en Ukraine. «Les Français sont fatigués des réformes qui viennent d’en haut», a ajouté Emmanuel Macron lors de la présentation du projet au début de l’été.
Un conseil rythmé par des séquences
Ce Conseil National de la Refondation sera organisé par séquences de plusieurs jours dédiées à un thème spécifique à chaque fois. Les rendez-vous seront réguliers.
Le gouvernement et les participants plancheront en premier sur l’urgence du moment soit le « pouvoir d’achat ». Ensuite, le gouvernement entamera les grands chantiers : production, écologie, services publics et retraites. Normalement, chaque thème traité débouchera sur une loi aux applications concrètes.
Qui participe à ce Conseil ?
LR, LFI et le RN ont déjà annoncé qu’ils boycotteraient cette instance, du côté des syndicats, ils iront mais en trainant des pieds comme les associations. Même Gérard Larcher, Président du Sénat et deuxième personnage de l’Etat, dans l’ordre protocolaire de la Vème République, ne viendra pas.
Au final ce sont principalement des figures de la Macronie ou favorables au président qui seront présentes, pourtant ce cercle de réflexions était censé réunir élus, acteurs de terrain, société civile. Une situation qui inquiète alors que les mesures prévues s’annoncent sévères.
Les autres grands absents sont les Français de l’étranger, ces « Français à part entière », comme le parti présidentiel aimait appeler les expatriés pendant la campagne, n’ont pas reçu d’invitations.
L’Assemblée des Français de l’étranger veut faire entendre sa voix
Si les acteurs politiques et sociaux en métropole ne se bousculent pas pour participer au Conseil National de la Refondation, à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) on s’y verrait bien !
C’est en tout cas l’avis de la présidente Hélène Degryse (membre du groupe regroupant les élus de la majorité présidentielle et quelques indépendants) qui a écrit le 25 août à Emmanuel Macron pour demander que l’AFE soit conviée à participer au débat.
Une initiative qui a du sens
Mais que viendraient faire les expatriés dans ce « brainstorming » national ? Tout simplement, partager leurs expériences !
Les Français de l’étranger sont présents aux 4 coins de la planète, ils ont été confrontés à des situations, dont certaines ressemblent à ce qu’Elisabeth Borne annonce pour notre pays. Les coupures d’électricité ? Les Français du Liban pourront expliquer les conséquences réelles pour les entreprises et les citoyens. L’inflation ? Les Français d’Argentine, du Brésil, pourraient partager les résultats des actions mises en place dans ces pays confrontés à l’inflation depuis des décennies.
Et on pourrait continuer comme cela longtemps. Les Français de l’étranger, dont une large majorité est née en France et y a fait ses études voire y a commencé sa carrière, peuvent être une source d’informations intarissable sur les dispositifs mis en place dans le monde entier pour ces problématiques que la France pensait avoir laissées derrière elle.
L’Assemblée des Français de l’étranger et tous les expatriés attendent la réponse d’Emmanuel Macron, en espérant pouvoir contribuer à la refondation de notre pays.
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