Comment rendre le métier de professeur plus attractif ?

Comment rendre le métier de professeur plus attractif ?

Le feuilleton de l’été n’est pas diffusée sur TF1 mais dans les lycées. Son titre ? L’édition 2019 du baccalauréat. Au programme du premier épisode : grève de la surveillance, fuites de sujets de mathématiques et coquilles dans les énoncés. On enchaine avec un épisode  avec la grève de certains correcteurs, et une nouvelle fuite – de résultats, cette fois. Énième rebondissement : , des jurys de délibération ont refusé de trancher le cas d’élèves dont certaines notes manqueraient à l’appel – et ce en dépit de la demande du ministre de l’Éducation d’avoir recours à la moyenne du contrôle continu. 

Cependant, comme le note Philippe Crevel dans son article, la problématique ne viendrait elle pas tout simplement du manque de valorisation des métiers de l’éducation. 

La rédaction 

Comment rendre le métier de professeur plus attractif ?

La question de la formation devient de plus en plus cruciale tant en termes de compétitivité économique que d’accomplissement personnel. Les États occidentaux sont confrontés depuis plusieurs années à des problèmes de recrutement pour les postes d’enseignants.

Une récente étude réalisée par l’OCDE souligne que les pays membres doivent rendre le professorat plus intéressant d’un point de vue financier et intellectuel pour pouvoir attirer des jeunes actifs à fort potentiel. L’enquête de l’organisation internationale a été menée auprès de 260 000 enseignants et chefs d’établissement de 15 000 établissements primaires et secondaires des premier et deuxième cycles dans 48 pays et économies (troisième édition de l’enquête TALIS).

L’enseignement reste une vocation

L’enseignement était le premier choix de carrière de deux professeurs sur trois dans les pays de l’OCDE participants, mais pour seulement 59 % des hommes, contre 70 % des femmes. 90 % des enseignants citent la possibilité de contribuer au développement des enfants et d’œuvrer pour la société comme l’un des principaux déterminants de leur choix de carrière, et 61 % seulement précisent que la stabilité professionnelle offerte par l’enseignement a compté dans leur décision.

Une population majoritairement féminine

Les enseignants ont, en moyenne, 44 ans. L’âge moyen va de 36 ans en Turquie à 50 ans en Géorgie. La plupart des enseignants sont des femmes (68 %), hormis au Japon (42 %), mais elles ne représentent que 47 % des chefs d’établissement. Le travail en classe entre instruction et discipline Dans les pays de l’OCDE, 78 % seulement d’un cours type sont consacrés à l’instruction, le reste étant consacré à la discipline (13 %) et aux tâches administratives (8 %). Cette répartition varie selon les États membres et selon la nature des établissements. Le temps passé en classe à l’instruction proprement dite est bien moindre dans les établissements accueillant un nombre élevé d’élèves issus de milieu socioéconomique défavorisé.

Les écarts sont particulièrement marqués en Afrique du Sud, en Arabie saoudite, en Alberta (Canada), en Australie, en Autriche, en Angleterre, en Belgique (Communauté flamande), aux États-Unis et en France.

Dans notre pays, les établissements en quartier défavorisés sont marqués par des problèmes de discipline croissants mettant en danger l’instruction des élèves. 14 % des chefs d’établissement ayant répondu à l’enquête de l’OCDE signalent des actes réguliers d’intimidation ou de harcèlement entre élèves. Ce taux est certainement minoré du fait du refus d’admettre l’existence de problèmes au sein des établissements.

La formation des enseignants

Plus de 90 % des enseignants et chefs d’établissement ont suivi au moins une activité de formation professionnelle au cours des douze mois précédant l’enquête, mais seuls 44 % d’entre eux suivent des formations sous forme d’apprentissage par les pairs et par réseau, alors que l’apprentissage collaboratif est identifié par les enseignants comme ayant le plus d’incidence sur leur travail. La moitié environ des enseignants et des chefs d’établissement interrogés précisent que leur participation aux activités de perfectionnement professionnel disponibles est limitée par des contraintes d’emploi du temps et par un manque d’incitations.

Le recours croissant aux nouvelles technologies

L’OCDE montre dans son étude que dans les États membres les enseignants sont insuffisamment formés à l’utilisation pédagogique des technologies de l’information et de la communication. Un peu plus de la moitié (56 %) des enseignants dans l’OCDE ont été formés à l’utilisation des TIC appliquées à l’enseignement dans le cadre de leurs études ou de leur formation. Deux tiers d’entre eux indiquent que la formation professionnelle la plus utile qu’ils aient suivie portait sur l’innovation dans l’enseignement. C’est en Suède et en Espagne que la formation aux TIC est la moins répandue (respectivement, 37 % et 38 %), tandis qu’elle est courante au Chili (77 %) et au Mexique (77 %). Environ 18 % des enseignants dans l’OCDE font toujours état d’un besoin important de perfectionnement professionnel en TIC appliquées à l’enseignement. La France se situe en-dessous de la moyenne de l’OCDE pour l’utilisation des TIC et pour la formation des enseignants.

Pour une plus grande autonomie des établissements

Les rapporteurs de l’étude de l’OCDE estiment que les systèmes éducatifs donnant une large autonomie aux établissements et accordant de larges responsabilités aux enseignants et aux chefs d’établissement, obtiennent de meilleurs résultats. Par ailleurs, cette responsabilisation doit passer par une forte association du corps professoral dans l’élaboration de pratiques en vue de faciliter la modernisation des salles de classe et des enseignements délivrés.

Dans une grande majorité des pays, les enseignants travaillent afin d’ouvrir l’école sur de nouvelles pratiques. Malgré tout, l’OCDE note qu’en Europe et notamment, en France, cette ouverture aux nouvelles technologies est moindre qu’aux États-Unis et qu’en Asie.

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