En moins d’un an, l’Europe a été contrainte de revoir de fond en comble ses approvisionnements de pétrole et de gaz. Ce défi a été relevé par la réalisation d’économies et par la montée en puissance de certains pays exportateurs de pétrole et de gaz. La Russie qui était au début de l’année 2022 le premier fournisseur de l’Union européenne en gaz et pétrole a perdu cette place en 2023 en lien avec l’instauration des embargos croisés.
Le pétrole russe représentait encore au premier trimestre 2022 plus d’un quart des 113 millions de tonnes importées par l’Union européenne. Au premier trimestre 2023, la Russie, avec 5 % des volumes importés, n’est plus que le huitième fournisseur de pétrole de l’Union. Le pétrole russe manquant a été compensé par l’accroissement des achats en provenance de la Norvège (12,9 % des importations en 2023, contre 8,9 % en 2022), des États-Unis (respectivement 11,9 % et 9,7 %), du Kazakhstan (respectivement 9,9 % et 8,3 %), de l’Arabie Saoudite (8 % et 5,1 %) et de l’Irak (respectivement 7,9 % et 6,5 %). Les importations en provenance du Royaume Uni ont également augmenté passant de 5,9 % à 6,8 %.
La réduction des importations de gaz russe a été également importante mais moindre que pour le pétrole en raison des difficultés à trouver rapidement des solutions alternatives. Avant la guerre en Ukraine, le gaz russe représentait, en effet, près de la moitié des approvisionnements européens. Ce montant a diminué à 33 % au cours du premier trimestre 2022. Au premier trimestre, ce ratio n’était plus que de 14 %.
Norvège, Royaume-Uni, Algérie et Azerbaïdjan pour le gaz naturel
Pour le gaz naturel, les gazoducs en provenance de la Norvège, du Royaume-Uni, d’Algérie et d’Azerbaïdjan ont pris le relais pour l’approvisionnent de l’Union. Cette dernière a eu également recours au gaz liquéfié (GNL) acheminé par bateaux en provenance des États-Unis ou du Qatar. La Norvège a assuré, au premier trimestre 2023, 45 % de l’approvisionnement de l’Union en gaz naturel, contre 31,7 % un an auparavant. Pour le gaz liquéfié, les États-Unis sont les premiers fournisseurs (autour de 40 % des importations).
L’Union européenne reste dépendante de la Russie mais dans des proportions sans rapport avec celles précédant la guerre en Ukraine. En cas d’embargo total et de redémarrage de l’économie mondiale, des tensions sur les prix des hydrocarbures ne sont pas impossibles dans les prochains mois d’autant plus que les pays membres de l’OPEP+ entendent gérer dans leurs intérêts leur rente.
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