L’acteur américain Georges Clooney, symbole de classe, de charme et de Nespresso, a lancé un appel au boycott de neuf hôtels de luxe qui appartiennent au sultan de Bruneï. Ce dernier, qui gouverne ce petit état pétrolier de 400.000 âmes, a introduit progressivement la charia dans sa législation depuis 2014 et s’apprête à lapider et fouetter à mort les homosexuels. La nouvelle législation prévoit aussi l’amputation en cas de vol et la mort en cas d’adultère.
Le Sultan pétrolier, l’un des hommes les plus riches du monde, à travers l’Agence d’investissement de Bruneï, possède, entre autres, Le Meurice et le Plaza Athénée à Paris, The Dorchester et le Park Lane à Londres, Le Bel Air et le Beverly Hills à Los Angeles, le Principe di Savoia à Milan et l’Eden à Rome.
Georges Clooney écrit dans son appel : « « J’ai séjourné dans nombre d’entre eux, dont certains récemment, parce que je n’avais pas fait mes devoirs et que j’ignorais qui les possédait, reconnaît l’acteur américain. Mais soyons clair, chaque fois que nous prenons une chambre ou organisons une réunion ou dînons dans l’un de ces neuf hôtels, nous mettons de l’argent directement dans la poche d’hommes qui choisissent de lapider et de fouetter à mort leurs concitoyens homosexuels ou accusés d’adultère »
Brunei est une monarchie et un boycott n’aura certainement pas grand pouvoir pour changer ses lois. Mais allons-nous vraiment contribuer financièrement à ces violations des droits humains ?
Après des années de pratique des régimes meurtriers, j’ai appris que vous ne pouvez pas leur faire honte. Mais vous pouvez faire honte aux banques, aux financiers et aux institutions qui font des affaires avec eux en choisissant de détourner le regard. »
Richard Branson, le patron de Virgin, et François Pinault, qui avaient déjà appelé à boycoter ces palaces. S’ils refusaient de leur vendre leurs produits de luxe, on se demande où iraient se fournir les quatre épouses du Sultan quand elles vont place Vendôme, dans l’Hôtel particulier du Sultan, décoré par Jacques Garcia. Elles resteraient mortes d’ennui dans le palais de Bandar Seri Begawan avec ses 1788 pièces, et ses 200 000 m², à coté duquel Buckingham palace a l’air d’un office. Tout est d’ailleurs de la faute des Anglais. S’ils n’avaient pas donné son indépendance à Bruneï, en 1984, au lieu de la charia, on aurait l’habeas corpus. Les Chinois, eux, s’en moquent, ils ont signé des accords avec le fonds d’investissement de Bruneï, avec lequel ils achètent des ports. Ledit fonds, qui rapporte plus que les hôtels, est un des moins transparents des fonds souverains. Le Bruneï pays figure d’ailleurs sur la liste française des paradis fiscaux.
Au contraire du Fonds norvégien, Le fonds du Sultan n’a pas établi de règles éthiques. Jusqu’au jour où il exigera que les entreprises dans lesquels il investit ne comptent ni homos ni femmes adultères. Si les hôtels du sultan se mettaient à refuser les couples adultérins, sûr que la clientèle chuterait. Ils devraient aussi refuser de vendre de l’alcool. Déjà, à Bruneï, fêter publiquement Noël est interdit. Vont-ils l’interdire aussi au Meurice ?
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