Bruxelles demande aux États membres d’apporter un soutien « urgent » aux médias

Bruxelles demande aux États membres d’apporter un soutien « urgent » aux médias

Jeudi 23 juillet, Věra Jourová, la vice-présidente de la Commission européenne chargée des valeurs et de la transparence, a appelé les pays de l’UE à soutenir le secteur des médias, afin d’atténuer les répercussions économiques de la crise sanitaire.

Un article d’Euroefe.

À la suite de la publication du rapport « Moniteur pour le pluralisme des médias », rédigé annuellement par l’Université européenne de Florence, Věra Jourová a souligné le rôle « clé » d’un conseil des médias « pluraliste et indépendant ».

« La crise a révélé un paradoxe : alors que l’audience s’élargit, les revenus diminuent de manière significative. Il s’agit d’un problème démocratique. La Commission participera, mais la responsabilité incombe aux États [membres] », déclare la vice-présidente.

Elle explique que le nouveau budget de l’UE approuvé cette semaine lors du sommet européen prévoit de créer un poste destiné à soutenir le pluralisme des médias — une question qui « inquiète » l’exécutif dans plusieurs régions du bloc, notamment en Europe centrale et orientale.

Des risques pour les journalistes

Věra Jourová cite notamment les cas de la Pologne ou de la Hongrie et souligne que toute aide d’État fournie aux médias dans les mois à venir ne doit pas compromettre leur indépendance. « La pression économique ne doit pas se traduire par une pression politique », ajoute-t-elle.

Elle affirme aussi la nécessité d’imposer une « transparence totale » en matière de propriété des médias et note le « problème croissant » des attaques des politiciens contre la presse et les journalistes.

Selon le rapport, en Espagne, depuis que le parti d’extrême droite Vox a interdit la présence de certains médias à ses événements électoraux, 66 attaques ont été enregistrées contre des journalistes.

Le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, souligne également la situation « délicate » de nombreux médias, en particulier les médias de diffusion « locale », « qui ont parfois perdu une bonne partie de leurs revenus ».

Il explique que le secteur de la communication « constituera une priorité dans le plan de relance ». Et tout comme Věra Jourová, il met l’accent sur les mesures nationales comme principale aide au paysage médiatique de chaque pays.

En Espagne, par exemple, le rapport souligne la nécessité des réformes structurelles sur le plan juridique, mais considère que la « polarisation » et le contexte politique « complexifient l’obtention d’un consensus sur les mesures nécessaires ».

Thierry Breton sur le front

Aux yeux de Thierry Breton, la « concentration » de la propriété des médias constitue un autre problème pour la pluralité, tout comme la répartition des revenus publicitaires sur Internet.

« À eux seuls, Facebook et Google détiennent 50 % du marché de la publicité en ligne, ce qui nous préoccupe tous. Nous sommes en contact permanent avec eux, ils répondent à nos demandes, mais nous voulons qu’ils soient proactifs », soutient-il.

En ce qui concerne les subventions publiques, Thierry Breton affirme que la Commission veillera à ce qu’elles soient « conformes [aux] recommandations » de l’exécutif, de sorte qu’elles « parviennent aux médias sous certaines conditions et pendant une période donnée, sans interférer avec la ligne éditoriale ».

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