La pandémie, le coronavirus ont particulièrement perturbé les habitudes, les gestes et les modes de vie qui jusqu »à cette année paraissaient, à tous, d’une parfaite banalité. L’aviation est particulièrement touchée.
Rentrer en France quand on est Français de l’étranger, touriste, non-résident, en faisait partie. Le confinement de la moitié de la planète en a décidé autrement. Avec la moitié de la planète enfermée pendant des semaines, des pays interdisant l’accès à leur territoire, rendant nécessaire des vols d’urgence, la situation est très rapidement devenue un cauchemar logistique, et surtout humain.
Dès début avril, nous avions reçu de nombreux témoignages inquiétants. Celui, par exemple de Carolyn, franco-australienne qui avait accueilli ses parents âgés. Bloqués dans le pays continent, obligés de souscrire en urgence à une assurance santé coûteuse, ils ont fini par réussir à rentrer en France mais après de longues semaines et en payant très cher les rares billets disponibles.
Une situation contrastée selon les zones
Si la situation fut et est encore catastrophique dans de larges régions du monde, ce n’est pas le cas partout. « Air France fut exemplaire au Japon » indique aux francais.press Thierry Consigny, conseiller consulaire dans l’archipel. Aux États-Unis, son collègue Olivier Piton nous a indiqué n’avoir pas eu écho de problèmes particuliers non plus.
Mais ailleurs, ce fut souvent particulièrement complexe et peu de situations sont depuis résolues ! Les francophones de Rome témoignent régulièrement sur les réseaux sociaux des difficultés, voir de ce qu’ils considèrent comme des arnaques.
Ghost fly et vouchers insufisants
« Des voleurs », c’est ainsi que Marc-Henri parle de la compagnie low-cost Easyjet qui devait l’emmener en août de Rome à Toulouse. Le vol a été programmé, puis annulé. S’agit-il d’un « ghost fly », ces faux vols programmés puis annulés volontairement tout en sachant que les remboursements sont très complexes? Des associations de consommateurs tirent la sonnette d’alarme un peu partout en Europe et dans le monde.
Les remboursements de vols annulés sont normalement effectués quelques jours après la date prévue du vol. La pandémie a tout bouleversé. Les compagnies font face à un afflux dantesque de demandes, tout en ayant eu pendant des semaines leur personnel confiné. En sus, elles ont du faire face à une situation financière alarmante d’où la multiplication des astuces pour préserver leur trésorerie et étaler les remboursements.
Les vouchers qui posent problème
Thai airways est au bord de la faillite, LATAM est en très grande difficulté, Air France a besoin de lignes de crédit urgentes, les compagnies low-cost sont en péril, etc… Certaines ont donc recours aux « vouchers » ces bons qui permettent de reporter son vol tout en évitant le remboursement en numéraire. Une solution qui permet aux compagnies de conserver leur trésorerie tout en se garantissant de vols futurs au taux de remplissage optimisé. Pour autant cette possibilité est souvent loin d’être satisfaisante. Didier, cadre européen à la retraite, qui avait un vol Ténérife – Bruxelles acheté pour plusieurs centaines d’euros avec la compagnie Brussels Airlines n’a pu récupérer qu’un voucher valant 50€.
La maison mère de Brussels Airlines, Lufthansa, n’est pas exempte de critiques. Gérard, qui devait faire un aller retour Francfort – Vancouver a lui aussi vu ses vols annulés. Optant pour le remboursement plutôt que pour le voucher, il s’est vu indiqué que ce remboursement n’aura pas lieu avant au moins 6 mois.
Thomas, qui devait avec Ryanair faire un vol Bruxelles-Prague en avril, avait reçu de la compagnie la garantie d’un remboursement « dans les 20 jours ». Mi-juillet, toujours aucune trace du remboursement et la compagnie irlandaise ne répond pas…
Les personnes modestes et fragiles en première ligne
Les compagnies sont en très grande difficulté, la gestion logistique est cauchemardesque. Et, même, si la situation exceptionnelle justifie une certaine patience, pour autant, ce sont souvent les plus modestes et les plus fragiles qui en subissent les conséquences. Si ceux qui disposent de revenus confortables rentrent en France via les compagnies du golfe ou en acceptant des billets plus chers, beaucoup sont tributaires de vols annulés. Ils sont en plus confrontés à des compagnies qui ne semblent pas faire d’efforts pour les rembourser. Beaucoup sont bloqués dans des territoires ou ils n’ont plus de revenues.
Parfois de façon dramatique: Catherine qui nous a communiqué son expérience est dans ce cas. Française établie à Canton de longue date, venant de perdre son emploi dans la mode et en plein divorce, elle s’est vue offrir par son ex-employeur une somme pour un vol retour vers la France. Mais les prix ont explosé et le vol coûte désormais 3 500€.
Que faire? Comment rentrer? Comment éviter les escroqueries, les « ghost fly »? Un tracas de plus pour nos compatriotes hors de France qui déjà en ont beaucoup…
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