Après Munich, Paris ! Les Français de l’étranger inquiets

Après Munich, Paris ! Les Français de l’étranger inquiets

Ce lundi 17 février, Emmanuel Macron a accueilli à Paris les dirigeants du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de l’Espagne, de l’Italie, de la Pologne, des Pays-Bas et du Danemark pour une « réunion d’urgence » portant sur l’Ukraine et l’implication des pays européens dans le processus de paix. L’événement s’inscrit dans un contexte tendu, alors que les initiatives diplomatiques de Donald Trump sur l’Ukraine inquiètent ses partenaires. Un sentiment de fébrilité qui inquiète les Français de l’étranger qui ont été nombreux à interroger le ministre des Français de l’Étranger, Laurent Saint-Martin, lors de réunions partisanes organisées ce jour avec les expatriés membres du parti présidentiel.

Une réunion montée en urgence

Vendredi 14 février 2025, le chef de l’État avait déjà réclamé, dans une interview au Financial Times, que l’Europe soit à la table des négociations entre l’Ukraine et la Russie, s’opposant aux initiatives de son homologue américain, Donald Trump. Et dimanche, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a dévoilé les contours de cette réunion des principales puissances européennes pour évoquer « la sécurité européenne », mais surtout l’avenir de l’Ukraine.

Les 8 pays représentés au niveau de leur chef d’État ou de gouvernement — qui sont tous, à l’exclusion du Royaume-Uni, membres de l’Union européenne — représentent près de 65 % du total des dépenses de défense de l’Europe « géographique », qui s’étend jusqu’à la Turquie et à l’Ukraine.

Ensemble, ils doivent surmonter le défi et imposer l’Europe à la table des négociations. L’enjeu : maitriser l’ogre russe ! Car les Américains ont clairement fait comprendre qu’ils ne voulaient plus s’engager dans la guerre en Ukraine. Les Européens avaient heureusement anticipé un tel désengagement américain depuis plusieurs années : il y a eu la création d’un fonds européen de la défense, la facilité européenne pour la paix, l’achat en commun de munitions, l’envoi de matériel militaire européen en Ukraine, dont des missiles longue portée, des canons Caesar, des chars Léopard et la fabrication d’un million de munitions en Europe.

Mais pour continuer cette aide, il faut de l’argent. Le 14 février à Munich, Ursula von der Leyen a annoncé que toutes les dépenses de défense seraient désormais retirées des critères de Maastricht, qu’elles ne compteront plus dans les chiffres du déficit de chaque pays. Une décision que Paris demandait depuis plusieurs années et qui modifie en profondeur la structure du déficit français.

Paris a déjà identifié les domaines sur lesquels il faut accélérer : les drones, la défense anti-drone, le transport des militaires, les missiles longue portée, l’intelligence artificielle. Ils réfléchissent aussi à un grand emprunt en commun, comme pendant le Covid, soit pour acheter des armes américaines et sud-coréennes, soit pour construire nos propres usines sur le territoire européen.

Une inquiétude palpable chez les Français de l’étranger

Si les chancelleries sont inquiètes, les Français de l’étranger, qui s’étaient habitués à vivre dans un monde où les bruits de bottes s’étaient tus et où les frontières s’ouvraient petit à petit, vivent la réunion de Munich comme une déflagration capable de remettre en cause la sécurité dans de nombreux pays.

D’ailleurs, hasard du calendrier, Laurent Saint Martin, le ministre des Français de l’étranger, issu du parti présidentiel, Renaissance, participait ce lundi 17 février 2024 à deux réunions avec les militants hors de France du camp d’Emmanuel Macron. Car ces derniers sont nombreux, comme en France, il y a eu, bien sûr, une érosion, mais ils sont encore 1500 à être inscrits, dont la moitié est à jour de cotisations, glissant la fédération des non-résidents dans le top 3 de celles de Renaissance.

Si les sujets classiques comme la délivrance des pièces d’identité, la mise en place de l’état civil digital ou le déploiement du nouveau mode de sollicitation des bourses scolaires, dès le début de la réunion, selon les personnes présentes à celle organisée à 11h (CET), la députée des Français de l’Europe de l’Est, de l’Asie et de l’Océanie, Anne Genetet, alerte tout de suite le ministre sur l’anxiété de ses administrés. De retour à Singapour, ce lundi, après son passage au ministère de l’Éducation nationale, elle dévoile que les premières questions concernées Munich.

Un sujet qui est bien au cœur des préoccupations de Laurent Saint Martin, qui arriva en retard, suite à une réunion gouvernementale impromptue sur le thème. Et pour le ministre des Français de l’étranger c’est évidemment une question centrale car pour lui, et bien d’autres, les « propos tenus à Munich font date » et créent « d’énormes défis ». Il en profita, ambiance militante oblige, de rappeler que « le président de la République avait raison avant tout le monde ».

Cette semaine sera cruciale pour l’avenir de l’Europe qui se joue sur le front ukrainien ! Quels seront les impacts à long terme sur le plan international ? Quelles conséquences sur les conditions de vie un peu partout dans le monde ? Les réponses se révéleront au cours des prochains mois voire années.

Auteur/Autrice

Laisser un commentaire

Laisser un commentaire