Emmanuel Macron, à la veille de sa tournée diplomatique, a pris la parole à 20h ce mercredi 22 juin dans le cadre d’une allocution parlementaire. Le Président de la République a pris acte des choix des Français lors des élections législatives tout en mettant en avant son rôle central comme incarnation de la Nation.
Emmanuel Macron, qui sera pris par plusieurs obligations internationales ces prochains jours, a appelé chaque dirigeant à se prononcer pendant ce laps de temps, donnant un agenda à ses opposants. « Il faudra que chaque responsable politique dise jusqu’où il est prêt à aller », a-t-il prévenu. A son retour, « à la lumière des premiers choix », il entend « bâtir cette méthode nouvelle » de gouvernance qui s’impose désormais à lui.
« Sortir des querelles »
Revenant sur les échanges du 21 juin avec les dirigeants des partis pouvant établir des groupes à l’Assemblée nationale, il a indiqué que tous avaient déclaré leur attachement à nos institutions et qu’ils ne chercheront pas à bloquer les projets indispensables à l’avenir du peuple Français.
En réponse, Emmanuel Macron a indiqué qu’il veut travailler en toute transparence et les invite à collaborer avec le gouvernement pour créer un meilleur environnement économique et social aux Français.
« J’ai confiance »
S’appuyant sur le choix des électeurs à la présidentielle, Emmanuel Macron a réaffirmé sa confiance dans l’avenir. Il ferme ainsi la porte à un gouvernement qui ne serait pas issu de son mouvement.
« Tous ensemble nous trouverons le chemin de la réussite collective »,
Le chef de l’État concluant son allocution à l’Élysée.
D’ailleurs, « l’hypothèse d’un gouvernement d’union nationale » est rejetée par les chefs de partis qu’il a rencontrés ces deux derniers jours. C’est donc la confirmation qu’Elisabeth Borne restera en place pour tenter de trouver loi par loi la majorité nécessaire.
Elisabeth Borne est-elle la bonne personne ?
La question de savoir si la cheffe du gouvernement est la personne idoine pour gérer cette situation et tenter d’élargir la majorité, notamment à droite, est clairement posée. « Borne, c’est pas possible, c’est pas la bonne personne du moment », s’inquiète une source gouvernementale. « Il est difficile de garder Borne en femme majeure pour cette majorité et si tu gardes Borne, il faut imposer des ténors à l’Assemblée », avance un conseiller de l’exécutif.
Un autre estime que la priorité est « d’élargir sur le flanc droit » et n’excluait pas, en attendant de voir le résultat des consultations pour tenter d’élargir cette majorité, un maintien d’Elisabeth Borne et une déclaration de politique générale avec un vote non contraignant, voire pas de déclaration du tout.
Que va-t-il se passer ces prochains jours ?
Pas grand chose, Elisabeth Borne va mener le combat pour faire voter la loi sur la protection du pouvoir d’achat. Un exercice qui sera sûrement le plus facile de son mandat, aucun parti ne voulant prendre la responsabilité de voir le budget des Français grevés du fait des bisbilles politiques.
Mais en automne, il faudra voter le budget de l’Etat pour 2023, son gouvernement risque de ne pas survivre à cet exercice. Il parait impossible de trouver une majorité sur un texte si important alors que la vision de chacun diffère.