A peine arrivé au ministère des Français de l’étranger, Franck Riester célèbre un anniversaire : celui des 20 ans de l’Assemblée des Français de l’étranger.
“Francais de l’étranger : pilier de l’influence”
S’adressant pour la première fois aux 90 élus réunis à Paris, le nouveau ministre a présenté ses premières priorités. En ouverture de la 40e session plénière, l’actuel membre du gouvernement a d’abord rappelé l’importance qu’il porte à nos compatriotes vivant hors de France : “Les Français de l’étranger sont un pilier de l’influence de la France.” C’est en “homme pragmatique”, “cherchant toujours une solution opérationnelle” qu’il s’est aussi présenté au parterre de conseillers présents, regroupant la plupart des tendances politiques.
La gauche pose la question de sa confiance à Franck Riester
Et quand certains, notamment Baptiste Heintz, président du groupe Écologie & Solidarité, rappelle que le nouveau ministre a “pour le moment rencontré uniquement ses amis politiques à l’AFE et au Sénat”, laissant entendre que les autres seraient délaissés, Franck Riester rejette toutes “polémiques politiciennes”. Pour autant, sur les bancs de la gauche, les premiers rendez-vous de l’ancien député de Seine-et-Marne, uniquement avec les membres de la majorité présidentielle “posent la question de la confiance” à lui accorder.
A chaque nomination de gouvernement, devoir tout recommencer…
Depuis le renouvellement de l’AFE en 2021, c’est le troisième ministre que les conseillers voient passer. Annie Rea, présidente du groupe Solidaires et Indépendants, s’inquiète ainsi de “devoir tout recommencer à chaque nouvelle nomination”.
Laurent Rigaud, président du groupe de l’Union des Républicains, des Centres et des Indépendants, s’adresse au ministre dans le même sens. Sur des sujets comme celui de la résidence d’attache ou du rôle des élus consulaires, les interlocuteurs changent sans cesse et il est difficile de savoir où nous en sommes, partage-t-il.
Nadia Chaaya, présidente du groupe Les Indépendants, s’interroge aussi sur les évolutions du statut des conseillers des Français de l’étranger. Elle interpelle le ministre sur l’importance de redonner des attributs officiels aux élus de terrain. “Le passeport diplomatique permettrait de faciliter l’exercice de conseillers ayant parfois neuf pays dans leur circonscription”.
Dans son intervention, elle a d’ailleurs informé que “certains conjoints de professeurs dans les lycées français à l’étranger pouvaient déjà en disposer”.
Thierry Masson, président du groupe Indépendants, démocrates et progressistes, regroupant une grande partie de la majorité présidentielle, a quant à lui notamment demandé à Franck Riester à ce que les horaires d’ouverture de France consulaire puissent s’élargir. Aujourd’hui, ce service est joignable de 9h à 17h (heure de Paris), alors que les Français qui font appel à ce dispositif vivent dans d’autres fuseaux horaires. Cela devrait être prochainement modifié promet le membre du gouvernement. La tranche 7h-23h devrait se mettre en place. Cependant, France consulaire “n’a pas vocation à être ouvert 7 jours sur 7 / 24h sur 24”, précise-t-il.
Oui aux assises de la protection sociale pour les Français de l’étranger
Ce premier oral du nouveau ministre des Français de l’étranger devant l’AFE a plutôt été consensuel. Un élu de la majorité nous confie qu’il a trouvé le discours de Franck Riester “plus administratif que politique”. Ajoutant qu’“il a sans doute préféré ne faire aucun dérapage”, et, reprenant les mots du président du groupe de la gauche Baptiste Heintz, “on va apprendre à se connaître”.
Au final, pour cette première entrée en matière de l’ancien maire de Coulommiers devant la représentation non parlementaire des Français de l’étranger, la réduction budgétaire demandée par Bercy touchera principalement les budgets dits de réserve. Les emplois seraient donc conservés et le montant des bourses scolaires ne seraient pas affectés. L’autre annonce est le feu vert donné par le ministre pour la tenue des assises de la protection sociales pour les Français de l’étranger. “J’y suis favorable” a déclaré Franck Riester à la tribune. Ajoutant qu’il convient maintenant d’en définir le périmètre et les modalités. “Fini les survols de nos sujets, avec la question de l’avenir de la protection sociale de nos compatriotes hors de France, il est temps que le ministre mette les mains dans le cambouis”. Nous glisse un élu signataire de la pétition demandant la création de ces assises. “Il a été timide ce matin, j’attends qu’il lâche plus les gaz”, nous partage une élue LR qui a connu le nouveau ministre du temps de l’UMP.
Reste donc à Franck Riester à trouver sa bonne carburation.
Auteur/Autrice
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Jérémy Michel a travaillé de nombreuses années pour des élus et a coordonné les affaires publiques européennes d'une grande entreprise française. Installé à Bruxelles depuis 2000, il est actuellement coach et consultant.
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