14 juillet - Le défilé

Le défilé militaire du 14 juillet, moment de communion entre les français sous uniformes (militaires, policiers, pompiers, etc.) et la société civile. Cette parade militaire est organisée chaque année depuis 1880 à Paris. C’est le gouverneur militaire de Paris qui est responsable de l’organisation. Comme chaque année, la France invite d’autres puissances à partager ce moment. Cette année, c’est l’embryon de l’armée européenne qui a les honneurs des champs-élysées avec les composantes allemandes, portugaises, belges, espagnoles, anglaises.

Le président Emmanuel Macron a, donc, ouvert dimanche les festivités du 14 juillet en descendant les Champs-Elysées à bord d’un « command car » avant le début du traditionnel défilé militaire, placé cette année, comme évoqué ci-dessus, sous le signe de la coopération militaire européenne.

Emmanuel Macron et le général François Lecointre à bord d’un « command car » /REUTERS/Charles Platiau
Emmanuel Macron et le général François Lecointre à bord d’un « command car » /REUTERS/Charles Platiau

Sifflets et Gilets jaunes

Des sifflets émanant de Gilets jaunes ont été entendus sur le passage du chef de l’État, dont c’est le troisième défilé depuis son élection en mai 2017. Un groupe d’une quarantaine de manifestants, se revendiquant Gilets jaunes, a tenté de forcer une rangée de CRS sur la grande avenue parisienne, avant d’être encerclé par les forces de l’ordre, selon une journaliste de l’AFP présente sur place.

Des Gilets jaunes crient en direction du cortège du chef de l’Etat. /AFP/Philippe LOPEZ
Des Gilets jaunes crient en direction du cortège du chef de l’Etat. /AFP/Philippe LOPEZ

La veille au soir, quelques dizaines de manifestants, dont certains portaient des Gilets jaunes, avaient fait entendre leur voix devant l’Hôtel de Brienne, où Emmanuel Macron prononçait un discours, en visant le ministre de la Transition écologique François de Rugy, épinglé par Mediapart pour des dîners fastueux lorsqu’il était président de l’Assemblée nationale.

Un défilé «européen»

Après avoir entamé vers 10h la revue des troupes sur la célèbre avenue parisienne aux côtés de son chef d’état-major, le président a rejoint la tribune présidentielle place de la Concorde, où l’attendaient plusieurs dirigeants européens, dont Angela Merkel, ainsi que son épouse Brigitte Macron, et des membres du gouvernement dont François de Rugy, en proie à une polémique à rebondissement.

Emmanuel Macron et les dirigeants européens à la tribune présidentielle/AFP/Alain JOCARD
Emmanuel Macron et les dirigeants européens à la tribune présidentielle/AFP/Alain JOCARD

Pour cette édition 2019 du défilé, la France a convié une dizaine de pays européens partenaires de son armée. « Ce sera là un beau symbole de l’Europe de la défense que nous sommes en train de construire. C’est, vous le savez, une priorité de mon mandat », a fait valoir samedi le chef de l’Etat français dans un discours devant la communauté militaire.

Outre la chancelière allemande, objet d’inquiétudes après avoir été prise ces dernières semaines de crises de tremblement, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker et le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, figuraient parmi les 11 invités européens du président français. Ils sont conviés à déjeuner à l’Elysée. La Première ministre britannique démissionnaire Theresa May, initialement annoncée à Paris, était représentée par le vice-Premier ministre David Lidington.

L’homme volant en apéritif

Lors de l’animation inaugurale, plusieurs innovations -drones, engins robotisés – ont été mises à l’honneur. Puis, devant la foule massée au coeur de la capitale, le champion du monde de jet-ski français Franky Zapata a offert un époustouflant spectacle futuriste en volant debout, fusil en main, à plusieurs dizaines de mètres au-dessus des Champs-Elysées sur son « Flyboard », un engin de son invention.

Ce « Flyboard », plateforme volante propulsée par cinq réacteurs à jet d’air, intéresse les forces spéciales françaises pour « différentes utilisations, par exemple une plateforme logistique volante ou bien une plateforme d’assaut », selon la ministre des Armées, Florence Parly

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Puis ce fut le tour du défilé aérien, ouvert par l’emblématique panache de fumigènes bleu-blanc-rouge de la Patrouille de France, et qui intégrait notamment un avion de transport A400M allemand et un C130 espagnol.

69 avions, 4300 militaires

Le défilé à pied a lui débuté avec les emblèmes des dix pays participant à l’Initiative européenne d’intervention (IEI) — née il y a un an sous l’impulsion du président Macron: France, Belgique, Royaume-Uni, Allemagne, Danemark, Pays-Bas, Estonie, Espagne, Portugal et Finlande.

Parmi les hélicoptères au-dessus de Paris figuraient deux Chinook britanniques. Le Royaume-Uni, qui met actuellement à disposition de l’armée française trois hélicoptères de transport lourds au Sahel, vient de prolonger son engagement jusqu’en juin 2020.

Lionel BONAVENTURE /AFP
Lionel BONAVENTURE /AFP

Au total, quelque 4.300 militaires, 196 véhicules, 237 chevaux, 69 avions et 39 hélicoptères ont été mobilisés.

Conclusion émouvante

Le défilé s’est achevé sur un émouvant tableau composé de blessés des armées françaises, actuellement engagées sur de multiples théâtres, du Moyen-Orient au Sahel.

Trois pensionnaires des Invalides en fauteuil roulant ont défilé place de la Concorde aux côtés de trois militaires récemment blessés en opérations, rejoints par des sportifs blessés de guerre, sous les applaudissements nourris de la foule. Le président français et la chancelière allemande ont quitté la tribune pour échanger avec eux. Le couple Macron s’est ensuite entretenu avec les familles des militaires morts ou blessés au combat.

 

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