Les deux Français arrêtés pour espionnage en Iran sont accusés d’être des « agents » de renseignements « expérimentés ». Les autorités françaises sont pleinement mobilisées. Dès cette information connue, l’Ambassadeur de France à Téhéran a effectué des démarches auprès des autorités iraniennes pour obtenir un accès consulaire à nos deux compatriotes, et le chargé d’affaires de l’ambassade d’Iran à Paris a été convoqué au ministère de l’Europe et des affaires étrangères par le directeur général des affaires politiques et de sécurité.
Une responsable syndicale et son mari
Selon des sources proches du dossier, les prisonniers seraient une responsable d’un syndicat de l’enseignement, Florence Kohler, et son compagnon. Cette fonctionnaire est chargée d’expertise et de conseils auprès des établissements en France et à l’étranger.
Si les autorités évoquent un potentiel espionnage sur le nucléaire, il est possible de lier cette arrestation à la situation intérieure du pays. En effet, l’Iran est secoué actuellement par des manifestations régulières de professeurs contre leurs conditions de travail. Plusieurs d’entre eux ont été arrêtés, entraînant d’autres manifestations pour leur libération.
Négociations sur le nucléaire
Mais de son côté, le ministère iranien des Renseignements a annoncé mercredi l’arrestation de deux « Européens », des Français donc, en marge du déplacement en Iran du négociateur de l’Union européenne chargé de coordonner les pourparlers sur le nucléaire, actuellement au point mort.
« Deux Européens, qui étaient entrés dans le pays dans le but de déclencher le chaos et déstabiliser la société, ont été identifiés et arrêtés »
Le ministère des Renseignements, dans un communiqué officiel le 11 mai 2022
A Téhéran, M. Mora a rencontré mercredi le chef des négociateurs iraniens, Ali Bagheri, l’Iran étant engagé depuis un an dans des négociations directes avec la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Russie et la Chine, et indirectes avec les Etats-Unis, pour relancer un accord conclu en 2015 sur son programme nucléaire.
Parmi les principaux obstacles figure la demande de l’Iran de retirer les Gardiens de la révolution, son armée idéologique, de la liste noire américaine des « organisations terroristes étrangères », mais le Président des Etats-Unis Joe Biden semble ne pas vouloir céder à cette exigence.
Un outil de négociation
L’annonce du ministère, lors de la visite d’Enrique Mora, intervient tandis que Téhéran menace déjà d’exécuter un chercheur irano-suédois emprisonné depuis 2016, et qu’un autre ressortissant iranien risque la prison à vie en Suède. Pour rappel, Benjamin Brière est incarcéré pour le même motif depuis 2 ans.
L’Iran fait depuis longtemps face à des allégations selon lesquelles il utilise ses arrestations comme monnaie d’échange avec l’Occident, ce que nie la République islamique.
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