Yaël Braun-Pivet réélue, les réactions des Français de l'étranger

Yaël Braun-Pivet réélue, les réactions des Français de l'étranger

Jeudi 18 juillet au soir, après une journée riche en rebondissements, Yaël Braun-Pivet a été réélue présidente de l’Assemblée nationale avec 220 voix, contre 207 pour le communiste André Chassaigne et 142 pour le député RN Sébastien Chenu. Loin d’être écrit d’avance, ce scénario, sûrement imaginé à l’Elysée de longue date, s’est imposé au fil de la journée et des tractations des uns et des autres.

Cependant, les réactions furent vives parmi la classe politique. Les paradigmes de la Vème République sont en effet bouleversés. Aucun groupe ne pouvant revendiquer le leadership et imposer ses candidats, la classe politique française réapprend le fonctionnement du parlementarisme. Pourtant, le Nouveau Front Populaire, premier promoteur d’une VIème République basée sur un régime parlementaire fort, semble refuser ce fonctionnement articulé autour d’alliances et des accords entre partis. On fait le point pour les Français de l’étranger.

Une élection au troisième tour

Au terme d’une journée sous haute tension et pleine de suspense, qui a vu affluer plus de 500 journalistes au Palais-Bourbon, Yaël Braun-Pivet a été élue au troisième tour avec 220 voix contre 207 pour le candidat du Nouveau Front populaire et 141 voix pour le RN Sébastien Chenu. 

Dans un communiqué intitulé « Une dissolution pour rien », le représentant du Nouveau Front populaire André Chassaigne a dénoncé « les manœuvres élyséennes avec les LR », qui ont donné lieu selon lui à « un véritable coup de force démocratique qui trahit le verdict des urnes ».

La gauche déplore également une situation qu’elle juge anticonstitutionnelle : 17 députés macronistes fraîchement élus ont voté pour Yaël Braun-Pivet, alors qu’ils sont toujours ministres, chargés des affaires courantes (comme Gabriel Attal ou Gérald Darmanin), un nouveau gouvernement n’ayant toujours pas été nommé. L’article 23 de la Constitution interdit pourtant d’être à la fois membre du gouvernement et parlementaire. Mais l’interprétation de ce point, dans le cas d’un gouvernement démissionnaire, est sujette à débat. Interrogée le 19 juillet sur TF1, la députée écologiste Sandrine Rousseau a affirmé que le Nouveau Front populaire allait étudier « tous les recours possibles » devant le Conseil constitutionnel.

De la même manière qu’à gauche, Éric Ciotti parle de « hold-up démocratique » après la reconduction de Yaël Braun-Pivet à la tête de l’Assemblée et la présence des ministres démissionnaires dans l’hémicycle.

« Il y a une minorité qui a décidé de confisquer le pouvoir démocratique. C’est extrêmement grave. »

Éric Ciotti sur BFM ce vendredi 19 juillet 2024

L’élu indique par ailleurs avoir voté pour Sébastien Chenu, du RN, au troisième tour de la présidence de l’Assemblée nationale.

Les élus des Français de l’étranger globalement satisfaits

Les élections législatives anticipées du 07 juillet 2024 ont donné 10 circonscriptions sur 11 au groupe Ensemble ! Logiquement, ils ont tous salué la réélection de la macroniste au perchoir.

Comme la députée Caroline Yadan qui a raflé la circonscription tenue par Meyer Habib depuis 13 ans.

Ou le député Anglade, réélu au Bénélux sur le fil, qui se félicite de cette victoire du camp macroniste.

D’autres, comme Anne Genetet, députée de la XIème, tout en se réjouissant du poste de Yaël Braun-Pivet, n’oublie pas son discours et insiste sur le besoin de travailler différemment.

Tandis que parmi les alliés de Renaissance, on est beaucoup moins triomphaliste comme Frédéric Petit, député Modem de l’Europe centrale et des Balkans, qui appelle à l’apaisement.

AFE
Ronan-Le-Gleut

À droite, parmi Les Républicains non-ciotistes, aucun élu sur les 11 circonscriptions des Français de l’étranger, on a demandé au Sénateur Ronand Le Gleut, président de la fédération des Français de l’étranger, de nous transmettre la position de son mouvement. Sans surprise, il note le rôle indispensable de son groupe politique à l’Assemblée nationale.

« Si La Droite Républicaine n’avait pas pris ses responsabilités, alors l’extrême gauche aurait pris la tête de l’Assemblée nationale.« 

Le sénateur Ronand Le Gleut, président de la fédération des Français de l’étranger Les Républicains

On finit avec la voix discordante, celle du député Karim Ben Cheïk, le seul élu du Nouveau Front populaire. Député de la IXème circonscription des Français de l’étranger, il s’étonne que malgré la défaite cuisante de l’ancienne majorité présidentielle, celle-ci ait pu conserver la présidence de l’Assemblée nationale avec Yaël Braun-Pivet.

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