Vincent Fichot a du arrêter, vendredi 30 juillet, sa grève de la faim qu’il menait depuis vingt et un jours à Tokyo pour réclamer le droit de retrouver ses deux enfants enlevés par leur mère, une Japonaise, en 2018. Il décidé de mettre fin à son action car il doit se préparer à une opération chirurgicale avec anesthésie générale , ce qui l’oblige à être hospitalisé et à se réalimenter en amont de cette intervention. Cette intervention en bloc hospitalier fait suite à une chute, il s’est évanoui et s’est fracturé le doigt en début de semaine.
« Lorsque j’ai commencé cette grève de la faim il y a 21 jours, mon objectif était d’atteindre un état de santé critique pour montrer aux autorités à quel point nos enfants souffraient et déclencher le retour de Kaede et Tsubasa à la maison. Je crois que je n’étais qu’à quelques jours de mon objectif. Lorsque je me suis évanoui avant-hiet mercredi et que je me suis fracturé le doigt, j’ai pensé que la réparation pourrait être une chose facile et que je pourrais continuer mon action. J’ai essayé pendant deux jours. Malheureusement, j’ai appris aujourd’hui que ma fracture nécessitera une intervention chirurgicale et l’insertion d’une plaque de titane dans mon doigt sous anesthésie généraleJe suis extrêmement déçu. Mais au-delà du sentiment d’avoir failli à mes enfants, j’ai rencontré énormément de personnes qui soutiennent nos enfants et je suis convaincu qu’ensemble nous mettrons fin aux violations des droits de nos enfants commises par les autorités japonaises.«
Vincent Fichot – traduit de l’anglais par Thierry Consigny – Elu des Français du Japon
Mobiliser les autorités françaises…
Si il voulait sensibiliser les japonais à sa situation et celles de nombreux autres expatriés, il espérait une réaction des autorités françaises. Si le parlement européen a déjà émis un texte appelant le Japon à moderniser sa législation, suivi par de nombreux parlements nationaux comme le Sénat en France, aucune action n’a été entreprise par les exécutifs. Il espérait que par son action une « décision forte » contre le Japon pour non-respect de ses engagements internationaux sur les droits de l’enfant, serait prise. Malgré la visite de membres du cabinet d’Emmanuel Macron à l’occasion de son déplacement pour l’ouverture des Jeux Olympiques, la diplomatie resta discrète sur le sujet. « Le combat continue », a assuré Vincent Fichot sur Twitter après avoir annoncé la fin de sa grève de la faim.
Et les japonais
L’action de Vincent Fichot a bénéficié d’un grand soutien parmi la communauté française comme Thierry Consigny.
Mais sa voix a porté par delà les petites communautés d’expatriés de l’archipel. Parmi les japonais, enfin, son action a permis de libérer la parole de nombreux parents qui se trouvent dans la même situation que lui dans leur propre pays, le Japon.
Ainsi, des dizaines de personnes venaient quotidiennement le soutenir, et partageaient, avec la presse et sur les réseaux sociaux leurs propres histoires.
Un problème législatif
Par son action Vincent Fichot a réussi à soulever l’interêt au pays du Soleil Levant. Des parlementaires nippons l’ont ainsi rencontré. En effet, la garde partagée des enfants en cas de séparation des parents n’existe pas légalement au Japon, si bien que les enlèvements parentaux sont courants et tolérés par les autorités. Aucun chiffre officiel n’existe, mais des associations locales estiment que 150 000 enfants sont enlevés chaque année dans l’archipel par l’un de leurs parents.
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