Cent villes européennes ont été sélectionnées pour participer à un programme de l’UE visant à réduire rapidement les émissions dans les zones urbaines, dans le but d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2030.
Les villes sélectionnées dans chaque État membre participeront au programme, ce qui représente environ 12 % de la population de l’UE. Douze autres villes situées en dehors de l’Union européenne y prendront part.
L’Union européenne investira 360 millions d’euros pour aider les villes dans leur mission d’écologisation en 2022 et 2023, ce qui – peut-on l’espérer – incitera le secteur privé à investir davantage.
« La transition écologique fait son chemin dans toute l’Europe en ce moment. Mais il y a toujours besoin de pionniers, qui se fixent des objectifs encore plus élevés. Ces villes nous montrent la voie vers un avenir plus sain », a déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.
Environ trois quarts des Européens vivent désormais dans des villes, après des décennies d’urbanisation. Les villes sont responsables de 70 % des émissions mondiales, ce qui en fait le terrain idéal pour mettre en œuvre des mesures climatiques, a expliqué Frans Timmermans, responsable de l’Action pour le climat de l’UE.
« Les villes sont à l’avant-garde de la lutte contre la crise climatique. Qu’il s’agisse de verdir les espaces urbains, de lutter contre la pollution atmosphérique, de réduire la consommation d’énergie dans les bâtiments ou de proposer des solutions de mobilité propre, les villes sont souvent au cœur des changements dont l’Europe a besoin pour réussir sa transition vers la neutralité climatique », a-t-il déclaré.
Les villes participant au programme couvrent la diversité géographique et démographique du continent, des métropoles comme Rome et Paris aux villes plus petites comme Gozo à Malte et Kranj en Slovénie.
Quelque 377 villes ont posé leur candidature pour participer au programme, connu sous le nom de « Mission villes neutres pour le climat et intelligentes », et des experts indépendants ont réduit la liste à 100.
Chaque ville sélectionnée est tenue d’élaborer un plan décrivant la manière avec laquelle elle compte atteindre la neutralité climatique, y compris en termes de sources d’investissement. L’UE fournira aux villes une assistance technique, réglementaire et financière lors de l’élaboration de leurs plans.
Lors d’un point de presse, les architectes de la mission « Villes » ont souligné la capacité de l’action climatique au niveau local à améliorer directement la qualité de vie des Européens.
« C’est l’un des miracles de l’action contre le changement climatique : en réduisant nos gaz à effet de serre, nous pouvons réduire notre pollution atmosphérique et sonore, nous pouvons réduire nos embouteillages et les décès sur les routes. Nous pouvons également, au fil du temps, réduire nos factures d’énergie, réduire notre dépendance à l’égard des hydrocarbures russes et créer une plus grande indépendance énergétique pour les villes », a déclaré un haut responsable de la Commission.
Des défis
Dans l’état actuel des choses, la transformation des villes vers la neutralité carbone représente un défi de taille, d’autant plus grand que le calendrier est ambitieux. La situation est d’autant plus compliquée que les gouvernements locaux sont redevables aux niveaux nationaux dans certains domaines émetteurs de carbone, tels que les infrastructures énergétiques.
Interrogées par EURACTIV sur le fossé entre les compétences nationales et locales, les personnes à l’origine de la mission ont souligné la capacité des villes à aider les dirigeants nationaux à atteindre les objectifs climatiques contraignants.
« Pourquoi les gouvernements nationaux écouteraient-ils les villes ? Eh bien, j’espère que [les villes] sont écoutées très attentivement, car ces villes s’engagent à prendre une grande partie des efforts d’atténuation du climat et à les mettre sur leurs épaules… Je pense qu’il y a toutes les raisons pour que les gens coopèrent, et nous sommes là pour essayer de faciliter cette coopération », a déclaré un haut responsable de la Commission.
La compensation des émissions de carbone devrait également jouer un rôle dans le cheminement des villes vers la neutralité climatique. Selon les règles de la mission, jusqu’à 20 % des émissions peuvent être éliminées par des systèmes de compensation.
Les émissions dites de portée 3, c’est-à-dire les émissions de carbone qui ne relèvent pas de la compétence directe de la ville, sont en outre exemptées du décompte final des émissions de carbone des villes.
Cela signifie que les émissions générées par les plateformes de transport international situées à la périphérie des villes, comme les aéroports et les ports de navigation, ne seront pas comptabilisées.
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