Vaccins et paludisme : on en est où ?

Vaccins et paludisme : on en est où ?

Le vaccin du paludisme est une quête lancée il y a plus de 35 ans ! Désormais on dispose d’un vaccin contre ce parasite ! On fait le point pour les Français de l’étranger !

Mais au fait, le paludisme c’est quoi ?

Le paludisme est une maladie provoquée par des parasites du genre Plasmodium. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), cette maladie a touché plusieurs centaines de millions de personnes dans le monde en 2020, et causé plus d’un million de décès. La situation est d’autant plus préoccupante que depuis plusieurs années les parasites développent des résistances aux molécules antipaludiques et les moustiques craignent de moins en moins les insecticides. Un vaccin existe désormais et est recommandé par l’OMS.

L’OMS a en effet acté cette recommandation dans un communiqué de presse du 6 octobre 2021, appelant à « l’utilisation généralisée du vaccin antipaludique RTS,S/AS01 (RTS,S) chez les enfants en Afrique subsaharienne et dans d’autres régions où la transmission du paludisme à P. falciparum est modérée ou forte ». Cette recommandation est fondée sur les résultats d’un programme pilote en cours au Ghana, au Kenya et au Malawi qui a permis d’atteindre plus de 800 000 enfants depuis 2019.

Le paludisme en chiffres

Selon le dernier rapport de l’OMS sur le paludisme dans le monde, les estimations font état de 14 millions de cas de paludisme en plus en 2020 par rapport à 2019 (241 millions contre 227 millions), la majeure partie de cette hausse trouvant son origine dans les pays de la région Afrique de l’OMS. Au niveau des décès, 69 000 personnes en plus sont mortes du paludisme en 2020 par rapport à 2019 (627 000 contre 558 000). Une augmentation qui est a imputé à la pandémie de COVID-19, selon l’organisation internationale. Près des deux tiers (47 000) des décès supplémentaires dus au paludisme ont résulté des perturbations des services de prévention, diagnostic et traitement du paludisme durant la pandémie.

Cette augmentation du nombre de morts est toutefois à relativiser. Au début de la pandémie de COVID 19, l’OMS avait prévu une possible multiplication par deux du nombre de décès en 2020 en Afrique subsaharienne. Les efforts acharnés des pays d’endémie palustre et de leurs partenaires en vue de maintenir les services de lutte contre le paludisme durant la pandémie ont permis d’éviter ce scénario catastrophe.

« Nous attendons depuis longtemps un vaccin antipaludique efficace et, pour la première fois, un tel vaccin est recommandé pour une utilisation à grande échelle. La recommandation formulée aujourd’hui offre une lueur d’espoir pour le continent qui est le plus lourdement touché par la maladie. Nous espérons que beaucoup plus d’enfants du continent africain seront protégés contre le paludisme et pourront devenir des adultes en bonne santé. »

Docteure Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
paludisme : dépistage
Nurse does a quick malaria test from blood on the South Africa and Mozambique border Lebombo Border Control, South Africa

Les conséquences économiques et sociales d’un tel vaccin

Le paludisme reste l’une des principales causes de maladies infantiles et de décès en Afrique subsaharienne. Plus de 260 000 enfants africains âgés de moins de cinq ans meurent du paludisme chaque année. On ne connait pas encore les conséquences sociales et économiques de ce vaccin, mais ce qui est sûr c’est qu’un nombre significatif d’enfants pourront désormais être sauvés grâce à ce vaccin.

Du côté économique, GSK a dépensé environ 350 millions de dollars pour développer le vaccin Mosquirix. Le laboratoire s’est engagé à produire ce vaccin à prix coûtant, de sorte qu’en cas d’autorisation son prix couvre le coût de fabrication. Une initiative qui a été saluée par les professionnels de santé. On se souvient encore des difficultés qu’ont connu les pays africains à pouvoir disposer de vaccin contre la COVID-19 au plus fort de la pandémie.

Pour en savoir plus sur ce nouveau vaccin contre le paludisme

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