Vaccination en France des expatriés, ça coince

Vaccination en France des expatriés, ça coince

Alors que le gouvernement vient d’annoncer l’ouverture de la vaccination à tous, sans plus aucune restriction, même en terme de prise de rendez-vous, à partir du 31 mai, les expatriés frontaliers ont bien du mal à faire valoir leur droit à la vaccination en France, pourtant inscrit dans la loi, les décrets et répété par Jean-Baptiste Lemoyne, le Secrétaire d’Etat aux Français établis hors de France et par Olivier Veran, le Ministre de la Santé.

Pas de carte vitale, pas de vaccin

Que ce soit de Belgique, du nord de l’Italie ou de l’Espagne, les retours sur l’expérience de vaccination des Français établis au sein de l’Union européen, et en particulier dans les régions frontalières, sont mitigés.

Alors que les médias dédiés aux expatriés, mais aussi les associations, informent sur les modalités, qui sont assez simples :

  • Soit le Français de l’étranger est détaché et donc dépend encore de la sécurité sociale française
  • Soit le Français de l’étranger ne dépend plus de la sécurité sociale française mais a eu dans le passé un numéro de sécurité sociale
  • Soit le Français de l’étranger ne dispose ni de carte vitale, ni de numéro de sécurité sociale, alors il lui suffit de présenter sa pièce d’identité et il lui sera crée un numéro de sécurité sociale.

les couacs se multiplient. Certains centres mal informés ou de mauvaise volonté refusent les citoyens français qui ne disposent pas de carte vitale.
Ce fut l’expérience de Catherine, une Française de Belgique qui a vu le centre de vaccination de Graveline dépendant du groupe Elsa lui refusait la vaccination sous ce motif.

Pire, L’Autorité régionale de Santé des Hauts-de-France a répondu, au téléphone, à Lionel, un autre français de Belgique, qu’elle a décidé de ne pas appliquer la réglementation prévue pour les Français de l’étranger

Un problème de traçage

Sans carte vitale ou numéro de sécurité sociale, il serait impossible de réaliser le suivi indispensable lors des doubles vaccinations et donc à l’établissement du certificat indispensable pour bénéficier des futurs pass sanitaires et autres certificats numériques européens.

Le gouvernement et l’administration l’avait anticipé en prévoyant l’établissement d’un numéro de sécurité sociale d’urgence. Un dispositif utilisé pour les migrants irréguliers et que maitrisent bien les hôpitaux. Cependant ce n’est pas le cas des centres privés ou de la plupart des centres de vaccination. Ces établissement ne disposent pas des accès permettant de réaliser cette opération.

Le médecin et les hôpitaux

Les solutions à privilégier, c’est le parcours de Nicole, résidente à Vintimille en Italie. Elle est née au Maroc et n’a jamais étudié en France et n’y a jamais travaillé. Ne disposant pas de numéro de sécurité sociale, sa famille, qui habite à Menton, l’a orientée vers l’hôpital de la ville où elle a put se faire vacciner sans souci après que l’établissement hospitalier généra le fameux sésame.

Les campagnes de vaccination s’accélère en Europe, la tension sur les centres frontaliers devraient petit à petit se résorber. Cependant reste le problème des expatriés qui viendront cet été de pays, hors de l’UE, ne facilitant pas la vaccination et qui voudraient profiter de leur séjour estival pour se faire vacciner. Surtout que les risques de voir le vaccin obligatoire pour les voyageurs provenant de pays hors de l’UE se précisent.

Auteur/Autrice

  • Samir Kahred

    Samir Kahred a suivi ses parents dont le père était ingénieur dans une succursale du groupe Bouygues. Après une scolarité au Lycée français et des études au Caire, il devient journaliste pour des médias locaux et correspond pour lesfrancais.press

    Voir toutes les publications
Laisser un commentaire

1 Comments

  1. On se dirige sur une société qui va re-découvrir l‘apartheid. Les vaccinés et les non vaccinnés. Parmi les non-vaccinés seront inclus les “rescapés” du Covid qui seront mieux immunisés que les vaccinés.
    Comme pour les périodes ségrégationistes des états confédéres du Sud, les vaccinés seront à l’avant du bus et les non-vaccinés à l’arrière, de même qu’ils auront leurs progres toilettes, restaurants, cinémas, compagnies aériennes, plages, etc…
    Les non-vaccinés porteront un caducé barré jaune au revers de la veste et les magasins des non vaccinés afficheront le caducé barré jaune sur la vitrine. Voila la boucle est fermée. Goebbels doit se dire qu’avec les moyens de communication actuels il aurait pu faire nettement “mieux”.

Laisser un commentaire