C’est un mouvement qu’on n’attendait pas à la première université d’été de La République en Marche (LREM), ce week-end à Bordeaux (Gironde), où se sont réunis quelque 3 500 personnes.
Notons que le Samedi 7 septembre, à 19 heures pétantes, une petite dizaine de « Marcheurs Libres » ont organisé − en accord avec la direction − un apéritif au beau milieu du « Campus des territoires » pour réclamer un retour à l’ADN d’En Marche et dénoncer une gestion trop pyramidale. « On n’est pas des frondeurs, s’empresse toutefois de préciser Steve au journal Le Parisien. Mais on veut démontrer que des militants de LREM qui se sont mobilisés pour la présidentielle, les législatives, les Européennes, et à qui on a demandé de travailler en amont pour les municipales, n’ont pas été pris en compte pour les municipales et le regrettent. »
Un parti comme les autres ?
Une bise (légère) de fronde souffle donc au sein du mouvement, quelques jours après l’officialisation de la candidature dissidente de Cédric Villani à Paris, face à Benjamin Griveaux, dont l’arrivée, avec accueil de son ami et délégué général Stanislas Guerini, claque des militants et conférence de presse, a été mise en scène mais cela n’a n’y berné les militants comme les journalistes. L’engouement n’est plus là..
Depuis des semaines, les investitures créent des tensions dans de nombreuses autres villes, comme à Metz, Lille, Montpellier ou Besançon. De quoi désabuser les militants, pour beaucoup néophytes en politique, et peu habitués aux dissensions et aux querelles d’ego, ils ont l’impression d’être dans un parti comme les autres. « Cela nous donne l’image d’un parti comme les autres. C’est rageant, on était plutôt préservés de ces chicayas », se désole Sylvain, 23 ans, auprès de l’AFP, quand l’un de ses camarades de l’Aisne observe un peu pantois les « discordes » à Château-Thierry qui conduisent « le député et son poulain à se tirer mutuellement dans le dos ».
« Griveaux ne parvient pas à imprimer » – un militant
Dans les allées du Parc des expositions, le grand absent du jour, Cédric Villani est dans toutes les bouches. « Il est convaincu de pouvoir apporter quelque chose à cette campagne », défend Gaëlle Le Roch, référente du Morbihan, auprès d’un journaliste d’Aujourd’hui en France. Pour d’autres, « Villani, c’est débile ! Il faut des primaires comme dans tous les partis, mais pas se déclarer comme ça », se récrie Jocelyne 80 ans, militante de Pessac (Gironde), pourtant incapable de citer le candidat officiel de LREM à… Bordeaux !
Mais certains, à l’image d’Eric s’interrogent avec les journalistes de l’AFP : « Si Villani n’a pas été exclu, c’est peut-être parce que le parti se dit que si Griveaux ne parvient pas à imprimer, il vaut mieux se garder un plan B… » Dit autrement par un proche d’Emmanuel Macron, « on va laisser Darwin faire son œuvre »…
Stanislas Guerini, la nouvelle règle édictée par , qui entend traiter « au cas par cas » le sort des éventuels dissidents dans les autres villes, pourrait ouvrir la boîte de Pandore.
Et les négociations en cours avec les partenaires d’En Marche, à Toulouse entre autres, ne sont pas de nature à calmer les esprits. Certains pensent que LREM de doit pas autant de place au MoDem. Sur le terrain, on peut sentir la crispation de ceux qui ne sont pas choisis au profit des centristes.
La direction du parti essaie de diminuer l’enthousiasme de la base, qui s’attend à une razzia sans oublier que l’objectif final est d’avoir un maximum de conseillers municipaux » pour peser sur les sénatoriales et assurer la pérennité du parti présidentiel.