Une grève générale au succès en demi-teinte

Une grève générale au succès en demi-teinte

Selon la CGT, ce sont 150 rassemblements qui ont été déclarés un peu partout en France, appelés par les syndicats, dont la CGT et Force ouvrière. Mais au final, c’est moins de 100 000 personnes qui se sont mobilisées. On est loin des démonstrations de décembre 2019 !

A Paris

Le gros des troupes, comme toujours, s’était donné rendez-vous dans la capitale où ils étaient 70 000 dans les rues parisiennes.

Le cortège s’est achevé à 17h30 avec quelques échaffouréess avec les Black Blocks qui ont rejoint aux Invalides les manifestants. Les vitres d’un établissement bancaire CIC et d’un concessionnaire de moto BMW ont notamment été brisées boulevard Montparnasse, et des manifestants vêtus de noir ont affronté les forces de l’ordre. Des fumigènes étaient également visibles en plusieurs endroits. La préfecture de police a fait état de 6 interpellations.

L’ambiance de la manifestation est restée « globalement calme », a néanmoins indiqué une source policière. Environ 200 personnes vêtues de noir, dont une soixantaine de l’ultra-gauche, « ont constitué un bloc », avec la volonté d’en découdre, a-t-on indiqué de même source. « On intervient dès qu’ils se regroupent et tentent de casser ».

En province

A Marseille, 2200 personnes ont manifesté selon la police, qui a compté 2.000 participants à Martigues, au bord de l’étang de Berre, coeur de l’industrie pétrochimique dans les Bouches-du-Rhône.

Entre 1100 (police) et 1300 manifestants (syndicats) ont répondu à l’appel à Strasbourg. Dont Nadine, 45 ans, salariée dans la métallurgie, qui juge «dommage d’en arriver à un point de blocage pour que ça bouge, mais aujourd’hui si on ne bloque rien, on ne nous entend pas». Ils étaient selon la police 3650 au Havre, 1800 à Montpellier, 2200 à Lyon et 2700 à Lille, 2600 à Rennes, où le cortège scandait «Ca ne peut plus durer, ça va péter».

A Nantes, la CGT a recensé 4000 participants ; Toulouse, Bastia ou Ajaccio, étant aussi mobilisées.

À Strasbourg, quelques centaines de personnes avaient répondu à l’appel à manifester, dont l’ex-candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, qui a pointé des demandes « totalement légitimes » face à « une explosion des prix de l’énergie, de l’alimentation ».

Education nationale

Suite à l’appel à la mobilisation interprofessionnelle, le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse a communiqué les taux de participation au mouvement social pour la totalité des académies métropolitaines. 

En moyenne, ce sont 5,67% du personnel de l’Éducation nationale qui se sont mobilisés, 6% des enseignants. Seuls 2,48% des enseignants du 1er degré ont fait grève contre 9,57% chez les enseignants du second degré (collège et lycée). Parmi eux, la mobilisation fut particulièrement forte dans les lycées professionnels (22,94%), où un mouvement social était déjà annoncé depuis un mois. 

Par contre, de nombreux lycées ont également rejoint par solidarité l’appel des syndicats pour une mobilisation nationale pour la hausse des salaires et la défense du droit de grève. Selon le syndicat lycéen, le Mouvement National Lycéen, à 11 heures, 450 lycées étaient bloqués et 500 mobilisés. « Des milliers de lycéens dans la rue ! », ajoute le syndicat.

Transports en commun

La circulation des trains régionaux a été perturbée, avec un TER et un train Intercités sur deux en moyenne, ainsi que sur les réseaux d’Ile-de-France opérés par la SNCF. La circulation des TGV n’a pas été impactée. Le mouvement a été reconduit à la SNCF, alors que les vacances de la Toussaint débutent vendredi.

Du côté de la RATP, le trafic des bus fut également dégradé avec deux bus sur trois en moyenne, tandis que le trafic du métro était quasi normal. Trois RER sur quatre fonctionnaient sur les portions des lignes A et B opérées par la RATP.

Energie

Trois syndicats représentatifs du secteur de l’énergie – la CGT, FO et CFDT – ont signé un accord portant sur les augmentations salariales dans la branche des industries électriques et gazières (IEG), une première étape avant l’ouverture de négociations salariales par entreprise, a-t-on appris mardi de sources concordantes. Cet accord prévoit une augmentation générale du salaire national de base de 3,3% en deux temps, avec une rétroactivité de 1% au 1er juillet 2022 et le solde de 2,3% au 1er janvier 2023, a indiqué à l’AFP Claude Martin, négociateur de l’accord de branche pour la FNME-CGT, majoritaire avec 39,68%.

Dans le cas où l’augmentation ne garantirait pas un minimum plancher de 1040 euros bruts par an en 2023, une enveloppe complémentaire est prévue pour assurer a minima 80 euros par mois pour tous, a-t-il ajouté, une mesure qui profitera aux bas salaires. Une «clause de revoyure» est en outre prévue en juillet pour «vérifier l’impact de l’inflation», selon Claude Martin. Après avoir consulté ses adhérents, la CFE-CGC a refusé de signer l’accord, jugé «insuffisant pour couvrir l’inflation» et de nature «à créer des distorsions en défaveur de l’encadrement», a indiqué à l’AFP Alexandre Grillat, secrétaire national.

Pourtant, ce mardi soir, la grève a été reconduite dans certaines raffineries et dans des dépôts alors que le gouvernement n’avait pas procédé à des réquisitions ce jour.

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