Est-ce que le feuilleton de l’été sera l’avenir politique français ? Les résultats, exceptionnels à bien des titres, de ces élections législatives anticipées, sont bien loin de clarifier le plateau politique comme l’aurait voulu le Chef de l’Etat. Il en ressort, selon les estimations des institutions, une assemblée ingouvernable mais avec un trio de tête loin des sondages de la semaine passée. Ainsi en première force politique, on retrouve le Nouveau Front populaire et ses 182 députés, suivi de l’ancienne majorité présidentielle qui résiste bien mieux que prévu avec 163 élus. Ensuite, en troisième place, on retrouve le bloc du Rassemblement National et ses alliés qui obtiennent entre 143 sièges. Derrière, Les Républicains ne parviennent toujours pas à redresser la barre mais se maintiennent avec 56 parlementaires. Pour les Français de l’étranger, on analyse les résultats.
L’heure de la division au Nouveau Front Populaire ?
Mélenchon n’aura pas cassé la dynamique comme le craignait le parti socialiste entre les deux tours. Cependant aucune majorité incluant la France insoumise n’est possible. Et contrairement à la NUPES, LFI n’est pas majoritaire au sein de cette alliance. Le parti d’extrême gauche décroche 75 élus mais le PS lui double le nombre d’élus à 65 sièges.
Les mains tendues vers le parti socialiste sont nombreuses depuis dimanche soir. L’objectif créé une majorité du PS aux LR/UDI.
Renaissance : au centre du jeu ?
Avec ce résultat, qui est une surprise pour le parti présidentiel, Renaissance ne disparaît pas de l’échiquier. Bien au contraire, le parti d’Emmanuel Macron s’impose au centre du jeu et comme le seul pivot capable de réunir une majorité large allant des éléments les plus fréquentables du Nouveau Front Populaire et les LR non-Ciottistes. En plus, le calendrier joue pour eux.
Le Rassemblement national loupe son objectif
Malgré ses vidéos sur TikTok et la dynamique issue des élections européennes, Jordan Bardella n’aura pas su convaincre les Français de lui donner une majorité absolue comme il le réclamait. Le RN est même le grand perdant de cette élection.
Pour les Français de l’étranger qui avaient éjecté les candidats Rassemblement national, c’est donc un soulagement de constater un sursaut « républicain » chez leurs compatriotes de l’Hexagone et des territoires d’Outre-mer. Le spectre de la stigmatisation des binationaux en France mais aussi celui d’une incompréhension du vote Rassemblement national chez les nationaux des pays où ils résident, s’éloigne, c’est un vrai soulagement pour eux.
Une élection pour rien ?
C’est ce que peuvent finalement penser nombre de Français, car si le rejet du président Emmanuel Macron fut la pierre angulaire des élections législatives anticipées, les résultats ne permettent pas de répondre à l’attente de changement des Français. Les premiers responsables sont bien sûr les Français qui ont cristallisé leurs votes sur des extrêmes mais aussi à un système institutionnel qui a permis aux partis de s’organiser à travers les désistements et ainsi constituer des barrages parfois contre le RN, parfois contre LFI. Est-ce le signal que la Vème, remodelée à de nombreuses reprises et rarement pour le meilleur, a fait son temps ? L’été nous le dira.
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