Un nouveau Conseil d’administration de l'AEFE

Un nouveau Conseil d’administration de l'AEFE

Conséquence de la loi du 22 février 2022, le Conseil d’administration de l’AEFE s’est enrichi de 6 nouveaux administrateurs. Cet organe dirigeant du réseau de l’Education française hors de France s’est réuni pour la première fois, dans son nouveau format, mardi dernier, le 14 mars.

Ce fut l’occasion pour les 26 membres du Conseil d’administration de l’AEFE  : un président, deux parlementaires, 13 représentants de l’administration (dont 7 du Ministère des Affaires étrangères, 3 du Ministère de l’Education Nationale, 1 du Ministère du Budget), 5 parents d’élèves et 5 représentants des personnel, de faire un point sur la création des Instituts régionaux de formation (IRF) voulus par la sénatrice Samantha Cazebonne. Ils se sont aussi penchés sur les établissements en gestion directe (EGD), les opérations immobilières et ont validé les comptes 2022.

Succès de la création des Instituts régionaux de formation

Le Conseil a débuté par la bonne nouvelle. Le défi de lancer 16 Instituts régionaux de formation à travers le monde a été relevé. Les « IRF » sont désormais opérationnels d’un point de vue budgétaire et comptable. Même s’il reste encore des points pratiques à gérer dans certaines zones comme la répartition dans les locaux des établissements et parfois des tensions autour du recrutement des formateurs.

Etablissements placés en gestion directe, ces « IRF » sont des services déconcentrés de l’AEFE chargés d’identifier les besoins de professionnalisation de tous les personnels dans les régions du monde et de mettre en place des formations adaptées, mais aussi d’enrichir les pratiques pédagogiques et de développer des partenariats. Ils portent les actions communes de la zone et doivent définir et mettre en œuvre un projet régional triennal. 

Carte des 16 Instituts régionaux de formation ©AEFE

Validation des comptes

Autre bonne nouvelle, les comptes 2022 ont par été certifiés sans réserve par le cabinet d’expert-comptable indépendant Mazars pour la 2e année consécutive. Logiquement, le compte financier 2022 de l’Agence a été validé par les administrateurs et administratrices.

Rappelons que l’AEFE a longtemps été sous les critiques du fait de l’opacité de ses comptes, au point que la Cour des comptes avait émis à plusieurs reprises des alertes. Mais depuis, l’AEFE s’est investie dans cette démarche exigeante afin de renforcer sa transparence et confirmer, ainsi, le sérieux de l’opérateur public dans sa gestion financière, tant au niveau des services centraux que des établissements en gestion directe.

Plusieurs opérations immobilières ont, aussi, été validées, notamment en Chine, où des travaux de sécurité seront réalisés, et en Espagne, où les espaces de demi-pension et les installations sportives seront rénovés au bénéfice des élèves et des personnels.

Des établissements en difficulté

Les Lycées français en difficulté sont ceux sous tension financière mais aussi ceux au coeur de conflits.

Des Lycées au coeur des conflits

Dans cette deuxième catégorie, on retrouve l’Ukraine. Dans ce pays, les deux établissements de Kiev demeurent opérationnels. Ces bulles d’espoir résistent grâce à l’engagement des personnels et l’engagement politique fort de la présence française (écoutez le podcast avec la proviseure du Lycée Anne de Kiev).

Mais il y aussi ceux basés dans les pays du Sahel. Dans cette vaste région d’Afrique, le contexte sécuritaire s’est dégradé mais le maintien d’un dispositif d’enseignement du français est une priorité. Au Burkina Faso et au Mali, il existe une forme de stabilité qui a permis de maintenir les établissements ouverts et de conduire les épreuves du baccalauréat malgré une grande vigilance marquée par des missions sécuritaires.

En Haïti, les conditions de vie se sont effondrées, obligeant l’agence à décider de la suspension du conventionnement au lycée Alexandre Dumas. Le ministère de l’Éducation nationale a accepté que les futurs bacheliers puissent passer les épreuves du bac en formation continue de manière exceptionnelle. Une catastrophe selon les candidats à l’élection législative partielle de cette circonscription du 01 avril, tous promettent une réintégration à la rentrée prochaine.

Des lycées confrontés à l’inflation

La situation inflationniste mondiale a des conséquences sur la hausse des frais de fonctionnement des établissements, ce qui risque de se répercuter sur les frais de scolarité. Dans les établissements en gestion directe (EGD) du rythme nord, la moyenne d’augmentation des frais de scolarité est de l’ordre de 8%, et pour le rythme sud, cette augmentation est de l’ordre de 6%. L’augmentation des droits de scolarité aura un impact sur les bourses.

En réponse, plusieurs aides ont été votées pour soutenir nos établissements au Liban avec une contribution spécifique aux familles. Des aides propres pour répondre à la situation exceptionnelle que connaît la Chine ont également été votées pour prendre en charge à hauteur de 500 euros par résident et par ayant-droit (conjoint et enfant) une partie du voyage en France durant les prochains congés d’été.

Des blocages persistants

Si les points précédents ont fait l’objet d’un consensus, la tension est montée d’un cran lorsqu’il fallu aborder les problèmes liés aux ressources humaines.

Concernant l’indemnité spécifique de vie locale, pour les syndicats, le blocage est total. Des problèmes liés à la valorisation de la base comptable pour déterminer les montants des indemnités sont apparus. Pire, pour appliquer les critères de l’AEFE, l’enveloppe sera dépassée de 3 M€, les syndicats s’interrogent sur le financement. Un forfait mobilité pour les agents des services centraux a aussi été voté mais les syndicats ont regretté que cette prime ne concerne pas les agents du réseau.

Les syndicats ont aussi pointé du doigt la faiblesse de l’attractivité dans le réseau. Pour les syndicats, d’après les remontées dont ils disposent, la crise de recrutement s’amplifie. Les viviers se sont appauvris dans toutes les zones y compris proches. Progressivement, le lien avec le système d’enseignement français se distend, ce qui va à l’encontre des missions de service public dévolues à l’AEFE, voire même de certains principes de rayonnement affichés à travers le plan Cap 2030.

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