Un Français d’Australie mort, un autre blessé dans la fusillade de Bondi beach à Sydney

Un Français d’Australie mort, un autre blessé dans la fusillade de Bondi beach à Sydney

En Australie, sur la place de Bondi Beach, un Français est mort, de nouveau, sous les balles du terrorisme islamiste. Ce dimanche 14 décembre 2024, vers 18h30, deux hommes vêtus de noir ont tiré au fusil sur les participants à une fête juive en plein air, à proximité de Bondi Beach, à l’occasion du premier jour d’Hanoukka. Notre compatriote, Dan Elkayam, y a perdu la vie tandis qu’un jeune franco-néerlandais y a été blessé. On fait le point pour les Français de l’étranger.

16 morts et au moins 40 blessés

Seize personnes ont été tuées (15 innocents et l’un des tireurs) et au moins 40 autres blessées, a indiqué la police d’État tôt lundi dans un nouveau bilan lors de l’attaque de Bondi Beach. Sur place, on ne trouve plus désormais que des sacs, une poussette, des serviettes jonchent le sable ensanglanté de la célèbre plage de Bondi à Sydney comme en témoigne un journaliste de l’AFP. Plusieurs centaines de personnes participaient à cet événement en plein air organisé par la communauté juive locale.

Les assaillants, un père et son fils, âgé de 24 ans, ont été neutralisés par la police australienne. Le père, d’origine pakistanaise, a été abattu alors que son fils a été grièvement blessé lors de son interpellation. Un engin explosif artisanal a par ailleurs été découvert dans le véhicule de l’un des suspects. Les auteurs de cette attaque ne comptaient pas s’arrêter à la fusillade ce qui aurait conduit à alourdir le bilan.

Un expatrié comme les autres

Parmi les 15 victimes ayant perdu la vie, on compte donc Dan Elkayam. Comme bon nombre de jeunes Français, il avait pris la route de l’Australie. Ces dernières années, le nombre d’expatriés français y a plus que doublé. Cette tendance s’explique partiellement par l’accessibilité relativement aisée pour les jeunes Français au visa « vacances et travail » (working holidays).

Dan Elkayam, de confession juive, avait grandi en France avant de poursuivre sa carrière à l’étranger. Sur son profil LinkedIn, il se décrivait comme une personne « travailleuse, motivée et persévérante ». Passionné de voyages, il documentait régulièrement ses déplacements sur Instagram : Mexique, Thaïlande, Vietnam, Bali ou encore Philippines. Depuis son arrivée en Australie, ses publications mettaient en avant les paysages de Sydney et ses sorties pour assister à des matchs de football, un sport qu’il pratiquait depuis plusieurs années en club. Il y a peu de temps, ce jeune ingénieur en informatique, il avait obtenu un master en génie des systèmes et réseaux en 2022, avait décidé de poser ses valises en Australie. Il disposait, même, d’un visa de résidence pluriannuel et travaillait dans une entreprise locale du secteur.

L’émotion de part et d’autre de la planète

Cette attaque qui frappe, un an après celle aux couteaux, fait basculer l’Australie dans la peur. Le pays va mettre ses drapeaux en berne en signe de deuil national, a annoncé lundi le Premier ministre Anthony Albanese.

 « Les drapeaux seront en berne dans tout le pays aujourd’hui
en hommage aux victimes et aux blessés »

le Premier ministre Anthony Albanese

Hommage aux victimes de l’attaque à l’arme à feu au Bondi Pavilion, à Sydney, le 15 décembre 2025. ©HOLLIE ADAMS/REUTERS
Hommage aux victimes de l’attaque à l’arme à feu au Bondi Pavilion, à Sydney, le 15 décembre 2025. ©HOLLIE ADAMS/REUTERS

Une émotion que partagent de nombreux pays comme, évidemment le Royaume-Uni. Pour rappel, le roi Charles III est aussi le chef d’Etat de l’Australie. Il s’est dit « horrifié » qualifiant l’attaque « d’effroyable attaque terroriste antisémite contre des Juifs ».

« Je sais que l’esprit de communauté et d’amour
qui brille si fort en Australie, ainsi que la lumière au cœur de la fête de Hanouka, triompheront toujours des ténèbres »

Le roi Charles III

En France, aussi l’émotion fut grande avant même l’annonce du décès de notre compatriote. Dès l’annonce de la tragédie, le Président de la République s’était exprimé.

 « À Sydney, une attaque terroriste antisémite a frappé des familles rassemblées pour célébrer Hanouka. La France exprime ses pensées pour les victimes, les blessés et leurs proches. Elle partage la douleur du peuple australien et continuera de lutter sans faiblesse contre la haine antisémite qui nous meurtrit tous, partout où elle frappe »

Emmanuel Macron sur X

Puis en toute fin de journée, dimanche, la nouvelle est tombée par la voix du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.

« C’est avec une immense tristesse que nous avons appris que notre compatriote Dan Elkayam compterait parmi les victimes de l’attaque terroriste abjecte qui a frappé les familles juives rassemblées sur la plage de Bondi à Sydney, au premier jour de Hanouka »

Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères

D’ailleurs, plusieurs appels à témoins avaient été lancés par ses proches dans la journée pour retrouver le jeune homme qui était sur les lieux de l’attaque, laissant présager le pire… qui se concrétisa. Un ami d’enfance, Ilan, contacté par le Parisien, a évoqué un jeune homme « toujours souriant, toujours partant pour découvrir de nouvelles choses ». « Dan, c’était une vraie lumière. […] Il représentait vraiment la mixité, il ne faisait aucune différence en fonction des religions. C’était une lumière pour tout le monde », a-t-il confié. Les deux hommes s’étaient connus à l’école ORT de Montreuil. Le maire du Bourget, Jean-Baptiste Borsali, a également réagi en annonçant un temps de recueillement pour les habitants.

Au Bondi Pavilion, à Sydney, le 15 décembre 2025
Au Bondi Pavilion, à Sydney, le 15 décembre 2025. ©HOLLIE ADAMS/REUTERS

Ouverture d’une enquête en France et mobilisation du consulat

Sur place, le consulat s’est mobilisé rapidement, et invite les Français sur place à participer à la collecte de sang toujours organisée ce lundi soir à Sydney. Une cellule d’écoute et de renseignement a aussi été mise en place, elle est joignable à l’adresse électronique suivante : [email protected]. Du côté des élus, si Anne Genetet (députée des Français de la région) comme Caroline Yadan (députée des Français d’Israël) ont partagé leur solidarité avec les victimes de l’attentat, aucun post dédié à la victime française n’a été aperçu par la rédaction.

Mais à Paris, ça bouge. Le parquet national antiterroriste (PNAT) a ouvert une enquête en France, dont le principal objectif « est de permettre aux victimes et à leurs proches qui résideraient en France d’avoir accès aux informations relatives à l’avancement des investigations ». Une enquête qui permettra aussi de renforcer la connaissance de la mécanique conduisant à la perpétration de tels massacres. Un modus operandi qui semble si facile et qui pourrait inspirer quelques « fous de Dieu » ailleurs dans le monde.

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