Un expatrié à la tête de la communication présidentielle

Un expatrié à la tête de la communication présidentielle

Frédéric Michel a été nommé, le 12 septembre 2022, conseiller spécial en communication et en stratégie à l’Elysée. Ce natif de Poitiers a eu une carrière internationale essentiellement vouée à la promotion de la social-démocratie en Europe et a vécu l’essentiel de sa vie hors de France ! Alors qui est cet expatrié à la tête de la communication présidentielle ?

Un proche de DSK et de Tony Blair

Fils d’un père professeur d’économie des universités, socialiste militant, et d’une mère enseignante en langues dans le secondaire, le diplômé de Sciences Po Bordeaux, de l’Institut universitaire européen de Florence et de la London School of Economics à Londres a effectué l’essentiel de sa carrière à l’international.

Selon la déclaration d’un de ses proches au journal « Le Monde », c’est poussé par une sorte de « patriotisme » qu’il aurait accepté de revenir sur le sol français pour se mettre au service du président, bien incapable de refuser une telle proposition.

Expert en relations publiques, Frédéric Michel a débuté aux côtés de Dominique Strauss-Kahn, dans les années 1990. Ensuite, il a construit sa carrière entre le Royaume-Uni et les États-Unis, d’abord en travaillant aux côtés de Tony Blair et de son New Labour. De là, il cofonde le think tank Policy Network, qui vise à diffuser ces idées travaillistes de social-démocratie modernisée à travers l’Europe. Cette relation avec Tony Blair le conduit à faire la rencontre de Rupert Murdoch, homme d’affaires australo-américain, millionnaire et magnat des médias.

Un lobbyiste des médias

Frédéric Michel rejoint, ainsi, Rupert Murdoch en 2009 au sein de News Corporation, son groupe de médias, l’un des plus gros du monde. Il est chargé des relations publiques du groupe en Europe. En effet, son nouveau patron possède alors plusieurs journaux en Grande-Bretagne et avait créé Fox News en 1996 aux États-Unis, avant de s’offrir le Wall Street Journal.

Mais ce poste lui vaudra de se retrouver sous les feux des projecteurs, lors du scandale BSkyB, trois ans plus tard, en 2012. Rupert Murdoch ambitionnait alors de racheter ce bouquet satellitaire grâce à une grande campagne de lobbying auprès du gouvernement du Premier ministre britannique de l’époque David Cameron. Sauf que des e-mails compromettant entre le lobbyiste et le ministre de la Culture, des Médias et du Sport de l’époque sont révélés au grand jour et témoignent de l’absence de neutralité gouvernementale, indispensable pour un tel rachat.

L’expert en relations publiques s’est ensuite rapproché du fils Murdoch, James, qu’il conseille sur des sujets internationaux. Dans le carnet d’adresse de Frédéric Michel figurent aussi le leader espagnol des télécommunications Telefonica, ou encore celui de la télévision Sky Italia.

En France, Frédéric Michel n’est pas resté inactif. C’est un des parrains engagé dans la naissance du média français Brut, il a par ailleurs rejoint le conseil d’administration des Inrocks, dirigé par le banquier d’affaires Matthieu Pigasse, en 2021.

A l’Elysée, un portefeuille élargi

Depuis sa prise de fonction au palais de l’Elysée, l’ancien lobbyiste n’est pas cantonné à la communication. En effet, il s’est vu confier un large portefeuille, à l’image du rôle occupé par Ismaël Emelien lors des débuts présidentiels d’Emmanuel Macron.

Le nouveau conseiller spécial en communication et en stratégie de l’Élysée, Frédéric Michel, est « un lobbyiste mais aussi un homme d’idées », selon les dires du directeur de la Fondation Jean-Jaurès Gilles Finchelstein, cité par Le Monde. S’il manie la communication à la perfection et connaît les médias sur le bout des doigts, Frédéric Michel défend aussi une politique moderne, libérale, européenne et internationale à l’image du Président qu’il sert désormais, Emmanuel Macron.

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