Après d’intenses négociations, l’alliance de gauche du « Front populaire » a présenté vendredi 14 juin son programme, trois semaines avant les élections législatives anticipées, qui auront lieu le 30 juin et le 7 juillet. Un article de notre partenaire Euractiv.
Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé dimanche soir la dissolution de l’Assemblée nationale, le Parti socialiste (PS), la France insoumise (LFI), les Verts (EELV) et le Parti communiste français (PCF) ont décidé de s’allier pour les élections législatives.
Réunis sous le nom de « Front populaire », les dirigeants des partis de gauche ont présenté leur programme vendredi lors d’une conférence de presse à Paris, après des négociations tendues tout le long de la semaine.
« Nous avons souvent entendu dire que nous étions irréconciliables […]. Quand l’essentiel est en jeu, nous sommes là, toujours là », a déclaré le chef du PS Olivier Faure, parlant au nom de son parti.
Le texte contient une centaine de mesures, dont certaines axées sur la diplomatie, notamment vis-à-vis de l’Ukraine et de la Palestine.
Concernant l’Ukraine, la coalition de gauche défendra « indéfectiblement la souveraineté et la liberté du peuple ukrainien ». Cela passera par la livraison d’armes, l’annulation de sa dette extérieure, la saisie des avoirs des oligarques qui contribuent à l’effort de guerre russe et l’envoi de l’ONU pour sécuriser les centrales nucléaires.
Il y aura néanmoins « des lignes rouges, notamment sur l’intervention militaire de troupes françaises au sol », a tenu à préciser Manuel Bompard, coordinateur de LFI, sur RTL.
A propos de la Palestine, le Front populaire s’est accordé sur la condamnation des « massacres terroristes » du Hamas, et appelle à « imposer un cessez-le-feu immédiat à Gaza et faire respecter l’ordonnance de la Cour Internationale de Justice (CIJ) qui évoque, sans ambiguïtés, un risque de génocide ».
Enfin, le programme reconnaît une « explosion inquiétante, sans précédent » des « actes racistes, antisémites et islamophobes » en France. Une déclaration en rupture avec les mots polémiques de Jean-Luc Mélenchon qui avait considéré début juin que l’antisémitisme « rest[ait] résiduel en France ».
Fin du CETA et du Mercosur
Les députés du Front populaire ont également révélé quelques-unes de leurs propositions à propos de l’UE.
Ils refusent le pacte de stabilité budgétaire, veulent mettre fin aux traités de libre-échange comme le CETA ou le Mercosur et souhaitent revenir sur la Politique agricole commune (PAC).
En parallèle, ils souhaitent proposer un pacte européen pour le climat et l’urgence sociale et mettre en place un mécanisme d’harmonisation fiscale par le haut entre les Etats, afin d’en finir avec les « politiques de dumping social et fiscal ».
Pouvoir d’achat
Au chapitre économie et pouvoir d’achat, le Front populaire souhaite notamment indexer les salaires sur l’inflation, augmenter le salaire minimum à 1600 euros net et rétablir un impôt sur la fortune.
Le programme commun de la gauche prévoit aussi de « bloquer les prix des produits de première nécessité », a précisé l’eurodéputée LFI Manon Aubry sur franceinfo vendredi matin.
Le Front populaire veut également mettre fin à trois réformes du gouvernement d’Emmanuel Macron : la réforme de l’assurance chômage, la réforme des retraites et la loi immigration.
« Leur programme est un délire total […] c’est l’assurance du déclassement, du chômage de masse et de la sortie de l’Union européenne», s’est emporté le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire sur Franceinfo vendredi matin.
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