Alain Tanner, cinéaste suisse et figure majeure de la Nouvelle Vague dans son pays, est décédé à l’âge de 92 ans le dimanche 11 septembre. La plateforme francophone gratuite et mondiale TV5MONDEplus, lui rend hommage.
Alain Tanner était une figure majeure du cinéma suisse. Décédé le dimanche 11 septembre, il s’est éteint deux jours avant celui qui l’a tant inspiré, Jean-Luc Godard. Son oeuvre prolifique, comptant plus de vingt longs-métrages et plusieurs courts, s’est toujours inscrite dans les mouvements historiques de son époque.
Né le 6 décembre 1929 à Genève, il passe ses années d’études avec Claude Goretta, ami et futur collègue. A la sortie du lycée, Tanner n’empoigne pas tout de suite la caméra. Il débute une carrière dans la marine marchande, avant de revenir dans sa ville d’origine pour se lancer dans le journalisme. C’est en 1955 et en s’installant à Londres qu’il réalise ses premiers courts-métrages avec son ami d’enfance. Durant une dizaine d’années les deux compères flirtent avec le documentaire contestataire, inspirés par la bande Free Cinema en Angleterre.
Mai 1968. Tanner est à Paris et suit les manifestations étudiantes et sociales. Dans les tiroirs, il a déjà le script de son futur premier long-métrage Charles mort ou vif (1969), mais la gronde sociale l’inspire et nourrit son projet. Un an plus tard, le film sort en salles et marque un tournant dans le cinéma helvétique. Accompagné de Goretta, Michel Soutter, Jean-Louis Roy et Jean-Jacques Lagrange, ensemble ils forment le Groupe des 5 et transforment le cinéma de leur pays. A l’instar des réalisateurs de la Nouvelle Vague française, ils ont conscience de vivre une époque particulière créatrice d’utopies.
Les personnages de Tanner auront tous cela en commun : la volonté de se défaire du carcan social, d’être bourrés d’utopies et de tout mettre en oeuvre pour les concrétiser. Des caractères qui prennent des chemins de traverse et réalisent finalement que leurs ambitions ne sont que chimères, illusions.
TV5MONDEplus lui rend hommage
Afin de saluer cette oeuvre riche et novatrice pour l’époque et la Suisse, la plateforme de streaming francophone gratuite et mondiale TV5MONDEplus, le met à l’honneur. Une sélection de films et documentaires signés de la main du réalisateur sont donc à voir ou revoir sur leur site Internet.
CHARLES MORT OU VIF – 1969
À l’aube du centième anniversaire de son entreprise, Charles Dé abandonne soudain son poste et sa famille. L’industriel genevois est en pleine crise existentielle ; il se lie bientôt d’amitié avec Paul et Adeline, un couple de marginaux. Puis il décide de s’installer chez eux à la campagne !
Distribution : François Simon (Charles), Marcel Robert (Paul), Marie-Claire Dufour (Adeline), Maya Simon (Marianne), Michèle Martel (Germaine), Jean-Luc Bideau (le conducteur d’ambulance)
Palmarès : Léopard d’or (Locarno 1969), sélection officielle (Semaine de la critique, Cannes 1969) Pays de production : Suisse – 1969- 90 min
DANS LA VILLE BLANCHE – 1983
Paul déserte son poste lors d’une escale à Lisbonne. Le marin suisse aime cette ville. Il flâne dans les rues, armé de sa caméra super 8, et envoie les cassettes vidéo à sa femme Elisa. Au cours de ses déambulations, il fait la connaissance de Rosa, serveuse dans un bar…
Distribution : Bruno Ganz (Paul), Teresa Madruga (Rosa), Julia Vonderlin (Elisa), José Carvalho (le patron), Francisco Baiao (le voleur au couteau)
Palmarès : Meilleur film francophone (César 1974), nomination (Berlinale 1983)- 1983 – 105 min
L’HOMME QUI A PERDU SON OMBRE – 1991
Antonio, vieux communiste andalou, retourne au pays apres un long exil en France, accueille chez lui Paul, en rupture de ban, qui vient de se faire mettre à la porte du journal où il travaillait.
Distribution : Francisco Rabal, Dominic Gould, Ángela Molina, Valéria Bruni Tedeschi
LA VIE COMME ÇA – « AUJOURD’HUI » (1967-1973)
1970. Alain Tanner réalise le reportage « La Vie comme ça », pour l’émission « Aujourd’hui », sur le couple d’artistes jurassiens Jeanne-Odette et Jean-Claude Évard, dit Claudévard. Vingt-quatre séquences s’enchaînent : les lundis bleus, les sapins couchés… L’occasion pour le cinéaste suisse d’approfondir son expérience du langage télévisuel.
Pays de production : Suisse 1970 – 59 min
LE RETOUR D’AFRIQUE – 1973
Vincent et Françoise sont en quête de sens. Mariés depuis deux ans, les deux Genevois rêvent de s’expatrier en Afrique. Un ami leur promet du travail à Alger. Mais alors qu’ils sont sur le point de partir, ils reçoivent un télégramme leur demandant d’annuler leur voyage…
Distribution : François Marthouret (Vincent), Josée Destoop (Françoise), Juliet Berto (Juliet), Anne Wiazemsky (Anne), Roger Jendly (Marcel), Roger Ibáñez (Emilio)
Genre : Drame
Palmarès : Prix OCIC, Prix Interfilm (Berlinale 1973) – 109 min
SPÉCIAL CINÉMA – MAGAZINE
Entretiens historiques avec des personnalités du cinéma, tirés des archives de la RTS et menés par le Monsieur Cinéma de l’époque, Christian Defaye.
Présentation : Michel Cerutti.
Episode 13 – Spécial « Les années lumières » consacré à Alain Tanner
Mais aussi les films Fleurs de sang, Fourbi, le journal de Lady M, Salamandre et Paul s’en va.
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